6/20/2010

Constat de réussite

C'était ma collation des grades en fin de semaine. Eh oui, mes dernières années d'études en communication ont été conclues ce samedi par la remise d'un diplôme des mains du recteur de l'Université Laval en personne, monsieur Denis Brière.

Une collation des grades, il faut bien le dire, c'est archi protocolaire. On est arrivés dans le Peps sur un tapis rouge, tous vêtus d'une toge, alors qu'une musique triomphale se faisait entendre. Des professeurs, talonnés par un recteur à l'accoutrement ressemblant à celui du pape, ont ensuite défilé pour aller s'asseoir sur la scène. Mon directeur de programme était parmi eux. C'était juste comique de le voir, espadrilles blanches aux pieds, mâcher quelque chose lors des premières minutes de la cérémonie. S'il y en avait un qui détonnait sur la scène, à part le recteur, c'était bien lui. Une mention spéciale aussi au présentateur qui a émis un lapsus en affirmant "allocation" au lieu de "allocution".

Après des remis de doctorats honoris causa en musique et un autre à titre posthume en aménagement du territoire. J'espère juste pour Denis Brière que peu de diplômés étaient malades lors des différentes cérémonies qui ont eu lieu du 12 au 20 juin. Parce que des mains, il en a serrées. Dont la mienne.

Si j'étais loin d'être nerveux, je dois dire que j'étais quand même fébrile juste avant de recevoir mon diplôme, alors qu'on faisait la file au pied de la scène. Le gars derrière moi avait de la difficulté à se contenir. Je l'entendais soupirer d'anxiété, au point de lâcher quelques jurons bien affirmés. De mon côté, j'ai vraiment pris ça à la légère. Dans le fond, ils sont des dizaines de milliers à vivre ça, juste au Québec.


Ce fut le temps de constater une réussite de ma part. Dans son discours, le recteur a parlé des difficultés que nous avons surmontées lors de notre formation. Un bacc en communication, je dois bien l'admettre, ce n'est pas particulièrement difficile, surtout si on est le moindrement intéressé et qu'on fait ce qu'on a à faire avec assiduité et minutie. Pour ce qui est strictement des cours que j'ai suivis, ce ne fut pas des obstacles très ardus. D'autres programmes, comme ceux en médecine, en génie ou en droit sont probablement beaucoup plus costauds.

Mais quand je pense à tout le coeur que j'ai mis dans certains travaux et dans les différents projets auxquels j'ai participé, je constate que j'ai tout de même consacré beaucoup de temps et que je me suis investi amplement pour obtenir mon papier de bachelier. Ces dernières années d'études universitaires, ce sont plus qu'un simple diplôme, il est clair. J'en retire des moments mémorables ainsi qu'une grande fierté. Ce sont aussi des portes qui s'ouvrent vers un avenir dont je suis le seul maître.

Merci aux chargés de cours et aux professeurs de m'avoir fourni connaissances, savoir et désir d'apprendre.

Finalement, permettez-moi de me souhaiter bonne chance et de faire de même à mes collègues, comme l'a fait mon directeur de programme à tous les étudiants en communication d'ailleurs.

6/11/2010

Quand l'ombudsman s'en mêle

L'analyste politique à Radio-Canada Michel C. Auger a été ramené à l'ordre tout récemment par l'ombusdman de la SRC, Julie Miville-Deschêne. Une téléspectatrice a porté plainte après avoir entendu Auger dire qu'il y avait eu "un manque dans le contrôle de la qualité", au sujet de Gérald Tremblay, Jean Charest et Stephen Harper, si on les compare respectivement aux Jean Drapeau, René Lévesque et Pierre Elliott Trudeau de l'époque.

Rue Frontenac a plus de détails (Auger reconnaît son erreur). Patrick Lagacé, sur son blogue, n'en revient tout simplement pas, et considère le jugement de l'ombudsman comme étant déconnecté de la réalité.

Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste est en quelque sorte rabroué par celui ou celle qui veille à "l'application scrupuleuse" du guide très stricte de la SRC intitulé Normes et pratiques journalistiques. Bernard Derome a lui-même été l'objet d'un blâme après avoir dit de son ex-collègue Bernard Drainville, aujourd'hui député péquiste, qu'il allait se rendre loin en politique juste avant les élections. Des émissions comme Tout le monde en parle sont un terrain fertile à ce genre de problème. Dans un contexte moins formel, il arrive qu'on se lâche un peu lousse. C'est ce que Michel a fait.

Il y a quelques jours, Alain Gravel était de passage à Bons baisers de France, pour parler de ses enquêtes qu'il fait et des infos qu'il sort depuis un an. Quand l'animatrice France Beaudoin a voulu savoir s'il était en faveur d'une enquête publique sur le milieu de la construction était une bonne chose, il s'est abstenu. C'était la chose à faire. Chantal Hébert, analyste politique comme Michel C. Auger mais au niveau fédéral, a refusé de se prononcer à propos de la guerre en Afghanistan, il y a quelques années de cela, toujours à Tout le monde en parle.

Cela dit, le travail de Gravel ne ressemble à peu près en rien au travail d'analyse ou de commentaire de Michel C. Auger. Celui de Chantal Hébert, un peu plus. Mais ce qu'on oublie, c'est que l'opinion émise par Michel reflète plutôt bien les allures de la politique québécoise actuelle. C'était un peu moins formel que pendant un Téléjournal, sauf que justement, il était à Tout le monde en parle, une émission où l'atmosphère est de loin plus décontractée. Jean Lapierre, son homologue ou presque à TVA, fait à peu près la même affaire, sinon pire, presque chaque jour. La différence entre l'analyse et le commentaire ou la chronique est archi floue.

Julie Miville-Deschêne, qui a des airs de Nathalie Petrowski, a sans doute bien joué son rôle. Par contre, à mes yeux, Michel C. Auger, même s'il a avoué que ses propos étaient 'inappropriés", n'a pas franchi les limites. De plus, il est bien mentionné que les émissions dramatiques et d'humour ne relèvent pas du mandat de l'ombudsman. TLMEP étant à cheval entre l'humour et les affaires publiques, il est difficile de faire la part de choses.

Je comprends que Radio-Can tient à demeurer rigide, mais là-dessus précisément, et dans un contexte comme celui de TLMEP, il ne faut pas capoter non plus.

6/10/2010

Marre du "control freak"

Dans une lettre ouverte signée par plusieurs représentants des médias au Canada, les journalistes dénoncent la manipulation de l'opinion publique dont fait preuve le gouvernement Harper. Information "tarie", "ministres muselés", le portrait du traitement de l'information de la part du gouvernement fédéral est accablant. Du même souffle, les signataires de la lettre demandent à leurs collègues d'informer le public si de l'information s'avère manquante ou inaccessible.

Trop peu de gens le savent. Depuis que Harper est au pouvoir, il faut être sur une liste pour pouvoir lui poser des questions. De plus, la journaliste au Devoir Hélène Buzzetti, également présidente de la Tribune de la presse parlementaire canadienne, avait avoué il y a quelques mois, à l'émission Enquête, qu'elle pensait sérieusement qu'il y avait une liste noire de journalistes à Ottawa. "La transparence a cédé le pas à une forme de propagande léchée dont l'objectif est de manipuler l'opinion publique", écrivent les journalistes.

Des contenus promotionnels conçus par le gouvernement sont envoyés aux médias. Par conséquent, "les Canadiens ne reçoivent qu'une version aseptisée de l'histoire, pas l'histoire véritable".

Dimitri Soudas, le grand responsable des communications de Harper, est reconnu pour son désir d'améliorer la face du gouvernement. Ce lac artificiel construit pour le G8 qui fait tant jaser a été construit pour le centre des médias...

De toute évidence, le gouvernement Harper ne comprend rien du rôle du journaliste, pensant l'aveugler et le faire taire. Cette attitude déplorable mérite qu'on s'y attarde. Et il est vraiment temps que ça change.

6/03/2010

La noble cause

On apprend aujourd'hui que le journaliste blondinet de TVA Alexis Deschênes va quitter son poste de reporter parlementaire à Québec pour étudier le droit. Richard Thérrien, sur son blogue, parle d'une décision courageuse.

Parce qu'il avait l'impression de "passer à côté de sa vie", Alexis dit aussi que que c'est à cause d'une liberté de presse "mise à mal" qu'il souhaite changer de carrière.

Ils sont plusieurs à avoir fait le saut du journalisme à la politique. Bernard Drainville au Parti québécois, Christine St-Pierre, actuellement ministre de la Culture du Québec, ou même Julie Lemieux, autrefois au Soleil, qui est aujourd'hui avec le maire de Québec, Régis Labeaume. Ils l'ont sans doute fait pour mieux servir le public, le "bien commun".

La décision de Deschênes de bifurquer vers le droit me semble plutôt sage. Selon Le Soleil, il veut "s'attaquer à des causes nobles, comme les clauses orphelin instaurées actuellement dans le monde du journalisme, et qui défavorisent injustement les jeunes qui entreprennent leur carrière". Cool!

Impliqué au sein de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Alexis Deschênes était selon moi un des rares à TVA à avoir vraiment la liberté de la presse dans ses priorités. Par curiosité, j'ai recherché les journalistes des réseaux de Quebecor, TVA et LCN, qui sont membres de la FPJQ. Le répertoire affiche seulement 7 résultats, dont un caméraman et une recherchiste qu'on ne voit pas à la télé.

Alexis Deschênes était-il désabusé par le fait que la liberté de presse n'est pas assez défendue? Et que veux-t-il dire par une liberté de presse "mise à mal"? Sentait-il une solidarité journalistique? Plusieurs questions demeurent.

Mais j'espère sincèrement qu'il se dévouera pour une cause noble et utile à la société. Bonne chance!

 MAJ : Nathalie Collard, de La Presse, en parle sur son blogue sur les médias.
Autre MAJ : Une bonne entrevue sur le blogue du Trente.

6/01/2010

En quête de marque

J'attendais l'appel avec une certaine impatience. Le téléphone a sonné vers 10 h. J'ai répondu pour apprendre que finalement, ma candidature n'avait pas été retenue pour le stage au Nouvelliste de Trois-Rivières, cet été.

On m'a dit que mon faible résultat au test de connaissances générales avait joué contre moi. Deux semaines avant, je m'étais présenté aux locaux du journal pour faire un examen en trois parties : test de français, test de connaissances (en lien avec la région de la Mauricie) et une simulation de point de presse annonçant la fausse annulation de la programmation de l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières, de laquelle nous devions extirper une nouvelle et rédiger un article.

Selon l'équipe de recrutement, tout était bon, le texte, mon français (36/39), mais là où j'ai moins bien fait, c'est au test de connaissances. Je connaissais la région un peu, mais pas assez, n'y ayant pas grandi. L'examen demandait entre autres qui était le maire de Trois-Rivières, des activités touristiques ou sportives connues dans la région ainsi que des noms d'entreprises et d'artistes. J'avais parcouru rapidement les articles Wikipédia sur Trois-Rivières et la Mauricie et quelques articles du Nouvelliste, mais ça n'a pas suffit.

Meilleure chance la prochaine fois, comme on dit. Le responsable au Nouvelliste m'a dit qu'il était désolé. Pourtant, c'est loin d'être de sa faute. Amis, anciens collègues et parents sont aussi déçus pour moi. Ne le soyez pas trop, je vous en prie.

C'est vrai que que j'y tenais quand même à ce stage. Ça aurait été, je pense, une belle façon de commencer véritablement. Et de faire un peu ma marque, de me propulser vers les plus hauts sommets...

Mais ma marque, je peux la faire autrement.

"Il faut provoquer des choses", disait justement le journaliste indépendant Steve Proulx lors d'une conférence sur son métier, la semaine dernière, aux Grands communicateurs. Il comparait le journaliste indépendant à un comédien, qui va chercher de petits cachets et de plus gros cachets. Selon lui, la moitié du travail consiste à trouver des sujets. "Si tu as peur d'inventer des idées et des projets, la pige n'est pas un domaine pour toi", a-t-il affirmé.

Durer à la pige est plus difficile que de commencer selon Steve. Et pour cela, il faut se bâtir une sorte de "marketing personnel" pour arriver ensuite à "augmenter sa valeur sur le marché". "Michel Côté connait sa valeur", a illustré Steve.

(Fin de la parenthèse sur l'idole)

Alors, c'est quoi mes plans pour la suite? Bien honnêtement, pour l'instant, je ne sais pas trop. Mais je sens que ça va débloquer sur quelque chose d'intéressant pour moi.