4/16/2011

Bilan de première semaine

Je terminais, vendredi, ma première semaine de travail en tant que journaliste pour le journal La Revue.

C'était une grosse semaine, on m'avait averti. Le journal, sorti mercredi, était l'une des plus grosses éditions jamais produites. Je suis donc rentré dans le rush, comme on dit.

Mais ça ne m'a pas empêché de bien m'intégrer à l'équipe, je pense. J'ai en effet beaucoup de plaisir à côtoyer les employés, qu'ils proviennent de la section des ventes ou de l'accueil. Ils sont très accueillants. Tu vas voir, on est une famille ici, m'avait-on dit. Je commence graduellement à le constater.

J'ai donc ma belle petite face dans le journal, avec mon nom écrit en grosses lettres à côté. J'ai signé trois textes cette semaine, en une seule journée de travail, soit lundi. Deux résultent de conférences de presse, l'autre est une réécriture de communiqué.

Soyons clair, c'est certain que ce n'est pas dans La Revue qu'on va avoir de grosses enquêtes fouillées ou des articles qui vont faire beaucoup de vagues. Mais ce n'est pas non plus notre but, La Revue étant davantage un journal qui parle de gens d'action. Mais quand même, la une de cette semaine, qui parle d'une arrestation de police réalisée sur la mauvaise personne, a de quoi surprendre. Il y a quelques semaine, un dossier sur les graffitis avait fait réagir. Les bureaux ont même été victimes d'un vandale.

Les journaux nationaux comme Le Devoir ou La Presse peuvent plus s'attarder à ce qui est croche, ce qui créent la controverse. Ils ont les moyens, premièrement, sans compter que le rythme et le contexte de rédaction d'un quotidien n'est pas du tout le même que celui d'un hebdo.

Bonne première semaine, donc. Et ça va aller en s'améliorant, aucun doute là-dessus.

4/13/2011

Pour un travail de pro

Les journalistes membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ont voté à 87 % en faveur de la création d'un titre professionnel. La proposition de la FPJQ vise à créer une loi lui octroyant le droit exclusif de décerner le titre de journaliste professionnel.

En gros, même si tout le monde peut se dire "journaliste", le titre "journaliste professionnel" sera réservé à la FPJQ. Le projet est décrit ici. En échange du titre, le professionnel devra obligatoirement respecter le code de déontologie.

La participation au vote s'établit à 58 % et demeure cependant faible, la question ayant été envoyée à près de 1700 personnes. La consultation étant terminée, la FPJQ travaille désormais à l'implantation du titre professionnel.

Le débat fait rage depuis des années, certains journalistes sont en faveur alors que d'autres sont contre. Je crois même que certains ont changé d'avis ces derniers mois, étant donné que le dossier avait été discuté lors du dernier congrès de la FPJQ, à Montréal, en novembre dernier. Il y a neuf ans, il en avait d'ailleurs été question, mais les membres s'y étaient opposé.

Pour être membre, je peux vous dire qu'on s'est fait achaler un peu il y a deux semaines, par courriel, chaque fois pour nous rappeler que c'était le moment de voter sur la question. Comme éclaircir le projet, la Fédé proposait une série de réponses aux questions posées lors d'une récente consultation. Louis-Gilles Francoeur, du Devoir, s'est dit contre parce qu'il croit que c'est le Conseil de presse qui devrait distribuer les cartes de presse.

Bref, jusqu'à jeudi dernier, je m'étais abstenu de voter, même si j'étais membre, parce que je n'étais toujours pas journaliste. Et puisque la FPJQ souhaitait que ce soit des gens qui pratiquent le métier qui s'expriment, j'avais un peu l'impression de jouer le rôle de l'imposteur.

D'ailleurs, l'automne dernier, alors que j'effectuais un stage en communication pour un organisme environnemental et que je venais de m'inscrire au congrès en tant que membre, on m'avait téléphoné pour me poser des questions sur mon "statut". Les activités de relations publiques ou autres sont évidemment incompatibles avec le statut de membre. J'avais répondu que c'était temporaire (trois mois) et que je désirais vraiment devenir journaliste.

J'ai donc ma carte de presse. Et j'ai voté pour la proposition à la date limite de la consultation. Je l'ai fait pour l'avenir de la profession. Je crois que cela servira à améliorer la qualité de l'information. Ça permettra aussi, comme l'explique le projet, aux pros de se démarquer des différents communicateurs. Mais surtout, ils pourraient avoir plus de poids, juridiquement parlant.

Et ça, on ne peut pas cracher là-dessus.

4/09/2011

Le grand saut

Une grande pression est disparue de sur mes épaules, jeudi dernier, alors que j'apprenais que j'étais choisi parmi trois personnes pour occuper un poste de journaliste à temps plein à La Revue de Terrebonne. On m'avait appelé la veille, pour pouvoir me rencontrer le lendemain, jeudi midi. Je suis donc parti de Québec jeudi matin, fin prêt pour passer une entrevue et un bref exercice de rédaction, qui se sont bien déroulés.

Le bien que ça m'a fait quand j'ai reçu la nouvelle, la journée même de l'entretien, vous pouvez le deviner, a été incroyable. Et aujourd'hui encore, je crois ne pas avoir tout saisi les bienfaits et le sentiment d’épanouissement que ce nouvel emploi me procurera. Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais légèrement tourmenté. Après les Fêtes et à la suite d'un déménagement, j'avais de la difficulté à me ressaisir, à me motiver à envoyer mon dossier à différents postes, qu'ils soient à Montréal, Québec ou ailleurs. Je me suis questionné sur mon talent, ma personne, ce que je valais. Quand tu te retrouves devant rien, c'est assez dur sur le moral et ça occupe constamment une certaine partie de ton esprit.

Petite parenthèse : il y quand même une certaine pression sociale, ou quelque chose dans le genre, un malaise disons, lorsqu'on dit à quelqu'un qu'on est sans emploi. Lors de conversations, j'essayais de parler d'autre sujet. À temps perdu, je m'inscrivais pour des quiz à la télé : le formulaire d'inscription demande le titre de l'emploi. Juste ça, c'est suffisant pour te rappeler que t'as pas de job. J'écoutais la série documentaire Naufragés des villes à Radio-Canada, et on y affirmait souvent que l'emploi fait partie de l'identité de quelqu'un, qu'on s'exprime par ce qu'on fait dans la vie. C'est vrai.

J'ai reçu, le lendemain de mon entrevue, un message sur Facebook d'un ancien collègue d'étude. C'était pour me dire "bravo pour la job", avant de m'annoncer qu'il avait lui aussi postulé, mais que "le meilleur l'a obtenu". Touché, je l'ai remercié aussitôt, lui ai dit de ne pas lâcher, "convaincu que d'autres bonnes choses l'attendent", puis je lui ai souhaité la meilleure des chances.

Ainsi donc, je répondrai présent lundi prochain, à 8 h 30, dans les bureaux de La Revue. Je remercie ceux et celles qui étaient au courant de mes démarches et qui ont eu une pensée pour moi.