10/17/2014

Ces inégalités de la société

Ça fait des mois que je n'ai pas blogué. J'ai écrit trois trucs dans la dernière année. Ce serait le temps que je me déniaise.

C'est le 16 octobre, c'est le Blog Action Day (la version française de l'événement n'existe pas, malheureusement. Traduisons-la donc par la "Journée du blogue d'action" ou la "Journée d'action blogale". Je sais que le mot n'existe pas, mais le néologisme fait un peu référence au mot "global" pis j'aime ça de même. Anyway...). Depuis 2007, j'y ai participé à quelques reprises (en 2007, 2008, 2010, 2012 et 2013). Et maintenant, 2014.

À chaque édition son thème. Cette année, il faut parler d'inégalités.

Rapidement comme ça, ce thème me fait penser à deux choses.

La première, c'est que la répartition de la richesse et des ressources est complètement aberrante dans notre petit monde (comparé à l'univers, c'est petit en titi ici, oui). Je vous conseille d'écouter la série de Bruno Blanchet, présentée sur les ondes d'Évasion. Dans "Les vacances de M. Bruno", on suit les aventures du fabuleux personnage reconnu pour sa folie dans divers pays exotiques. C'est bien bon, cette émission-là. Cette semaine, comme la semaine dernière, Bruno se trouvait au Cambodge. C'est intéressant d'abord parce qu'on découvre pas mal de trucs sur la culture du pays, mais aussi parce que des fois, c'est pissant et d'autres fois, c'est touchant et ça va droit au coeur.

Dans cet épisode, Bruno va visiter un village isolé où il n'y a pas d'eau potable. Rien. Les habitants profitent de la saison des pluies pour faire des provisions mais avec une trentaine de personnes qui habitent les environs, c'est clair que ce n'est pas suffisant. Voilà un bel exemple d'inégalité. Des situations comme celles-là, c'est bien dommage que ça existe. Il y a des solutions? Oui. Bon, pas nécessairement dans tous les coins du monde, mais à certains endroits, on peut améliorer la qualité de vie des gens et de façon plus simple qu'on le pense.

Bruno, lui, voulait aider. Et il l'a fait. Il a fait creuser un puits, à ses frais pour le village. Visiblement ému, Bruno regardait simplement l'eau jaillir du tuyau planté dans le trou qui venait d'être creusé. Soufflé par un sentiment agréable, celui de faire du bien, il constatait tout le bienfait qu'il procurait aux gens du petit village. Les enfants étaient tous heureux de pouvoir se faire arroser par autre chose que de l'eau sale ou impropre à la consommation. Bruno, lui, regardait, tout content de ce qu'il venait de réaliser. En fait, il avait tout bonnement déboursé un certain montant (on ignore combien) pour qu'une équipe vienne forer dans le sable. Il a consacré les économies qu'il avait préparées pour célébrer ses 40 ans. C'est ce qu'on appelle redonner et diminuer les inégalités.

Parlant d'eau (et c'est mon deuxième point, le plus important), vous avez sans aucun doute entendu parlé du Défi du seau d'eau glacée (le fameux Ice Bucket Challenge). J'y ai participé. En plus de recevoir de l'eau pas pire froide sur la tête, j'en ai profité pour passer quelques messages.


Et j'ai donné, évidemment. Mais je me suis quand même posé la question à savoir si le don que j'allais faire servirait à une bonne cause, une cause qui le mérite tant que ça, je veux dire. Il y a eu tout plein de critiques à propos du mouvement et du tas de gens qui ont embarqué sans savoir de quoi il s'agissait. Un texte en particulier m'a interpellé parce qu'il relativisait pas mal les choses (Why the Ice Bucket Challenge is bad for you, dans le magazine Maclean's). Après avoir lu ça, je me suis dit que ce n'était pas vraiment assez, ce que j'avais fait.

Mais bon, je ne voulais pas donner n'importe quoi à n'importe qui non plus, juste parce que consciemment, je n'étais pas à l'aise avec ma participation au défi. J'ai donc attendu quelques semaines, le temps de trouver quelque chose de bien. Puis, il y a eu ce texte de Mylène Moisan, chroniqueuse au journal Le Soleil à Québec. Une chronique bien écrite, certes, mais qui raconte une histoire tellement touchante, où l'on raconte le travail de Julie Goulet-Kennedy, qui accomplit des miracles avec les jeunes de l'organisme Passerelle. Après la lecture du texte, je me souviens de m'être dit dans ma tête à quel point je trouvais ça injuste. Cet organisme recherche clairement des fonds alors qu'ailleurs, ce n'est peut-être pas nécessairement le cas. Je me disais qu'il y avait un problème quelque part dans cette affaire-là.

C'est un joli texte. Pertinent, bien monté qui va droit au coeur une fois qu'on l'a lu. La preuve : j'ai été touché, et pas mal à part de ça.

Alors j'ai donné aussi à Passerelle. Comme ça, malgré le Ice Bucket Challenge, j'avais la conscience tranquille, je savais que j'avais fait quelque chose qui contribuait vraiment (voici le lien pour donner, si jamais ça vous tente. On peut également spécifier dans le formulaire son souhait que l'argent soit remis à Passerelle).

Ce ne sont pas tous les humais qui ont la même chance, c'est bien vrai. Et je sais très bien que tout ne se règle pas par l'argent. Mais, hein, si ça peut réduire un tant soit peu les inégalités de la société, ce sera bien ça.

Bon, allez, il faut que je me couche...