11/16/2010

Quebecor bashing

J'ai assisté en fin de semaine à une discussion entre journalistes et caricaturistes, qui ont fait une sorte de rétrospective de l'année. Organisée par la section Québec de la FPJQ et animée par Claude Bernatchez de Radio-Canada, l'activité réunissait YGRECK, qui dessine pour le Journal de Québec, Antoine Robitaille du Devoir ainsi que Pierre-Paul Noreau et André-Philippe Côté, qui oeuvrent au Soleil. Appuyés par un diaporama de caricatures des douze derniers mois, ils ont parlé des sujets chauds de l'année : le séisme en Haïti, l'affaire Clotaire Rapaille à Québec, la commission Bastarache, etc.

Parmi les dernières caricatures présentées, il y avait celle-ci.

Pour des raisons évidentes, YGRECK a mentionné qu'il ne ferait pas de commentaires. Par contre, il s'est permis une timide affirmation. Il s'est dit déçu d'assister à tant de "Quebecor bashing". Récemment, un texte du Journal de Montréal, "La réputation ternie des Desmarais", répondait à une chronique de Sophie Cousineau intitulée "La réputation ternie de Pierre-Karl Péladeau".

C'est vrai qu'il y a du Quebecor bashing . Et je le déplore. Ils sont tout plein à dire que Péladeau est un ci ou un ça, ou que Quebecor n'a aucun respect pour ses travailleurs. Parfois, ça dépasse les bornes. Cela dit, je continue de croire que s'il y a des choses qui nous agacent dans les manières de faire de Quebecor, on peut tout à fait les dénoncer. Plutôt que de traiter des gens de "voyou" ou de "parrain", pour reprendre des expressions courantes, et de s'embarquer dans des attaques personnelles (encore là, est-ce que Lafrance a directement qualifié PKP de "voyou"?), il est préférable, je crois, de s'en tenir à un débat d'idées et de valeurs.

J'ai juste un peu hâte à une chose. Deux choses, en fait. Que les médias arrêtent de s'attaquer entre eux, d'abord, et de voir, un jour, une véritable solidarité journalistique.

10/15/2010

Appel à la réduction

15 octobre : c'est le Blog Action Day. Cette année : c'est l'eau. J'écris mon billet bien tard, mais mieux vaut cela que jamais.

J'y avais participé il y a trois ans, lors de la première édition qui portait sur l'environnement. En 2008 aussi, j'avais écrit quelque chose, cette fois sur la pauvreté. Probablement en raison d'un manque d'attention, j'ai passé mon tour l'an dernier.

Aujourd'hui, des milliers de personnes ont abordé le thème de l'eau de différentes façons. J'adore le concept de traiter d'un sujet commun, cette idée de porter aux yeux de millions d'internautes une cause pertinente pour montrer aux gens à quel point la nature humaine peut être absurde. Une belle façon de sensibiliser nos confrères terriens que des choses ne tournent pas rond sur la planète bleue (subtile plogue du thème ici...).

Le Blog Action Day, c'est comme un espèce de "En ville sans ma voiture" sans que personne n'ait besoin de marcher ou d'enfourcher un vélo.

L'eau, donc. Source d'injustice et de vie.

Beaucoup de choses m'énervent dans la vie. L'insatisfaction des besoins primaires en est une. Dans cette ouate dans laquelle nous vivons, c'est pas toujours évident d'avoir le recul pour y réfléchir. Manger, boire, se laver : on fait tout ça sans s'arrêter, le temps de prendre conscience de l'abondance dans laquelle on vit. Alors que d'autres ont un criant besoin de cette ressource qu'est l'eau, nous, on en prend pour laver nos autos aux deux semaines. On boit de l'eau faussement meilleure dans une bouteille de plastique.

Mais fuck, honnêtement, qu'est-ce que ça nous fait qu'il y ait quelques traces de poussière sur nos carrosseries? Est-ce que, vraiment, ça nous empêche de dormir? Est-ce que, si on n'achetait pas de bouteilles d'eau en plastique, on risquerait d'être malade? Ou pire encore, ça nous empêcherait de vivre?

Oui? Pardon, oui? Ah ben, dans ce cas là, il y a lieu de se demander où le monde s'en va.

Parce que, presque toujours, surtout ici, en cette belle Amérique du Nord, l'eau utilisée pour laver les autos est une eau tout à fait potable. Chose qui, dans bien des pays, est aussi rare qu'un politicien qui tient une promesse.

Je pense à ça et je ne peux m'empêcher d'imaginer ces peuples mourant en raison d'un manque d'eau potable. À ces personnes qui souffrent de problèmes d'hydratation, des problèmes à des années lumière d'une bagnole complètement crottée ou l'absence d'une bouteille d'eau de plastique ô combien essentielle...

Je les vois, tout ces gens, dans ma tête. Je les vois nous observer. Je les vois constater que nous consommons sans aucun scrupule un élément essentiel à la vie. Ces piscines immenses, ces arrosages de cour, ces douches de plus de dix minutes...

Je vois la colère dans leurs yeux. Je peux presque les sentir rugir dans leur intérieur. Ils constatent ce gaspillage et se disent qu'ils en ont vraiment besoin, eux, de cette eau. Qu'ils connaissent des gens, des membres de leur famille proche, qui sont morts parce que l'eau manquait ou n'était pas propre à la consommation. Et surtout, je perçois une question, dans leurs yeux remplis d'incompréhension : pourquoi?

Oui, pourquoi donc? Je n'ai pas de réponse complète, simplement de petites solutions quotidiennes.

Un rapport tout récemment dévoilé par la Word Wildlife Fund a établi, sans aucune surprise, que l'humanité vit au-dessus de ses moyens. Tu lis ça et tu te dis : merde, qu'est-ce que je pourrais faire pour améliorer le sort de l'humanité, rien de moins?

Une parcelle de réponse : en réduisant sa consommation. Pas juste d'eau, mais de tout plein d'autres choses aussi.

Comme les crisses de bouteilles d'eau en plastique qui polluent, dont la fabrication nécessite une astronomique quantité de pétrole, et qui ne servent qu'à satisfaire de faux besoins...

10/13/2010

L'incompréhension de Quebecor

Je ne suis pas un grand amateur de ce qui est mercantile. Cela dit, quand j'ai vu les lock-outés du Journal de Montréal presque sauté de joie, mardi, quand on a annoncé que 89,3 % des syndiqués s'opposaient aux offres patronales, je suis demeuré perplexe.

Mais après un certain recul, j'ai compris. J'avais déjà un peu lu dans les médias qu'on parlait d'une réduction drastique d'effectif. La direction de l'empire médiatique voulait conserver seulement 52 postes sur 253, et seulement 17 journalistes sur 65. C'est pas beaucoup, avouons-le. Juste pour comparer, le Devoir, qui a un tirage 10 fois moins important que le JdeM, compte une quarantaine de syndiqués parmi lesquels figurent 25 journalistes. En passant, Le Devoir, quotidien indépendant, connait moins de difficultés financières que bien d'autres journaux.

52 jobs, merde. Sur les 253 syndiqués, vouloir garder si peu de gens, c'est presque se foutre des employés. Ou ne penser que dans une logique commerciale, sans respect pour l'organe social qu'est un journal. Expliquer de telles propositions par la crise profonde des médias et une "nouvelle réalité de la presse écrite", désolé, mais je n'y crois pas trop.

Mais ce qui est le plus odieux dans la proposition patronale, c'est cette fameuse clause de non concurrence, qui demande aux syndiqués de mettre la hache dans Rue Frontenac en plus de ne pas travailler pour La Presse/Cyberpresse pendant six mois.

Le président du syndicat, Raynald Leblanc, parle de principe, dans une entrevue accordée au Trente. "Tu mets des gens dehors, tu ne les empêches pas d’aller travailler ailleurs", se désole-t-il. Il rappelle également qu'une augmentation du lectorat du JdeM est "la pire affaire qui pouvait nous arriver".

Patrick Lagacé, chroniqueur à l'émission de Mario Dumont sur V, a dit mercredi y voir "un signe de faiblesse" de la part de Quebecor. Pierre-Karl Péladeau, le pdg de l'entreprise, aurait-il peur de ce que pourrait devenir, à plus long terme, Rue Frontenac, qui, d'ailleurs, sera sous une version papier hebdomadaire gratuite très prochainement?

Il faut le dire, les syndiqués ont bâti quelque chose de beau. Rue Frontenac est économiquement viable, selon M. Leblanc, même sans fonds de grève, et les syndiqués y tiennent mordicus. "La seule avenue viable pour nous, pour essayer de sauver des jobs, c'était Rue Frontenac", a soutenu M. Leblanc au Devoir.

Reste que présentement, les relations sont on ne peut plus tendues, et les négos au point mort. Le plus long conflit de travail de la presse francophone au Canada n'est pas près de se terminer.

Par ailleurs, deux lock-outées, Pascale Lévesque et Valérie Dufour (qui a comparé l'arrivée de PKP à un "loup" qui entre dans la bergerie...), seront à Tout le monde en parle ce dimanche.


P.S. C'est le Blog Action Day vendredi, dont le thème cette année est l'eau. Je me prépare mentalement.

9/27/2010

Ah oui?

Le gouvernement du Québec a choisi d'interdire l'exploration d'hydrocarbures dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent.

Radio-Canada en parlait déjà hier, mais ce lundi, la ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Nathalie Normandeau, en a fait officiellement l'annonce, à Rivière-du-Loup.

Seul hic : la première phrase du communiqué issu de cette annonce. Dur à croire, mais elle manque de mots. La voici :

La vice-première ministre, ministre des Ressources naturelles et de la Faune, ministre responsable du Plan Nord et ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et de la région du Bas-Saint-Laurent, Mme Nathalie Normandeau, a annoncé ce matin qu'à la suite de l'analyse des résultats de la première évaluation environnementale stratégique (EES-1), le gouvernement du Québec a pris la décision qu'aucune activité d'exploration ou d'exploitation pétrolière ou gazière dans le bassin de l'estuaire maritime et du nord-ouest du golfe du Saint-Laurent.

Vous aussi, vous vous dîtes sûrement qu'il manque une finale à cette interminable phrase. C'est ce qui arrive quand tu prends plus de trois lignes de texte à présenter la personne qui fait l'annonce : tu oublies l'annonce. J'ai le pressentiment que quelqu'un au département des communications du ministère, si ce n'est déjà fait, va se faire taper sur les doigts...

9/25/2010

Lucide Pinard

Daniel Pinard est bien plus qu'un gastronome ou un simple vulgarisateur. Excellent communicateur, il était invité à livrer la portion Édito de la pertinente émission Bazzo.tv, diffusée à Télé-Québec les jeudis soirs. Pinard y fait une analyse des plus intéressantes d'une série d'articles du Journal de Montréal, à propos des méthodes peu banales d'une prison de l'Arizona.

La conclusion est d'une lucidité sans nom. L'édito est vers la fin de l'émission de jeudi dernier. Je vous le dis, ça vaut le coup.

9/14/2010

La sortie du mutisme

"Les GP du Pro Tour on été un succès". Il a fallu ces neuf mots, affichés dans le bandeau de nouvelles défilantes du Réseau des sports (RDS), pour me sortir de mon mutisme plus qu'estival. J'étais en train d'écouter la finale du US Open, hier (bravo à Nadal, en passant), quand j'ai vu cette grosse faute apparaître et réapparaître à RDS.

En effet, mon dernier billet date de juillet. Ce n'est pas que je n'avais rien à dire. C'est simplement que je n'ai pas pris le temps.

Après avoir écouté beaucoup de télévision ces dernières semaines, j'en suis venu à la conclusion qu'il n'y a pas beaucoup de révision de texte avant la mise en ondes. À la commission Bastarache, par exemple, que je regarde sur RDI, c'est arrivé à quelques reprises que le texte écrit au bas de l'écran comporte une erreur (on écrit bien "pourraient" avec deux r, et non un seul). Pourtant, ce n'est pas super difficile, il me semble. Pour le peu de texte qu'il y a à écrire à l'écran, les gens de la télé pourraient prendre le temps d'en vérifier plusieurs fois l'orthographe.

RDS est le pire. Pendant un match du US Open, la semaine dernière, on a affiché un tableau dont le titre comprenait le mot "moins". Seul problème, le mot était dépourvu de son "s" final. Poche.

Je ne sais pas trop comment ça fonctionne à la station, mais on aurait pu prendre un petit deux minutes de plus pour que quelqu'un d'autre jette un oeil sur le contenu qui allait être diffusé. C'est la moindre des choses. Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire d'erreurs. Et je comprends que ça puisse arriver de temps en temps. Mais des fautes aussi banales que la première mentionnée en début de billet ne méritent pas une si grande diffusion.

Voilà pour la critique. J'espère sincèrement me manifester plus ici durant les prochaines semaines. J'ai décroché un stage en communication chez Stratégies Saint-Laurent jusqu'à la fin de l'année. Il s'agit d'un éco-stage qui comprend un projet collectif environnemental. Pour quelqu'un comme moi pour qui l'environnement est une deuxième peau, ça a l'air pas mal cool, je dois dire.

Je vous redonne des nouvelles. Ciao.

7/11/2010

Quebecor la tête dure

La nouvelle a été traitée par quelques médias, alors peut-être en avez-vous entendu parler. Les journaux de Quebecor ont décidé de se retirer du Conseil de presse du Québec il y a deux semaines.

Sun Media, une filière de Quebecor, explique dans sa lettre envoyée au Conseil, dont l'intégral est sur le blogue du Trente, qu'elle quitte le Conseil parce que leur "insatisfaction s'est accumulée". Quebecor juge que les récentes décisions rendues par le Conseil comportent une "faiblesse des motifs", "un caractère arbitraire" et "une absence de rigueur".

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Bryan Myles, soutient que ce n'est pas une façon de régler les problèmes. La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, s'est aussi prononcée, affirmant souhaiter un retour de la part de l'entreprise et que cette "politique de la chaise vide n'est pas la bonne".

Le président du Conseil de presse, l'ex-juge John Gomery, dit que le Conseil continuera de traiter les plaintes du public concernant Quebecor, malgré les menaces de l'empire de le tenir "responsable de tous dommages et préjudices subis".

Dans cette bataille, Quebecor est probablement seul de son côté. Le Conseil défend le public et une information de qualité. En mettant des bâtons dans les roues du Conseil, Quebecor ne fait qu'affaiblir la crédibilité du tribunal d'honneur, composé à la fois de membres du public, de journalistes et de cadres des médias. C'est tout à fait déplorable.

Personnellement, j'avais été satisfait d'apprendre le nom du nouveau président du Conseil, en début d'année. Je m'étais dit qu'avec Gomery, le CPQ bénéficierait d'une plus grande considération, particulièrement après le départ quelque peu houleux de son ancien président démissionnaire, Raymond Corriveau. Mais voilà que Quebecor vient empirer les choses, déjà que TVA, Corus et Astral ne sont plus membres depuis moins d'un an.

Ainsi, on peut dire que Quebecor, sans ombudsman et sans être membre du CPQ, ne considère pas suffisamment la véritable valeur du journalisme voué à une information de qualité. Obstiné, Quebecor ne se veut imputable à personne. Les entreprises de presse ont des responsabilités. Le fait que Quebecor claque la porte du Conseil ne peut que dégrader la qualité de l'information.

Plutôt que de voir le Conseil comme un organisme qui ne fait que blâmer publiquement les entreprises de presse, il faut le considérer comme un défenseur des citoyens et d'une information de qualité, exacte et équitable. Le CPQ n'est pas là que pour réprimander, mais bien pour améliorer les standards en matière de pratiques journalistiques. Malheureusement, Quebecor ne semble pas raisonner de la même façon.

Le CPQ et Quebecor devraient se rencontrer cette semaine. Le dossier est donc à suivre.

MÀJ : Quebecor a finalement refusé de rencontre les représentants du Conseil de presse. L'empire médiatique boycotte désormais l'organisme. PKP a jugé la rencontre "superfétatoire", ou inutile, pour utiliser un langage plus familier.

6/20/2010

Constat de réussite

C'était ma collation des grades en fin de semaine. Eh oui, mes dernières années d'études en communication ont été conclues ce samedi par la remise d'un diplôme des mains du recteur de l'Université Laval en personne, monsieur Denis Brière.

Une collation des grades, il faut bien le dire, c'est archi protocolaire. On est arrivés dans le Peps sur un tapis rouge, tous vêtus d'une toge, alors qu'une musique triomphale se faisait entendre. Des professeurs, talonnés par un recteur à l'accoutrement ressemblant à celui du pape, ont ensuite défilé pour aller s'asseoir sur la scène. Mon directeur de programme était parmi eux. C'était juste comique de le voir, espadrilles blanches aux pieds, mâcher quelque chose lors des premières minutes de la cérémonie. S'il y en avait un qui détonnait sur la scène, à part le recteur, c'était bien lui. Une mention spéciale aussi au présentateur qui a émis un lapsus en affirmant "allocation" au lieu de "allocution".

Après des remis de doctorats honoris causa en musique et un autre à titre posthume en aménagement du territoire. J'espère juste pour Denis Brière que peu de diplômés étaient malades lors des différentes cérémonies qui ont eu lieu du 12 au 20 juin. Parce que des mains, il en a serrées. Dont la mienne.

Si j'étais loin d'être nerveux, je dois dire que j'étais quand même fébrile juste avant de recevoir mon diplôme, alors qu'on faisait la file au pied de la scène. Le gars derrière moi avait de la difficulté à se contenir. Je l'entendais soupirer d'anxiété, au point de lâcher quelques jurons bien affirmés. De mon côté, j'ai vraiment pris ça à la légère. Dans le fond, ils sont des dizaines de milliers à vivre ça, juste au Québec.


Ce fut le temps de constater une réussite de ma part. Dans son discours, le recteur a parlé des difficultés que nous avons surmontées lors de notre formation. Un bacc en communication, je dois bien l'admettre, ce n'est pas particulièrement difficile, surtout si on est le moindrement intéressé et qu'on fait ce qu'on a à faire avec assiduité et minutie. Pour ce qui est strictement des cours que j'ai suivis, ce ne fut pas des obstacles très ardus. D'autres programmes, comme ceux en médecine, en génie ou en droit sont probablement beaucoup plus costauds.

Mais quand je pense à tout le coeur que j'ai mis dans certains travaux et dans les différents projets auxquels j'ai participé, je constate que j'ai tout de même consacré beaucoup de temps et que je me suis investi amplement pour obtenir mon papier de bachelier. Ces dernières années d'études universitaires, ce sont plus qu'un simple diplôme, il est clair. J'en retire des moments mémorables ainsi qu'une grande fierté. Ce sont aussi des portes qui s'ouvrent vers un avenir dont je suis le seul maître.

Merci aux chargés de cours et aux professeurs de m'avoir fourni connaissances, savoir et désir d'apprendre.

Finalement, permettez-moi de me souhaiter bonne chance et de faire de même à mes collègues, comme l'a fait mon directeur de programme à tous les étudiants en communication d'ailleurs.

6/11/2010

Quand l'ombudsman s'en mêle

L'analyste politique à Radio-Canada Michel C. Auger a été ramené à l'ordre tout récemment par l'ombusdman de la SRC, Julie Miville-Deschêne. Une téléspectatrice a porté plainte après avoir entendu Auger dire qu'il y avait eu "un manque dans le contrôle de la qualité", au sujet de Gérald Tremblay, Jean Charest et Stephen Harper, si on les compare respectivement aux Jean Drapeau, René Lévesque et Pierre Elliott Trudeau de l'époque.

Rue Frontenac a plus de détails (Auger reconnaît son erreur). Patrick Lagacé, sur son blogue, n'en revient tout simplement pas, et considère le jugement de l'ombudsman comme étant déconnecté de la réalité.

Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste est en quelque sorte rabroué par celui ou celle qui veille à "l'application scrupuleuse" du guide très stricte de la SRC intitulé Normes et pratiques journalistiques. Bernard Derome a lui-même été l'objet d'un blâme après avoir dit de son ex-collègue Bernard Drainville, aujourd'hui député péquiste, qu'il allait se rendre loin en politique juste avant les élections. Des émissions comme Tout le monde en parle sont un terrain fertile à ce genre de problème. Dans un contexte moins formel, il arrive qu'on se lâche un peu lousse. C'est ce que Michel a fait.

Il y a quelques jours, Alain Gravel était de passage à Bons baisers de France, pour parler de ses enquêtes qu'il fait et des infos qu'il sort depuis un an. Quand l'animatrice France Beaudoin a voulu savoir s'il était en faveur d'une enquête publique sur le milieu de la construction était une bonne chose, il s'est abstenu. C'était la chose à faire. Chantal Hébert, analyste politique comme Michel C. Auger mais au niveau fédéral, a refusé de se prononcer à propos de la guerre en Afghanistan, il y a quelques années de cela, toujours à Tout le monde en parle.

Cela dit, le travail de Gravel ne ressemble à peu près en rien au travail d'analyse ou de commentaire de Michel C. Auger. Celui de Chantal Hébert, un peu plus. Mais ce qu'on oublie, c'est que l'opinion émise par Michel reflète plutôt bien les allures de la politique québécoise actuelle. C'était un peu moins formel que pendant un Téléjournal, sauf que justement, il était à Tout le monde en parle, une émission où l'atmosphère est de loin plus décontractée. Jean Lapierre, son homologue ou presque à TVA, fait à peu près la même affaire, sinon pire, presque chaque jour. La différence entre l'analyse et le commentaire ou la chronique est archi floue.

Julie Miville-Deschêne, qui a des airs de Nathalie Petrowski, a sans doute bien joué son rôle. Par contre, à mes yeux, Michel C. Auger, même s'il a avoué que ses propos étaient 'inappropriés", n'a pas franchi les limites. De plus, il est bien mentionné que les émissions dramatiques et d'humour ne relèvent pas du mandat de l'ombudsman. TLMEP étant à cheval entre l'humour et les affaires publiques, il est difficile de faire la part de choses.

Je comprends que Radio-Can tient à demeurer rigide, mais là-dessus précisément, et dans un contexte comme celui de TLMEP, il ne faut pas capoter non plus.

6/10/2010

Marre du "control freak"

Dans une lettre ouverte signée par plusieurs représentants des médias au Canada, les journalistes dénoncent la manipulation de l'opinion publique dont fait preuve le gouvernement Harper. Information "tarie", "ministres muselés", le portrait du traitement de l'information de la part du gouvernement fédéral est accablant. Du même souffle, les signataires de la lettre demandent à leurs collègues d'informer le public si de l'information s'avère manquante ou inaccessible.

Trop peu de gens le savent. Depuis que Harper est au pouvoir, il faut être sur une liste pour pouvoir lui poser des questions. De plus, la journaliste au Devoir Hélène Buzzetti, également présidente de la Tribune de la presse parlementaire canadienne, avait avoué il y a quelques mois, à l'émission Enquête, qu'elle pensait sérieusement qu'il y avait une liste noire de journalistes à Ottawa. "La transparence a cédé le pas à une forme de propagande léchée dont l'objectif est de manipuler l'opinion publique", écrivent les journalistes.

Des contenus promotionnels conçus par le gouvernement sont envoyés aux médias. Par conséquent, "les Canadiens ne reçoivent qu'une version aseptisée de l'histoire, pas l'histoire véritable".

Dimitri Soudas, le grand responsable des communications de Harper, est reconnu pour son désir d'améliorer la face du gouvernement. Ce lac artificiel construit pour le G8 qui fait tant jaser a été construit pour le centre des médias...

De toute évidence, le gouvernement Harper ne comprend rien du rôle du journaliste, pensant l'aveugler et le faire taire. Cette attitude déplorable mérite qu'on s'y attarde. Et il est vraiment temps que ça change.

6/03/2010

La noble cause

On apprend aujourd'hui que le journaliste blondinet de TVA Alexis Deschênes va quitter son poste de reporter parlementaire à Québec pour étudier le droit. Richard Thérrien, sur son blogue, parle d'une décision courageuse.

Parce qu'il avait l'impression de "passer à côté de sa vie", Alexis dit aussi que que c'est à cause d'une liberté de presse "mise à mal" qu'il souhaite changer de carrière.

Ils sont plusieurs à avoir fait le saut du journalisme à la politique. Bernard Drainville au Parti québécois, Christine St-Pierre, actuellement ministre de la Culture du Québec, ou même Julie Lemieux, autrefois au Soleil, qui est aujourd'hui avec le maire de Québec, Régis Labeaume. Ils l'ont sans doute fait pour mieux servir le public, le "bien commun".

La décision de Deschênes de bifurquer vers le droit me semble plutôt sage. Selon Le Soleil, il veut "s'attaquer à des causes nobles, comme les clauses orphelin instaurées actuellement dans le monde du journalisme, et qui défavorisent injustement les jeunes qui entreprennent leur carrière". Cool!

Impliqué au sein de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Alexis Deschênes était selon moi un des rares à TVA à avoir vraiment la liberté de la presse dans ses priorités. Par curiosité, j'ai recherché les journalistes des réseaux de Quebecor, TVA et LCN, qui sont membres de la FPJQ. Le répertoire affiche seulement 7 résultats, dont un caméraman et une recherchiste qu'on ne voit pas à la télé.

Alexis Deschênes était-il désabusé par le fait que la liberté de presse n'est pas assez défendue? Et que veux-t-il dire par une liberté de presse "mise à mal"? Sentait-il une solidarité journalistique? Plusieurs questions demeurent.

Mais j'espère sincèrement qu'il se dévouera pour une cause noble et utile à la société. Bonne chance!

 MAJ : Nathalie Collard, de La Presse, en parle sur son blogue sur les médias.
Autre MAJ : Une bonne entrevue sur le blogue du Trente.

6/01/2010

En quête de marque

J'attendais l'appel avec une certaine impatience. Le téléphone a sonné vers 10 h. J'ai répondu pour apprendre que finalement, ma candidature n'avait pas été retenue pour le stage au Nouvelliste de Trois-Rivières, cet été.

On m'a dit que mon faible résultat au test de connaissances générales avait joué contre moi. Deux semaines avant, je m'étais présenté aux locaux du journal pour faire un examen en trois parties : test de français, test de connaissances (en lien avec la région de la Mauricie) et une simulation de point de presse annonçant la fausse annulation de la programmation de l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières, de laquelle nous devions extirper une nouvelle et rédiger un article.

Selon l'équipe de recrutement, tout était bon, le texte, mon français (36/39), mais là où j'ai moins bien fait, c'est au test de connaissances. Je connaissais la région un peu, mais pas assez, n'y ayant pas grandi. L'examen demandait entre autres qui était le maire de Trois-Rivières, des activités touristiques ou sportives connues dans la région ainsi que des noms d'entreprises et d'artistes. J'avais parcouru rapidement les articles Wikipédia sur Trois-Rivières et la Mauricie et quelques articles du Nouvelliste, mais ça n'a pas suffit.

Meilleure chance la prochaine fois, comme on dit. Le responsable au Nouvelliste m'a dit qu'il était désolé. Pourtant, c'est loin d'être de sa faute. Amis, anciens collègues et parents sont aussi déçus pour moi. Ne le soyez pas trop, je vous en prie.

C'est vrai que que j'y tenais quand même à ce stage. Ça aurait été, je pense, une belle façon de commencer véritablement. Et de faire un peu ma marque, de me propulser vers les plus hauts sommets...

Mais ma marque, je peux la faire autrement.

"Il faut provoquer des choses", disait justement le journaliste indépendant Steve Proulx lors d'une conférence sur son métier, la semaine dernière, aux Grands communicateurs. Il comparait le journaliste indépendant à un comédien, qui va chercher de petits cachets et de plus gros cachets. Selon lui, la moitié du travail consiste à trouver des sujets. "Si tu as peur d'inventer des idées et des projets, la pige n'est pas un domaine pour toi", a-t-il affirmé.

Durer à la pige est plus difficile que de commencer selon Steve. Et pour cela, il faut se bâtir une sorte de "marketing personnel" pour arriver ensuite à "augmenter sa valeur sur le marché". "Michel Côté connait sa valeur", a illustré Steve.

(Fin de la parenthèse sur l'idole)

Alors, c'est quoi mes plans pour la suite? Bien honnêtement, pour l'instant, je ne sais pas trop. Mais je sens que ça va débloquer sur quelque chose d'intéressant pour moi.

5/21/2010

Corrigé

J'avais lu à son sujet dans le Devoir. Traductrice pigiste, Lyne Gingras décèle les erreurs qu'on peut trouver dans les journaux. Son blogue s'appelle Choux de Siam et il est excellent. Pratique pour quiconque, journaliste ou concierge, veut améliorer son français.

Voilà quelque chose de plutôt stimulant, alors que Le Soleil nous apprenait vendredi que les étudiants en enseignement, même s'ils échouent leurs examens de français, pourraient obtenir leur diplôme.

Merci, Lyne. Je suis heureux de constater qu'il y a encore des gens pour qui bien écrire s'avère primordial.

Malheureusement, il y en a qui ne se forcent pas, par lâcheté ou par paresse.Ils sont capables de bien écrire, pour rendre une production à l'école par exemple. Mais dans la vie de tous les jours, bof...

5/18/2010

Le conflit des dommages

L'équipe de Rue Frontenac, le site des lock-outés du Journal de Montréal, a signalé ce midi qu'elle a été plagiée. Une de leurs nouvelles au sujet d'un gain de cause contre le fisc s'est retrouvée presque de façon intégrale sur le site Internet du canal Argent, une chaîne spécialisée de Québécor traitant d'actualité économique.

Le groupe Facebook des lock-outés a publié l'affaire. Ont suivi des commentaires leur recommandant de poursuivre pour plagiat... Curieusement, à peine quelques heures plus tard, le lien Internet vers la nouvelle d'Argent ne fonctionnait plus. Finalement, TVA a avoué qu'il y avait une ressemblance entre les deux textes et a congédié le journaliste concerné. Détails sur l'excellent site RueFrontenac.


Le conflit a débuté en janvier de l'an dernier. Ça va bientôt faire 500 jours que ça dure, sans progresser. Au dernier gala Artis, les lock-outés ont défié une mise en demeure de Québécor et ont manifesté aux côtés du tapis rouge. Ils ont d'ailleurs été bien peu nombreux à le souligner dans les autres médias... (évidemment, aucune mention chez TVA).

La semaine dernière, peut-être pour faire bouger un peu les choses, Gil Courtemanche, chroniqueur au Devoir, n'y est pas allé de main morte (l'article est verrouillé). À propos du JdeM, "mal écrit, plus que jamais, il se complaît dans l'information démagogique, dans les publireportages vaguement déguisés sur les produits dérivés de l'écurie TVA", écrit l'auteur de Un dimanche à la piscine à Kigali .

"Malgré la scandaleuse médiocrité du quotidien, ajoute Courtemanche, ses lecteurs lui demeurent fidèles, les annonceurs continuent d'annoncer. Cela indique tristement qu'une très grande partie de la population ne se soucie absolument pas de la qualité de l'information qu'elle consomme, mais qu'elle la consomme un peu comme on se nourrit de fast-food ou comme on recherche un divertissement léger."

La présidente et éditrice du JdeM, Lyne Robitaille, lui a répondu. Rappelant qu'il y a plus de 2 M de Québécois qui lisent le quotidien, elle lui réplique : "On a beau se penser supérieur aux autres, il y a quand même une limite au mépris."

C'est comme ça depuis des mois et des mois. Québécor et les employés en lock-out du Journal de Montréal ne s'entendent pas sur une foule d'éléments. Malgré un certain soutien de la part de la population (15 000 citoyens ont signé une pétition) , c'est quand même déplorable que les deux parties n'arrivent pas à se parler et à négocier. Un moment donné, il va bien falloir que ça cesse.

C'est sûr que j'ai tendance à être du côté des lock-outés. Mais à voir les choses aller, sérieusement, je n'ai pas vraiment d'autre choix. Des gens de la direction de Québécor ne manifestent pas beaucoup de reconnaissance à l'endroit du travail de journaliste. Et c'est bien dommage.

5/13/2010

Réserve sur les réseaux sociaux

J'ai vu récemmment un profil Facebook d'un journaliste du quotidien La Presse. Dans la description, on pouvait lire qu'il s'agissait d'un profil professionnel plutôt que personnel. "Il ne faut pas conclure qu'en devenant "ami" d'une personne ou d'un groupe que je l'appuie pour autant", pouvait-on lire. Le profil sert sans doute surtout au journaliste à faire du réseautage.

Il est important de réfléchir avant d'agir sur Internet, peu importe qui on est et l'endroit où l'on s'exprime. Mais surtout quand on est journaliste. Alors pour un journaliste de La Presse par exemple, c'est plus prudent d'avoir un compte professionnel en plus de son compte personnel.

Beaucoup de gens sont derrière le créateur Claude Robinson, qui livre une lutte sans merci devant les tribunaux pour faire reconnaître ses droits d'auteur. Quand l'Opération pour collecter des fonds a été lancée, j'ai tout de suite pensé que j'aimerais joindre son groupe Facebook. Mais j'ai réfléchi et attendu quelques jours. Pour diverses raisons, j'hésitais à signifier mon appui à la cause. Mes statuts FB constituent bien souvent des observations, des opinions banales ou des éléments de ma vie personnelle qui ne dérangent personne. Mais ici, rejoindre l'Opération Claude Robinson représente à mes yeux quelque chose de plus important.

Puis quand j'ai remarqué qu'un chroniqueur s'était joint au groupe, je me suis dit "Pourquoi pas".

Cela dit, j'ai quand même eu un petit réflèxe de réserve. Et je crois qu'il faut se poser la question.

5/05/2010

Titillement

Je me suis abonné à l'infolettre de Québec Hebdo quelques jours à peine avant de commencer mon stage de cet hiver, au même endroit. Depuis, je reçois donc, chaque jour, un courriel incluant quelques nouvelles de l'équipe de rédaction.

Une des choses qui me titillait dans mon stage, c'était cette impression que j'avais, parfois, que j'écrivais pour "ploguer" quelque chose. Et bien voilà qu'on nous propose dans l'infolettre d'aujourd'hui un article où le journaliste se met lui-même en scène et participe à l'événement, le Grand McDon.

Je ne dis pas que c'est condamnable. Ce n'est pas hyper grave. Mais c'est sûr qu'il a de petites questions qui surgissent. Et comme lecteur, on peut trouver que, dans ce cas, l'acte journalistique est assez peu considéré.

Au diable l'objectivité!

4/29/2010

Non à l'approbation

Le Guide de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes est assez formel là-dessus, à l'article 5 c), à propos de l'approbation par les sources.

Les journalistes ne soumettent pas leurs reportages à leurs sources avant de les publier ou de les diffuser.

Pourtant, j'ai écrit un dossier sur une profession, dans le cadre d'un de mes derniers cours de formation. C'était pour un cours, mais il est toujours possible que je le vende en tant que pigiste.

Bref, tout ça pour dire que quelques sources du dossier ont demandé à voir ce que j'allais publier. Certains points étant un peu plus délicats, ils veulent être certains que l'information concorde bien avec ce qu'ils m'ont dit. Je peux comprendre cela.

Mais jusqu'à maintenant, et je ne pense pas le faire à l'avenir non plus, je n'ai jamais montré le contenu intégral d'un article à une de mes sources. Par principe journalistique. Ce que je peux faire, s'ils ont des craintes, c'est leur faire confirmer qu'ils m'ont bien mentionné certains éléments précis que je risque de relever dans l'article. Il y a une légère différence, mais elle est importante.

Quand même, ils sont plusieurs à ignorer ce point, ne voyant pas trop de mal à ce que la source ait un droit de regard sur l'information. Un beau signe que la confiance ne règne pas nécessairement toujours entre le journaliste et les sources.

Une remarque comme ça.



4/27/2010

Des journalis au gala Artis

J'ai regardé avec un certain intérêt le gala Artis, diffusé dimanche dernier, à TVA. Je voulais voir ce que les Grandes Gueules allaient offrir comme gags. Dans l'ensemble, c'était rien de bien impressionnant.

Mais je me suis demandé un peu ce que Céline Galipeau, Alain Gravel et compagnie faisaient là. Honnêtement, le gala Artis, censé récompenser les artistes du petit écran québécois, au cours duquel on retrouve des journalistes parmi les plus chevronnés du Québec...

J'en ai discuté brièvement avec ma prof aujourd'hui. Elle disait que lorsqu'on est journaliste, on n'a pas trop d'affaire à assister à des célébrations comme le gala Artis. Personnellement, j'aime bien mieux les voir remporter le prix Judith-Jasmin qu'un Artis... Bizarrement, on ne parle que très peu de ces prix journalistiques remis chaque année par la FPJQ et aussi par l'Association des journalistes indépendants du Québec, depuis l'an dernier, avec les GPJI.

Ça manque un peu de sérieux, c'est vrai. Jean-Luc Mongrain et Pierre Bruneau ont remporté à quelques reprises des trophées. C'est vrai qu'avec leur personnalité, surtout celle éclatée de Mongrain, on peut comprendre que des gens apprécient leur travail. J'aimerais savoir juste pour le fun les cotes d'écoute de Mongrain (sur LCN, une chaîne spécialisée) et de Enquête (à Radio-Canada, chaîne généraliste).

J'aurais vraiment aimé que Gravel gagne, c'est sûr. Sauf que Mongrain a beaucoup plus d'impact, et le gala récompense la popularité, l'amour et la reconnaissance du public. Alain Gravel, avec ses brillantes enquêtes, a-t-il séduit le public avec son excellent travail? Pantoute. Disons-le franchement, cette fête existe pour récompenser le monde de la télé bien plus en matière de divertissement que d'information. Bref, le monde du showbizz. Pas surprenant que TVA rafle plus que Rad-Can.

De voir Céline Galipeau, qui fait un excellent travail en passant, être nommée pour "Personnalité féminine de l'année", c'est un peu exagéré. A-t-on vraiment pensé qu'elle pourrait gagner dans cette catégorie, contre Julie Snyder et Véronique Cloutier? Le prix le dit : "Personnalité de l'année". Et entre vous et moi, est-ce que lire des bulletin de nouvelles avec un air sérieux donne une belle personnalité? Selon moi, elle était là bien plus en guise de reconnaissance de son bon travail que parce que les organisateurs pensaient qu'elle pourrait gagner.

Et mauvaise idée, aucunement drôle en fait, de présenter de fausses pages Facebook des nommés. Les malaises sur leurs visages témoignaient de la maladresse, d'ailleurs.

Au prochain gala Artis, j'aimerais voir juste des artistes.

4/20/2010

Bilan de stage

Je vous avais dit que je reviendrais sur mon stage. J'en ai finalement fait un texte pour L'Intercom, le magazine des étudiants en communication publique de l'Université Laval, et dont j'étais le rédacteur en chef.

Petit bilan d'une expérience somme toute enrichissante.


Toute une occasion!

En entrant dans les bureaux du journal Québec Hebdo, au neuvième étage de l’édifice situé sur le boulevard Charest, j’avais hâte. Mais j’étais aussi un peu nerveux. Le baptême du travail, dans un endroit inconnu, peu importe lequel, est souvent difficile.

C’est là que j’ai effectué mon stage de 10 semaines de janvier à la fin mars. Maintenant qu’il est terminé, je qualifie le stage par deux mots : satisfaisant et formateur. Satisfaisant parce que j’ai eu ce que je voulais avoir. Le stage est vraiment une belle façon de déterminer si le journalisme, en tant que profession, me convient, et dans quels contextes je préférais le pratiquer. J’ai donc pu, en l’espace de quelques semaines, me mettre dans la peau d’un vrai journaliste, un peu comme on a l’occasion de le faire à L’Exemplaire ici. J’ai couvert des conférences de presse, fait des entrevues avec tout plein de monde, pris des photos, etc. Ainsi, j’ai à mon actif plusieurs textes sur le site Internet dudit média et dans leurs différents journaux locaux.

Dans mon cas, j’ai pu voir que travailler pour un hebdo, qui est pratiquement un quotidien car on doit aussi alimenter le site Internet, m’empêchait de fouiller en profondeur des sujets qui me passionnent, personnellement. J’aime plus traiter d’une question avec un angle précis et y mettre davantage de temps que de courir un peu après tout le monde, suivant un rythme moins posé.

Si j’ai aimé mon expérience? Oui. Mais disons simplement que je n’ai pas trippé comme un enfant aux glissades d’eau ou à La Ronde. Le court délai de remise des textes, bien qu’apportant un léger stress, ne dérange pas trop. De toute façon, la pression, en journalisme, ce n’est pas rare qu’il y en ait. Sauf que pendant mon stage, j’ai eu cette impression, par moments, d’écrire pour des entreprises ou des organisations qui voulaient faire passer leur message plutôt que pour informer le public, rôle pilier du journaliste. Sans compter qu’on m’a déjà fait appeler, pour une journée, des commerçants pour qu’ils me parlent de l’ouverture de leur nouveau magasin, restaurant, salon de bronzage ou de beauté... pour que je rédige un beau texte de quelques lignes présentant l’entreprise. Là-dessus, j’avoue que j’ai encore un peu de mal à saisir où est l’acte journalistique...

C’est vrai que ce n’est pas avec Québec Hebdo qu’on peut faire de grandes enquêtes. On traite souvent plus de dons communautaires ou de la dernière victoire de l’équipe pee-wee de soccer au tournoi régional, que de scandales ou de révélations fracassantes. D’un autre côté, j’ai pu côtoyer une très belle équipe, jeune et sympathique, avec laquelle j’ai pu tisser des liens et discuter du métier.

Mais je pense quand même que le stage est formateur, ne serait-ce que parce qu’il amène à réfléchir sur soi-même, ce qu’on veut faire dans la vie, pour vrai. Et maintenant, je peux dire, avec un peu plus de conviction qu’en début de baccalauréat, que je veux exercer le métier de journaliste professionnel. Étudier dans le domaine des communications peut mener à une foule de métiers, reliés de près ou de loin à l’expression humaine. Mais pour moi, ça s’est clarifié. Il se peut que, par hasard, je sois attiré par quelque chose d’autre au cours des prochaines années. Mais honnêtement, ça me surprendrait.

Cela dit, le stage du baccalauréat, si on remplit les conditions d’admission, mérite d’être fait. Il s’agit d’un contexte dont le plus d’étudiants possible devraient profiter, parce que le stage fait progresser l’étudiant dans un cheminement différent de celui scolaire et théorique qu’on a vécu sur les bancs d’école. Et avec un bac assez théorique comme ici, c’est une occasion en or de plonger vraiment dans le métier. Ne la ratez pas!

Mon bacc étant quasiment terminé, je ferai certainement, prochainement, un autre bilan. Soit celui de trois ans d'études en communication.



4/15/2010

Le Sportnographe VS Jean-Charles

On dirait bien que Le Sportnographe, cette émission radiophonique sur les ondes de Radio-Canada, est la cible préférée de Jean-Charles Lajoie, animateur sportif sur les ondes de CKAC, entre autres, et débatteur à L'attaque à 5 sur V.

Quelqu'un est allé filmer une "cérémonie" de Jean-Charles Lajoie devant l'Oratoire Saint-Joseph, accompagné de quelques "disciples", tous espérant des victoires du Canadien. Un blogueur, peut-être l'instigateur de la vidéo, l'a reprise sur son site. Il en a averti le Sportnographe. Jean-Charles Lajoie, devenu animateur à CKAC après avoir remporté le concours Sport Académie, n'a pas très apprécié et il a pensé que le Sportno était à l'origine du clip (ce qui n'est pas le cas). Il leur répond bêtement à la radio, qualifiant leur travail et eux-mêmes de "caca nerveux".

Rappelons que l'an dernier, le Sportnographe avait pointé un plagiat de la part de Lajoie. Sans vouloir reprendre toute l'histoire, très bien résumée ici d'ailleurs, Lajoie avait volé le texte d'un ouvrage traitant de politique et de sport. Le lendemain, après s'être aperçu qu'on l'avait dénoncé, il s'est excusé auprès des auditeurs, non sans insulter le Sportno. Martin Leclerc, de RueFrontenac.com, en avait parlé aussi, ici et ici (à la fin), donnant lieu à moult commentaires, parfois disgracieux, sur le site.

Dans tout ça, on peut s'entendre sur le fait que la gang du Sportnographe, malgré leur look bizarre, est assez crédible, à en juger par les membres qui la composent, et que Lajoie ne l'est pas vraiment. Même s'il ne bénéficie pas de la même équipe que Radio-Canada en termes de recherche d'information, ce que Lajoie et Benoît Dutrizac dénoncaient l'automne dernier, Lajoie pourrait quand même vérifier ce qu'il avance.

Alors j'avoue avoir un peu de difficulté à ne pas "défendre" le Sportnographe. Ils sont allumés, parfois cinglants, sans être méchants. Cette veille médiatique de la bande de joyeux lurons semble inébranlable et c'est tout à leur honneur. Ils n'ont pratiquement rien à se reprocher, sinon de faire leur travail, qui est loin d'être du journalisme en passant. Divertissant.

Quant à Lajoie, je pense que ça doit être un peu dur pour lui des fois. Mais bon, il faut bien s'attendre à ça un peu. Aussitôt que tu entres dans cette arène du commentaire sportif, les critiques sont là, et elles peuvent être foudroyantes, bien plus que celles du Sportnographe. Le problème, c'est qu'il n'a pas beaucoup d'armes pour se défendre, alors il y va d'insultes et d'attaques sans profondeur.

N'empêche qu'entre quelques comiques qui ne se prennent pas trop au sérieux et un animateur qui tente de l'être, qui se plaint qu'on le démolit, souvent à raison, le camp est facile à choisir, je trouve.

Et j'oubliais, l'équipe du Sportno est en nomination aux prochains Olivier. Ce n'est pas un gage d'extrême qualité, mais quand même, ça veut dire quelque chose.