5/31/2012

Pas dans la poubelle

Je blogue rarement environnement, ou si peu. Pourtant, je crois que c'est un sujet super important. Aussi important, sinon plus, que les droits de scolarité, qui font encore les manchettes depuis quoi, trois mois et demi maintenant.

Oui, il y a les plus gros dossiers, qui sont parfois révoltants, mais pour lesquels on ne peut pas grand chose. Comme ici, par exemple, où l'on parle parle de l'abolition de la Région des lacs expérimentaux.

Mais il existe encore des causes pour lesquelles on peut faire quelque chose. Où l'individu peut jouer un rôle clé, essentiel même.

Hier, j'ai croisé un père et ses deux filles. Il faisait un peu chaud et le gars avait eu la brillante idée de traîner une bouteille d'eau réutilisable, question de désaltérer toute la famille. Ils ont trouvé une canette de Red Bull juste en dessous du banc sur lequel ils étaient assis. Je suis passé à côté d'eux et j'ai pensé "Oh mon Dieu, une canette! Cinq cennes! Mais surtout, c'est facilement récupérable. Quel con a foutu ça là!".

J'ai poursuivi ma route en plein parking, à côté du centre d'achats. Quelques secondes plus tard, j'entends des bruits de pas derrière moi. Je me retourne et aperçois une des deux petites en train de mettre la canette d'aluminium dans une poubelle.

Bravo, petite puce! Non mais, elle aurait très bien pu juste ne pas la ramasser, tsé. Son père lui a peut-être suggérer de la ramasser, d'ailleurs. Bref, l'important, c'est que la canette soit dans la poubelle. Mais, en fait, non, pas vraiment. Je veux dire, ce qui aurait été encore mieux, c'est que la petite famille sacre le Reb Bull vide dans un bac de récupération ou une machine qui gobe des canettes et donne de l'argent en retour. Ça existe encore, et ça marche toujours.

L'info est divulguée de temps en temps, mais il vaut la peine de la rappeler. On perd des millions de dollars par année en ne profitant pas des consignes. On parlait de 21 M $ l'an dernier (voir ici). Surtout que l'alu, c'est recyclable à 100 % et à l'infini. Quand même, c'est pas rien. Et c'est vraiment pas compliqué, il me semble. Dans un contexte d'épuisement des ressources naturelles, je crois que ces infos méritent amplement réflexion.

Quelqu'un me disait récemment qu'elle avait été témoin d'une scène surprenante. Un gars avait laissé tomber sa cannette (de bière, on suppose) dans la rue. Un témoin l'avait apostrophé pour lui dire que c'était pas correct. Il a reçu un véritable char de marde, avec tout ce que ça peut comporter d'injures et de sacres. Décidément, il y a encore du chemin à faire.

C'est pas une joke : en recyclant l'aluminium, on change le monde. Pour moi, sérieux, c'est un sacrilège que de voir une cannette pas récupérée. J'ai un peu de difficulté avec le fait qu'en 2012, Même sur les trottoirs et le bord des rues, il y en a. Je les ramasse. Bon, pas tout le temps, c'est vrai, mais de temps en temps. Ça m'arrive d'en ramasser sur le bord du trottoir, de l'autoroute même. C'est pas hyper invitant quand elles sont écrasées et sales, mais quand elles ne sont pas trop endommagées et pas trop crasses, je les prends.

Je n'ai pas ramassé celle tout près du père et de ses enfants. Par orgueil (c'est encore mal vu de nos jours, malheureusement) et par paresse, surtout. Désolé, chère planète!

Mais je compte me racheter bientôt. Sur la route.


5/17/2012

Pow, t'es mort!

Même presque une semaine après l'activité, je ressens encore des mini douleurs au coco et à l'épaule. Je croyais vraiment être plus "tough" (ça s'écrit comme ça, mais ça se prononce "toffe").

Cousins, oncles, mon père et moi étions réunis, samedi dernier, au Cap-de-la-Madeleine, pour une journée dédiée au paint-ball. Une première expérience pour moi. Bizarrement, j'étais quand même fébrile à l'idée de pouvoir tirer sur des gens avec un fusil. J'ai beau avoir un petit côté fille, celui qui me fait brailler, j'en ai aussi un autre, un peu plus dominant : celui mâle. Après avoir enfilé mon équipement d'armée, j'étais fin prêt à exterminer toute personne du clan adverse devant moi. Ma soeur dit que j'affichais un sourire carnassier. À vous d'en juger...



Fusil en main, je voulais vraiment tirer sur des gens, tout détruire sur mon passage, me prendre pour un invincible. Envoye, amenez-en des adversaires, je vais tous les planter...

À bien y penser, c'était la première fois que je prenais une arme qui pouvait vraiment faire mal, voire blesser sérieusement si mal employée. On est en effet assez loin du petit fusil à pétards nécessitant de petits anneaux rouges et qui fait du bruit. Sinon, mes seuls autres références étaient celles des jeux vidéo, au cours desquelles, et je dis ça bien humblement, il m'est arrivé de bien performer.

Quand tu réalises finalement que ce que tu as entre les mains est dangereux, aussi absurde que ça puisse paraître (en tout cas, dans mon cas, c'est ce qui est arrivé), un espèce de sentiment de puissance t'envahit. Ta ta ta ta ta... juste tirer sur un arbre, c'est cool!

Mais j'avais comme oublié quelque chose dans l'équation, une affaire qu'on pourrait qualifier d'assez importante, mettons : les autres aussi, ils veulent avoir ta peau. Et dans ta face, s'il le faut. Je peux témoigner : de la peinture dans la bouche, ça goûte pas bon. Pendant la toute première partie, je dois l'avouer, c'est assez enivrant. On te jette comme ça dans le feu de l'action, le but de l'activité étant d'éliminer les membres des carrés rouges. Moi, j'étais dans le camp de Richard Martineau, si on se fie à son dernier passage sur le plateau de Guy A : j'étais dans l'équipe des jaunes.

3...2...1... C'est parti. Les rouges sont à l'autre bout du terrain et place à la bataille. Couché par terre, puis caché derrière une roche, j'avance tranquillement. Pan, pan, pan! Poussez-vous, j'arrive. Je me suis rendu jusqu'à la tour de télécomm. Objectif réussi. Maintenant, faut attaquer. Je sors ma tête pour regarder à travers la fenêtre et tout de suite, je suis bombardé. Quelques minutes plus tard, j'allais rejoindre mon père au cimetière (la zone protégée et neutre du terrain), en attendant que ça se termine.

Alors j'ai apprécié mon expérience, oui, mais j'ai quand même rapidement pris mon trou. J'ai peut-être retiré quelques ennemis du jeu, mais j'ai reçu des leçons plus que j'en ai données. Avec aucune expérience, c'est sûr que je pouvais pas m'attendre à être le king, mais j'espérais être un tireur plus efficace. À chaque fois que tu t'aventures un peu trop, les balles ennemies arrivent. Même pas le temps de voir où tu peux en tirer. Tsé, c'est pas juste!

Je veux pas faire ma moumoune, mais ayoye, quand tu reçois une balle de peinture, ça pince. Devant la télé, manette de console au bout des doigts, t'as beau recevoir des centaines de balles, t'es ressens pas une mautadine. Mais là, c'est pour vrai. Pis quand tu te fais mitrailler dans la réalité, ça surprend pis tout ce que tu veux, c'est sacrer ton camp d'où t'es présentement, si c'est possible.

Plus tard dans la journée, j'en ai reçu une sur le casque et mes oreilles cillaient. Après, c'était une directement sur la tête, le casque ne protégeant pas la totalité de la cabouche. Du deuxième étage, un bozo a tiré en angle vers moi pis paf, j'étais sonné, encore une fois. Au point où après quelques minutes, commençant à trouver la chose désagréable, j'ai quitté le dernier terrain de jeu prévu à l'horaire, celui plus urbain, avec bâtiments et véhicule. J'ai préféré les parties dans le bois, où on est moins exposé et plus éloigné. Alors sourire carnassier peut-être, mais entendons-nous pour dire que c'était juste une tentative d'intimidation. Pis encore là, je savais pas trop dans quoi je m'embarquais.

Je ne dis que c'est fini pour moi, les journées paint-ball. Mais j'en mange pas, disons. Pas plus que de la peinture de projectile d'ailleurs.



5/10/2012

Désolé papa

J'aimerais profiter de cette tribune qui m'est offerte (en fait, c'est plutôt moi qui me l'offre... anyway) pour m'excuser.

M'excuser auprès de mon paternel, aujourd'hui retraité mais toujours aussi bon vivant.

Voyez-vous, c'était sa fête le 29 avril dernier. 66 ans. Et tout ce que j'ai fait pour son anniversaire, c'est le serrer dans mes bras et lui souhaiter une belle journée. Rien que ça.

Je ne suis pas du tout fan de cadeaux. Pas pantoute, même. J'ai encore beaucoup de difficulté à apprivoiser cette idée de donner un bien matériel en raison d'un âge qui augmente.

Sauf que d'habitude, je prends la peine d'écrire une carte. Je m'efforce d'écrire un beau mot d'amour à l'intérieur dudit objet, pour signifier à la personne dont on célèbre l'anniversaire à quel point elle compte dans ma vie, lui dire que je l'apprécie beaucoup, la remercier d'être dans ma vie et lui souhaiter tout ce qu'elle désire. Le cadeau, il est bien plus là-dedans, à mon avis, que dans un cd ou un livre.

Mon frère et sa blonde ont fait ça, eux. Ma belle-soeur est rendue une vraie pro dans la confection de cartes. Et je ne sais pas exactement ce qui était écrit dedans, mais ça a ému mon père. C'était beau à voir. J'étais content pour lui, vraiment.

J'ignore encore pourquoi (sûrement pas un manque de temps), mais moi, je ne l'ai pas fait cette fois-ci. Aucune carte. C'est plutôt rare. Et depuis quelques jours, je trouve ça pas mal poche. Je m'en veux un peu.

Ironiquement, c'est justement mon père qui me fait des cadeaux durant l'année. Un livre, tiens, juste comme ça. Pour le fun, de même, dans tes temps libres. Des petites surprises qui me font toujours plaisir. Et mon très cher paternel va m'en faire un autre, un cadeau, en fin de semaine. Il a accepté de prendre part à une activité de paint-ball avec la famille élargie. Peut-être a-t-il croulé sous la pression sociale, mais j'espère sincèrement juste qu'il va s'amuser et que ça va lui faire du bien. On annonce beau, tant mieux.

C'est que je l'aime beaucoup, mon papa. Je ne voudrais surtout pas qu'il s'emmerde. Toujours prêt à discuter, à l'écoute des autres. Tsé, il y a des gens essentiellement bons dans la vie... mon père est indubitablement l'un d'eux.

Au fond, je dis ça, mais je sais très bien qu'il sait que je l'aime. Et je suis convaincu qu'il comprend parfaitement le non-achat de cadeau. Mais pas de carte non plus, rien, moi, je ne veux plus que ça se reproduise. Pis une carte en retard, ben ça parait que c'est pour me rattraper...

Donc pardonne-moi p'pa. À toi seulement, je dédie ce petit simple billet. Et crois-moi, il est rempli d'amour.

Je t'aime


5/09/2012

À bout des furoncles

Je crois que je peux désormais crier "victoire". Après quelques jours de trempette de doigt dans l'eau de javel diluée, de diachylon et d'onguent antibiotique, c'est terminé pour de bon, je pense.

Il y a deux semaines, je sentais une petite douleur à mon majeur gauche. Au début, et c'est tout le temps un peu la même affaire en ce qui me concerne, tu te dis que c'est rien du tout et que ça va passer. Puis, le lendemain, tu te cognes le doigt juste à la pas bonne place. Et ça fait mal! À ce moment, tu te dis que faudrait peut-être que tu t'y attardes un peu. "Mamaaann?"

Tu apprends que ça ressemble pas mal à un furoncle. Un furongle? Non, un furoncle. Tu regardes sur Wikipédia c'est quoi un furoncle et tu as un peu peur... Alors maman pharmacienne te conseille de faire tremper ton doigt dans un récipient contenant deux sortes d'eaux, dont une seule est potable, l'autre étant "de Javel" (Javel? C'est qui, lui... Jamais entendu parler). Alors te voilà pris pendant vingt minutes, le doigt dans une tasse à mesurer.

Idéalement, faudrait tremper trois fois par jour, chaque fois pendant 20 minutes. Pas juste ça à faire moi là. J'ai tout de même été assidu dans mon "traitement", si on peut l'appeler ainsi. On m'avait dit qu'il fallait procéder ainsi jusqu'à ce que la rougeur et la douleur disparaissent. Après un premier trempage, j'ai appuyé sur mon doigt et du pue est sorti du coin de mon ongle. Bon, assez de détails... Il y avait donc bien infection. Mais j'étais quand même content de m'être chargé de la chose au bon moment et de ne pas avoir trop attendu.

J'étais confiant que ça n'allait pas durer des semaines. Le tout a en effet pris deux semaines à se résorber. Un moment donné, bien franchement, je n'y croyais plus. Mais il y a quelques jours, j'ai vu une certaine amélioration. Je croyais que c'était enfin terminé pour mon majeur quand tout à coup, après un roupillon, je constate que mon annulaire gauche, délicat voisin du"fuck you", a des airs de début de rougeur. Serait-ce un autre furongle furoncle. Heille, non, là, ça se peut pas. Pas une autre de cette affaire, juste à côté de l'ancienne. J'ai pas pris de chances, je l'ai fait tremper quelques jours lui aussi.

Et enfin, aujourd'hui, je crois que ça y est. Tout est parti. Aucune sensibilité, aucune rougeur. J'ai des bouts de doigts bien normaux maintenant. Que d'aventure!

Ça m'a fait penser au fait que je me ronge encore les ongles, même à vingt-cinq ans. Je n'ai pas appris de mes erreurs et des me souffrances antécédentes. Plus jeune, au primaire, je me souviens très bien de mes pouces, qui saignaient après une partie de ballon-chasseur. Quand venait le temps d'attraper le ballon, ma peau sous mon ongle de pouce subissait une légère pression vers l'arrière. C'était suffisant pour que ça ouvre un peu et que ça saigne.

Mais le pire, et c'est probablement ce qui a causé mon furoncle, c'est quand, en te rongeant les ongles, une petite peau se détache un tout petit peu de ton doigt. Et là, tu l'arraches et elle longe le côté de ton ongle. Pis là, ça chauffe un peu et tu regrettes tellement d'y avoir touché.

Je vais essayer de tout arrêter. Les ongles, les petites peaux, tout. Contrairement aux fumeurs, je peux pas vraiment dire que je suis "dépendant" de ça. Quoique... Même que j'en ai fait une résolution de début d'année. Mais je la tiens jamais. L'an prochain peut-être.


5/04/2012

Pour l'entrevue, qui a pas marché non plus

Je vous avais dit que je reviendrais quelque peu sur mon expérience d'entrevue à l'École nationale de l'humour, dans l'objectif espéré d'être admis comme étudiant pour le volet écriture. Voici ce que j'en retiens.

Évidemment, l'entrevue est à des lieux de l'audition : moins de préparation, beaucoup moins de stress, mais on demandait du contenu au préalable. À l'inscription, il fallait en effet inclure dans notre dossier deux textes, un monologue pour la scène et un texte de sketch pour la scène, la télé ou la radio et incluant des  personnages. Pour les détails, tout est sur le site de l'École (bon, je sais, je pourrais créer un lien qui mène directement à l'adresse Internet, mais j'apprécie énormément l'effort, peu importe la forme qu'il prend. Alors prenez le temps de Googler ça, gang de paresseux!)

Alors je pénètre l'édifice avec quelques minutes d'avance, comme pour mon audition. Je ne me rappelle plus l'étage, alors je prends l’ascenseur et appuie le bouton d'un numéro qui, je pense, mène au bon plancher. Mais finalement, c'était pas le bon. J'ai envie, alors je cherche une toilette, mais bizarrement, les portes qui affichent des p'tits monsieurs et des p'tites madames présentent des poignées de porte avec clavier : je crois donc que l'ouverture de la porte nécessite un code. Ce clavier m'intimide et me fait un peu peur, alors je fuis l'étage...  Oui, on a des réactions inexplicables, des fois...

Ah pis de la marde, j'irai pisser à l'étage de l'École. Sauf qu'il faut bien le trouver. Je descends les escaliers jusqu'au premier. L'agent à l'accueil se souvient de m'avoir vu tantôt et a le bon réflexe de me demander ce que je cherche.

Je n'ai pas été chanceux de trouver le bon étage du premier coup. Pourtant, j'aurais pu songer justement à cette très chère chance qui, encore aujourd'hui, à chaque semaine, envahit sans que je le comprenne le coeur de milliers d'aînés pendant La Poule à TVA. Oui, tout ce préambule pour ceci : l'ENH est au septième étage (chance, septième étage : concept!) du 2120, rue Sherbrooke Est.

Ah, tiens, un des juges est le même que la semaine passée pour l'audition. Au moins, il se souvient de moi... ce qui ne veut absolument pas dire que j'étais bon, par contre. Il a peut-être juste une bonne mémoire des visages, tsé. Peu importe, il (son nom : Luc Boily) est accompagné de Pierre Prince, un peu plus connu, et qui a eu son one-man show il y a quelques années, en 2004 selon ce site. Justement, quand ils m'ont appelé dans le corridor, je regardais son affiche de spectacle. D'ailleurs, si quelqu'un trouve son numéro sur l'eau, au cours duquel il a parfois une paille dans la bouche, faîtes-moi signe. J'aimerais revoir ça, j'avais aimé.

Qui dit entrevue dit questions, évidemment. Et oui, il y en a eu quelques-unes. Et des réponses aussi, certaines parfois hors sujet ou presque. "Pour qui t'aimerais écrire?" J'aurais dû y penser avant, c'est comme assez normal qu'on demande ça, mais j'ai d'abord dit "bonne question", puis réfléchit quelques secondes, avant de lancer plein de noms : Nantel (que j'avais mentionné la semaine précédente), Paquin, et d'autres gros noms (Houde, Matte). "Mais pas Dominic et Martin ou François Morency, ça me rejoint moins...", ai-je ajouté, sans trop élaborer.

Vient ensuite une question sur le sketch que j'ai écrit, lequel a été rédigé en une journée (sinon une moitié) et sans grande conviction, je dois dire. Il y est question d'un quiproquo entre amis qu'on doit avoir vu des milliers de fois dans le milieu, ou sinon, si personne n'y a pensé, ben c'est quand même quelque chose d'assez ordinaire je trouve. Je n'étais pas trop fier, je l'admets, mais il fallait bien que j'envoie un texte de sketch... J'explique donc aux deux intéressés devant moi que je trouvais ça un peu comique qu'un gars pense que son ami parle de sa blonde alors qu'il est plutôt question de sa mère (après réflexion, je juge le flash tout à fait banal et pas du tout matière à sketch).

Et mon monologue? C'était mon texte pour l'audition. Il traite des camps de vacances, une belle époque que j'ai vécu juste après mon adolescence et qui m'a rapidement fait découvrir tous les charmes de la gente féminine.

La discussion bifurque alors sur le fait que j'ai été refusé pour le volet humoriste. C'est là que Boily me dit que j'étais "pas prêt". Je le confronte un peu, amicalement bien sûr : "ah ouin. Pourquoi tu dis ça?". Et il me sort une image implacable et facilement compréhensible : le joueur de hockey. Jeune, le gars (ou la fille), pendant le recrutement, démontre qu'il (elle) a de bonnes mains et qu'il (elle) sait manier le disque de façon appréciable. Mais il faut qu'il (elle) développe d'autres habiletés, comme son coup de patin et sa robustesse. Il (elle) doit donc travailler fort pour améliorer certaines autres facettes de son jeu, comme tout bon joueur (joueuse. Ok, c'est ici que je m'arrête avec elle. Je crois avec ça avoir fait ma part pour le féminisme au Québec...). Des nouvelles d'ici lundi max (30 avril), salut!

Des dizaines d'heures plus tard, dans ma boîte de réception, la réponse : non (le titre le disait déjà et je l'avais déjà mentionné précédemment, mais bon, pour ceux qui viennent de se joindre à nous, comme on dit aux nouvelles en continu...)

À mon retour, mon père me demande si ça s'est bien passé. J'avais une tête de "bof, pas trop mal", mais j'ai dit quelque chose comme "quand même". Mais rien de plus positif. C'est tout dire. Je lui parle de la comparaison avec le hockey que Boily a fait, ce qui l'amène à pousser l'analogie plus loin. Pour être bon, faut que se pratiquer. Alors si tu veux être pris comme auteur, faut que t'écrives, pis que t'écrives, pis que t'écrives et que t'écrives encore...

Bout de viarge, c'est donc vrai. Ce blogue risque donc de renfermer, au cours des prochains mois et si tout se passe bien (quoi, je pourrais mourir, on le sait pas), quelques anecdotes comiques ou des gags qui me passent par la tête, et majoritairement de bon goût j'espère. J'ai déjà quelques idées, mais il faut que je les travaille et les rende un peu plus marrantes.

Alors voilà pour mon entrevue. Si vous lisez ceci, c'est que vous vous êtes rendu jusqu'aux derniers mots de ce billet. Bravo, d'abord, et je vous remercie de m'avoir accordé tant d'attention. Non vraiment, c'est trop.

5/02/2012

Malheureusement, non, pas cette fois

Ça fait déjà une semaine que j'ai passé mon entrevue pour le volet écriture à l'École nationale de l'humour (ENH). Un peu moins de sept jours que j'ai reçu un courriel pour m'aviser que "c’est avec regret que nous vous informons...". Et patati, et patata. La semaine d'avant, c'était à peu près la même formule, visiblement pré-rédigée, cette fois pour me dire que je n'avais pas été retenu pour le volet humoriste.

Bon, bon, bon. Si je suis déçu? Ben tsé, oui, un peu. Non mais je n'ai pas consacré plusieurs heures d'écriture, de réécriture et des journées complètes de répétition, seul devant un miroir, dans le but précis de me faire dire que "je n'étais pas prêt". Mais ils ont sûrement eu raison de ne pas me sélectionner. Sans oublier qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus (donc, étant un non élu, je peux être Sénateur. Pousse-toi de là, Jacques Demers! Joke politique, et poche en plus. Pardonnez-moi.)

Mais si ça vous intéresse de savoir un peu plus en détails comment ça se passe, une audition...

Comme je l'écrivais dans un précédent billet, je me suis inscrit exactement la journée limite pour soumettre les candidatures. J'avais évidemment écrit mon numéro et mon sketch qu'il fallait envoyer avant pour être considéré dans la catégorie auteur, sans toutefois avoir pris la décision de m'inscrire de façon définitive. J'avais écrit les textes un peu pour le fun, pour me faire rêver (fantasmer, voire délirer) ou je ne sais trop quelle autre raison encore moins bonne.

Le lendemain de mon inscription, on m'appelle pour fixer mes dates d'audition (humoriste) et d'entrevue (auteur). Je note les journées dans mon agenda que j'utilise assez peu d'ailleurs, malheureusement (oui, pauvre lui. Désolé petit bouquin vert). Je raccroche et je me rends compte bien vite que mon audition est... dans deux semaines! Ah, fuck! 600 mots (même pas mal plus) à apprendre par coeur et à livrer de façon surprenante pour avoir une place à l'ENH. Pis en plus, il faut que ce soit drôle!

Je me pratique, donc, pas mal de fois. Je récite l'oeuvre (ben quoi, c'est de l'art...). Je m'enregistre avec mon gadget vieux de plusieurs années, donné par ma mère, à l'origine destiné à réaliser des entrevues, mais qui fonctionne encore à merveille. Je me pratique à nouveau. C'est dur, je n'arrive pas à me rappeler les segments. Je m'enregistre encore. Je vais prendre une marche, écouteurs sur les oreilles, pour l'apprendre un peu plus. Je répète encore. Encore. Encore. Ça s'en vient mieux. Je précise mes intonations, note où ça accroche et commence tranquillement à maîtriser mon numéro.

(Parenthèse, ici. Je ne sais toujours pas si mon numéro est drôle, encore à ce jour. J'ai beau l'avoir présenté à mes parents la veille de l'audition mais la famille est le pire juge et mes géniteurs ont surtout servi de public passif, pour me mettre de la pression, que de conseillers ou de spectateurs. À deux, ça rit pas mal moins que devant des centaines de personnes. Pendant l'audition, ils étaient trois (deux gars, une femme) et ils regardaient surtout mon jeu et ont en grande partie analysé ma performance. Bon, mon texte aussi, mais ils n'ont pas examiné le contenu du numéro minutieusement. Ils n'ont pas ri, sauf une fois peut-être, et ça m'a un peu dérangé même. Toujours est-il que je pense que ce que j'ai présenté est comique. En tout ça, moi, je trouve ça pas pire. Mais tsé, y a pas juste moi qui compte dans la vie. Faudrait que je le teste... Bref. Longue parenthèse terminée.)

Alors j'arrive au moins 20 minutes avant l'heure prévue pour l'audition. Le temps ne manque pas pour regarder les cadres des finissants (beaucoup pas du tout connus aujourd'hui et qui n'ont sûrement jamais percé, admettons le) ainsi que les affiches de spectacles de pros du domaine. Je croise un gars qui sort tout juste du local. Polis, on se souhaite bonne chance. J'entrevois Louise Richer (crimebine qu'elle parle fort, elle) et la salue brièvement en retour de son beau "bonjour". Celui censé passer avant moi n'est pas là, alors on m'invite à entrer dans le local. Il fait noir, mais un endroit est bien éclairé par des projecteurs sans être surélevé. "Ah bon, y a comme une scène...", dis-je nerveusement. Ben oui, tsé, j'avais comme pas pensé que ça pouvait être encore plus intimidant... On m'explique que c'est pour mieux voir mes mimiques et toutes les facettes de ma prestation.

Je m'y mets finalement, après quelques respirations profondes et un moment de recueillement trop succinct (non mais j'ai quand même un peu de vocabulaire, tsé). Puis go, c'est parti. J'oublie tout (sauf mon texte et les indications de jeu dans ma tête) et je déblatère (encore du vocabulaire. Mais où est le jeu de Scarbble?) devant trois personnes que je ne connais pas mais qui, malgré cela, m'écoutent attentivement.

En plein milieu de mon numéro, c'est là que je réalise ce qui se passe. Je suis à Montréal, à l'ENH, et je présente ma création à des gens qui vont peut-être déterminer le sort de mes deux prochaines années de vie et, qui sait, mon avenir en entier. Mes jambes se mettent à trembler. Tout ça dure seulement quelques secondes et je continue d'être sur le pilote automatique, si on peut s'exprimer ainsi. Je prends une pause pour me remémorer où j'en suis dans mon texte.

C'est fini. Je m'avance vers les juges et m'assois sur un tabouret pas du tout confortable. De toute façon, ça existe, un tabouret confortable, hein? NON!  Recroquevillé, je réponds calmement aux questions des pros. Pourquoi l'humour? Je réponds (à peu près) : "Ça fait longtemps que j'y pense. Et je me suis dit pourquoi pas m'essayer et plonger?" On me demande ensuite qui j'aime ou m'intéresse. Je pense au côté absurde des Denis, à l'imagination débridée des Chick, au style provocateur de Wagner, à l'audace des Appendices et au contenu de Nantel.

Je leur mentionne au passage qu'on m'a déjà dit que je ressemblais à un certain Houde, Louis-José de son prénom. Un des juges, prof d'impro, répond que j'ai plutôt des airs de Pierre Verville (heille, là, woah! Je câle peut-être, mais pas tant que ça!). À bien y penser, c'est quand même un compliment (il était admirable dans "Les Lavigueur". Sauf que, petit pépin : c'est une série dramatique...).

Et pis c'est bebye, des nouvelles d'ici vendredi, on passe au suivant. Pas de commentaire sur l'exploit que je viens de réaliser. Si c'est oui, il y a une autre rencontre en groupe de 25 à peu près, puis on garde environ la moitié. Pendant mon retour à la maison, je me demande comment ça s'est déroulé. Je suis satisfait même si je crois avoir oublié un bout. Ou peut-être pas, en fin de compte. Je ne suis plus certain si j'ai conté tel gag, le tout ayant défilé dans ma tête beaucoup trop rapidement alors que je m'exécutais. Anyway, c'est fait, c'est fait.

Et ce fut un non, finalement.

Bon, ça fait. Pour en savoir plus sur l'entrevue (auteur), qui a eu lieu la semaine suivante (25 avril), va falloir lire un prochain billet. Celui-là est déjà assez long de même.