11/21/2017

L'éternel idéaliste

Je vous parlais il y a quelques jours de la série de sandwichs que je suis allé manger devant l'Assemblée nationale, chaque vendredi.

Lors de ces rencontres et discussions, plusieurs points ont été abordés. Dont les moyens de vaincre le cynisme. Un midi, ce cher Clément Laberge a suggéré que chaque personne du groupe rédige un texte sur le pourquoi de sa présence devant le parlement.

L'idée de rassembler ces témoignages dans un ouvrage a été évoquée, mais nous ne sommes pas allés plus loin.

Voici mon texte :

Pourquoi aller aux rendez-vous sandwich du vendredi midi, devant l’Assemblée nationale du Québec?

Lors des dernières élections générales au Québec, en 2014, sans doute inspiré par l’élan social du printemps de 2012, j’ai eu l’occasion de prendre part plus activement à la campagne. Idéaliste, je le faisais dans un parti souverainiste, par conviction, pour aider un ami candidat, mais je voulais aussi me rapprocher un peu plus de l’activité politique, plutôt que d’être simplement spectateur.

Depuis longtemps, je suis avec un certain intérêt les milieux politique et médiatique québécois. Que de stratégies à établir, que de décisions difficiles à prendre… jusqu’au moment le plus excitant : les élections.

On pourrait croire que c’est un simple jeu. Pourtant, dans les murs de ce bâtiment, au cœur de la capitale, devant la fontaine, près de ces statues, dont celle de René, d’importantes décisions se prennent. Et, il ne faut pas l’oublier, ces dernières ont des conséquences majeures sur nos vies.

Je vais aux rendez-vous des sandwichs pour plusieurs raisons.

Parce que juste de bouger et se rendre là-bas pour la cause, de discuter avec des gens qui croient en mieux, ça met un petit baume sur le climat politique actuel, qui ne s’améliore malheureusement pas beaucoup.

Parce que c’est un fichu de bon moyen de discuter de ce qui pourrait mieux fonctionner, de parler de solutions à ces problèmes, de partager nos observations, nos idées et opinions, sans jugement et sans insulte.

Mais aussi pour le symbole. Des citoyens, sans partisannerie, sont au poste, devant le parlement, maison des trois pouvoirs. Notre présence, à l’instar des médias, mais sans commune mesure, j’en conviens, je la vois un peu comme un mini chien de garde. Armés de nos tranches de pain et de notre protéine, qu’il s’agisse d’œufs, de jambon ou même d’un sandwich végé (ou même sa salade, on s’en fout au fond), nous disons non aux mensonges, non au populisme, non au cynisme, non à la désillusion… Et oui à la transparence, à la vérité et au progrès.

Oui, malgré tout, je suis encore idéaliste.

Tranquillement, ça avance. Je me pointe là (à chaque semaine, ou presque), pour démontrer que les citoyens surveillent et qu’ils veulent changer les choses. Qu’ils sont là.

Et qu’ils espèrent voir le politique au service du bien commun et de notre toujours fragile démocratie.

En terminant, avec la mise à jour économique du gouvernement (où il est question de baisses d'impôts), difficile de dire que nous ne venons pas d'entrer en campagne électorale non-officielle. À propos de la démocratie, voici un texte intéressant de Jean-Pierre Charbonneau, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de la Réforme des institutions démocratiques, sur la compétence civique, oxygène de la démocratie.

11/08/2017

Mes sandwichs du vendredi


Ce vendredi midi, ce sera la fin d'un petit rituel pour moi. C'est une petite habitude que j'ai prise depuis maintenant un an. L'an dernier, après avoir lu un billet de blogue de Clément Laberge, où il exprimait son ras-le-bol devant la situation politique, j'ai décidé de participé à son initiative. Et j'y ai pris goût.

Depuis un an, donc, un peu avant midi, chaque vendredi (ou presque; j'ai manqué quelques rendez-vous), je pars du bureau, je monte la côté, je salue René et je rejoins notre groupe devant l'Assemblée nationale du Québec. On jase actualité politique, de façon bien informelle, mais avec cette volonté ferme de combattre le cynisme. Le Soleil en a parlé samedi dernier. On a aussi publié notre texte de réflexion, qui se veut en quelque sorte l'aboutissement de notre démarche.

Ce vendredi, ce sera le dernier. On boucle la boucle. Tout le monde est invité à se joindre à nous, à midi, devant le parlement.

Peut-être que tout ça va prendre une autre forme, on ne sait pas encore. J'aimerais bien.

Je tenterai de faire un bref compte-rendu de cette rencontre la semaine prochaine.