12/17/2013

La boule de grand-maman

Ça fait des semaines que j'aurais dû écrire ce billet. Tout comme ça fait des mois que j'aurais dû écrire de quoi sur ce blogue.

Mais bon, on va pas pleurer pour ça. Sauf que ce texte-ci, il faut au moins qu'il soit publié avant la fin de l'année. Ce serait ridicule un peu qu'il ne le soit pas.

Ma grand-maman Thérèse, la mère de mon père, a récemment célébré ses 89 ans. Toujours allumée, elle nous demande tout le temps comment on va avec la même énergie et la même attention d'une grand-maman qui adore ses petits-enfants. En fait, elle fait la même chose avec tout le monde, que ce soit des enfants (petits ou arrière-petits), des frères, des soeurs, des ami(e)s. Parce que grand-maman, elle aime tout le monde.

Sauf Éric Lapointe. Elle me l'a dit il y a des années, qu'elle le trouvait bien ordinaire, et je m'en souviens encore. C'est vous dire à quel point elle aime beaucoup de gens. En tout cas.

Comme tradition, elle a développé une habitude que je trouve pas mal cool. Elle donne des boules en verre soufflé à la famille. Mon frère en a une, mon père et ma mère en ont une. Une par maisonnée, mettons. Toute la famille élargie a la sienne. En fait, elle en a donné à chacun de ses enfants et à chacun de ses petits-enfants. C'est beaucoup de boules et beaucoup de générosité.

Du côté paternel, je suis le benjamin de la famille : c'est moi le dernier des petits-enfants.

Je savais qu'un moment donné, ça allait arriver. Je savais qu'un jour, j'allais avoir la mienne, ma boule de la part de grand-maman Thérèse. Elle-même me disait que le truc en verre soufflé s'en venait. Qu'il m'attendait. C'est juste que ces dernières années, je me trouvais dans une situation temporaire et incertaine. Je ne savais plus trop où je m'en allais. Je ne trouvais pas ma voie, qu'elle soit enneigée ou pavée.

Mais maintenant, c'est chose du passé. Ça fait près de neuf mois que j'ai mon nouvel emploi. Je l'aime, j'apprécie mes collègues et mon milieu de travail. Je me trouve dans une situation qu'on pourrait qualifier de "stable". Je touche le bonheur.

On a fêté mes 27 ans en septembre dernier. Comme tout le monde, je vieillis, tsé. Je ne sais plus trop si grand-maman me l'avait dit avant, mais j'avais un pressentiment que Thérèse allait me donner la précieuse sphère à l'occasion de mon anniversaire. Ce fut le cas.

Ce n'était pas un grand moment (comme quand j'ai su que j'étais engagé), mais c'était un petit moment tout simple et tout beau. J'ai regardé grand-maman dans les yeux. Je l'ai remerciée sincèrement et lui ai donné des becs sur les joues. Ces quelques secondes de reconnaissance valent beaucoup à mes yeux. Je voulais qu'elle comprenne que j'étais très heureux de recevoir ma boule.

Elle symbolise bien des choses. La réussite, bien sûr, mais aussi la ténacité, l'espoir. Elle représente justement de grands moments (comme quand j'ai su que j'étais engagé ou quand j'ai offert un café à ma blonde).

Ainsi, ça fait quelques semaines que l'objet en question est accroché après ma pôle de rideau de chambre. C'est pas la meilleure place au monde, mais elle est là.



Cette année a été très belle pour moi. Non seulement j'ai reçu ma boule, mais j'ai trouvé ma voie. Sans TVA et Charles Lafortune. Et c'est ce que cette déco aux reflets colorés signifie pour moi.

Cela dit, prenez donc le temps de dire aux gens de votre entourage que vous les aimez. Et même si vous n'avez pas reçu de boule en verre soufflé, je crois qu'il est temps, en cette période des Fêtes, de savourer nos réussites et de célébrer modérément et de façon responsable les réjouissances de l'année qui vient de passer.