11/26/2009

Bravo Pauline?

Pauline Marois était de passage, ce midi, au pavillon Casault de l'Université Laval. Elle présentait une sorte de conférence de presse au cours de laquelle elle a rappelé la position du Parti Québécois quant à la tenue d'une commission d'enquête dans le secteur de la construction. Pour elle, c'est clair, le gouvernement Charest n'a d'autre choix que de plier et de tenir une telle commission.

Elle a aussi profité de l'occasion pour donner des détails sur le projet de loi, déposé cette semaine par le PQ, visant à affirmer les valeurs fondamentales de la nation québécoise (égalité hommes-femmes, primauté du français et séparation État-religion). Le PQ demande au gouvernement de procéder à l'appel de ce projet de loi "dans les meilleurs délais".

Cela dit, on était un peu moins d'une centaine d'étudiants en journalisme à attendre Mme Marois. C'est qu'il faut réaliser des travaux là-dessus, alors on n'avait pas vraiment le choix d'y assister.

Juste avant qu'elle ne se présente à nous, j'ai posé la question à mon voisin : "Est-ce qu'on applaudit quand elle va arriver au micro?" J'ai dit ça un peu à la blague, me doutant bien qu'il allait me répondre "Ben non" ou quelque chose du genre, ce qu'il a fait d'ailleurs. C'est bien ce que je croyais aussi. Pourquoi donc on devrait applaudir la chef de l'opposition officielle alors qu'elle donne une conférence pour faire passer son message et véhiculer ses idées?

Mais quand elle est arrivée et que le prof l'a présentée de façon plutôt solennelle, plusieurs se sont mis à applaudir. Je ne comprenais pas trop, je l'avoue. Et je me demande encore pourquoi certains ont tapé des mains. C'était peut-être plus fort qu'eux.

Pourtant, c'était une conférence de presse, ou du moins ça ressemblait beaucoup à ça. On était là pour poser des questions, pas pour gober tout ce qu'elle nous disait, sans recul ni regard critique. Alors c'est loin d'être un show. Ça me surprendrait énormément que les journalistes professionnels applaudissent lors d'une conférence de presse. C'est juste pas le moment.

On a applaudi aussi à la fin. J'ai trouvé ça un peu bizarre. On avait l'air d'être vendus au PQ...

11/25/2009

Facebook au lieu de Copenhague

Dans L'Exemplaire, l'hebdomadaire des étudiants en journalisme de l'Université Laval, il y a une page Opinion. On y trouve un éditorial, un commentaire et la caricature du journal.

C'était à notre tour, un collègue et moi, d'écrire chacun un commentaire pour le journal de cette semaine, publié aujourd'hui. J'ai écrit le mien à propos de l'importante conférence de l'ONU sur les changements climatiques. Mon collègue a opté pour un sujet plus léger : Facebook. Dans son texte intitulé Le 7 jours du Web, l'auteur dénonce brillamment l'impertinence du contenu trouvé sur Facebook. En voici d'ailleurs un extrait (l'intégral se trouve à la page 6 ici) :

Plusieurs étudiants passent des heures sur ce site, lors d'un passage à vide existentiel, sans doute. Je me demande ce que nos ancêtres faisaient à l'époque. Comment ont-ils pu survivre à un cours universitaire ennuyant sans le cours réconfortant d'une petite visite sur les nouvelles photos de Sophie?

Le responsable de la page d'opinion a choisi le commentaire de mon collègue. Alors je me rabats sur ce blogue pour publier le mien.


Le temps des vrais changements

Le Sommet sur les changements climatiques des Nations Unies, qui se tiendra dans moins de deux semaines à Copenhague, est un moment crucial pour tous et toutes, peu importe nos convictions. Les dossiers qui seront discutés lors ce cette rencontre d’une dizaine de jours sont bien plus que de simples questions politiques. Il s’agit, comme le décrit l’ONU elle-même, d’«un appel à l'action pour que les dirigeants du monde signent un accord équitable et définitif sur les changements climatiques».

Il faut donc plus qu’un appel. Il faut des actions, et il est là tout le problème. Les États-Unis et les dirigeants des pays du Forum de coopération Asie-Pacifique ont jugé «irréaliste» la possibilité qu’on conclut un accord légalement contraignant sur le climat. Dommage.

Pourtant, l’équation est incroyablement simple : si aucune véritable mesure contraignante n’est adoptée par les nations, ce sera la catastrophe. «Il faut que les dirigeants prennent le taureau par les cornes, et s’attaquent enfin aux questions difficiles, plutôt que de les esquiver en permanence», affirmait la semaine dernière la porte-parole de l’Initiative mondiale pour le climat du World Wildlife Fund (WWF).

Sur le site Web français L’Ultimatum climatique, appuyé par Greenpeace et le WWF entre autres, on souhaite qu’un accueil fort et ambitieux soit signé à Copenhague. «Sinon, il deviendra quasiment impossible de maîtriser les impacts irréversibles d’un grave bouleversement du climat», peut-on y lire.

Cela dit, Copenhague ne doit pas être la suite du protocole de Kyoto. Kyoto, il faut le reconnaître, s’est avéré un échec lamentable. Pourtant, les objectifs de ce protocole, qui arrivera à échéance à la fin de 2012, sont tout à fait louables. Le problème, c’est que les nations ont bien mal perçu l’étendue et les implications de ces objectifs.

Au risque de répéter ce que dit tout bon environnementaliste engagé qui souhaite faire passer son message, il est grand temps d’agir. Sans vouloir être dramatique, force est d’admettre que les jours sont comptés.

Finis les beaux discours, l’heure est à l’action. D’abord politiquement, par des projets de loi qui réglementent davantage les pratiques hautement nuisibles à l’environnement de la part des entreprises. Mais aussi par le biais de pénalités aux simples citoyens qui font la sourde oreille devant ce tranquille crime envers la planète qu’est la pollution.

Quand on y pense sérieusement, il est déplorable de constater qu’encore aujourd’hui, plusieurs ne se soucient guère de leurs comportements.

11/11/2009

À défaut d'être dans le journal

Je me suis rendu à l'Université, vendredi dernier, à une conférence sur les planètes extrasolaires dans le but d'écrire un article pour le journal L'Exemplaire, l'hebdo des étudiants en journalisme de l'Université Laval.

La rédaction terminée, j'envoie fièrement mon article au pupitre. On me répond qu'il ne sera pas publié dans son intégralité, puisque l'équipe avait plutôt convenu de publier un texte sur l'alimentation méditerranéenne, ce sujet rejoignant davantage les lecteurs. Un peu déçu, j'ai fini par comprendre.

Alors je le mets ici :


À la conquête de nouveaux espaces

Étienne Ferron-Forget
etienne.ferron-forget.1@ulaval.ca

Québec – De nombreux travaux à travers le monde cherchent à découvrir des planètes extrasolaires, ces corps célestes en orbite autour d’une étoile autre que le Soleil. Ces recherches ont pour but, entre autres, de déterminer où il pourrait y avoir de la vie extraterrestre.

Il s’agit en effet d’un des objectifs des recherches de planètes extrasolaires, présentés par Hugo Martel, professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique de l’Université Laval. La conférence avait lieu au Cercle du pavillon Desjardins vendredi dernier, dans le cadre des Journées du savoir, organisées dans 16 universités québécoises.

D’une durée d’un peu plus d’une heure, l’exposé de M. Martel consistait à présenter les différentes méthodes utilisées pour détecter les planètes extrasolaires. Une des techniques est d’examiner la trajectoire et les variations de luminosité des étoiles. «Si jamais on découvre qu’une étoile se promène, on peut supposer qu’il y a d’autres planètes autour», a décrit M. Martel.

Cela s’étudie particulièrement par des méthodes d’imagerie indirecte, c'est-à-dire sans qu’on ait vu la planète, des méthodes «prometteuses» selon M. Martel. «On peut déterminer la taille des planètes, leur taille minimale et leur composition chimique, tout ça sans les voir, ce qui est intéressant», a affirmé l’expert.

Rejoint par téléphone, René Doyon, professeur au Département de physique de l’Université de Montréal, a développé : «Lorsque la planète passe devant l’étoile, ça crée comme une ombre.»

La détection peut également se faire grâce à la méthode de la vitesse radiale. «Lorsqu’une source électromagnétique s’approche, sa longueur d’onde est plus courte. Quand elle s’éloigne, la longueur d’onde s’allonge. C’est ce qu’on appelle l’effet Doppler», a expliqué Hugo Martel, de l'UL. Il s’agit en fait du même principe utilisé par les policiers pour mesurer la vitesse des voitures. Plus de 200 planètes ont été découvertes grâce à cette technique.

Ainsi, en effectuant plusieurs observations grâce aux vitesses radiales des étoiles sur une longue période de temps, les scientifiques parviennent à déterminer des modèles théoriques. Ils peuvent ensuite émettre des hypothèses sur la présence de planètes à partir des graphiques construits grâce à ces informations.

Le professeur Martel a par la suite présenté les derniers résultats dans ce domaine précis de l’astronomie. L’an dernier, une équipe de chercheurs, dont M. Doyon, est arrivée pour la première fois à obtenir par imagerie directe l’image d’un nouveau système composé de trois planètes aux moyens de télescopes situés à Hawaï.

«On commence à peine à utiliser l’imagerie directe», a révélé M. Doyon. Le chercheur de l’Université de Montréal a précisé qu’à l’heure actuelle, les astronomes «n’ont pas réussi à accumuler assez de données» pour émettre des hypothèses quant à l’existence d’autres planètes. Cependant, d’autres techniques promettent des découvertes intéressantes au cours des prochaines années, prévoient les deux chercheurs.

11/06/2009

Enquête contestée

La dernière édition de l'émission Enquête, diffusée à Radio-Canada, portant sur les campagnes anti-vaccins, s'est value quelques critiques de la part des téléspectateurs. Par curiosité, je suis allé lire le carnet d'Alain Gravel, l'animateur, où il raconte un peu la démarche journalistique de l'émission et fait le point sur les reportages présentés.

Parmi les nombreux commentaires à la suite du billet de Gravel, plusieurs sont négatifs. On parle d' "enquête sans fondement", d'"émission biaisée", de "linchage médiatique"(sic) et de "vraiment n'importe quoi". Bref, pas de beaux mots pour un travail qui a probablement été validé par plusieurs personnes avant d'être mis en ondes.

Pour Radio-Canada, la chose a certainement de quoi surprendre. Pourtant, après avoir vu le reportage, personnellement, je n'avais que d'éloges à l'égard de leur travail. Enfin, on dénonce les propagandes mensongères, me suis-je dit. J'ai beaucoup d'admiration pour Alain Gravel et l'équipe de l'émission. Le travail qu'ils font est tout à fait pertinent, je crois.

Mais quand je lis des commentaires les accusant d'avoir fait un mauvais travail, je ne peux m'empêcher de me poser des questions. D'assister à de telles critiques m'amène évidemment à m'interroger sur certains aspects du reportage de Guy Gendron et Luc Tremblay.

D'abord, était-ce pertinent et justifié? Ensuite, était-ce si biaisé? Ou parle-t-on plutôt d'acharnement médiatique et d'un manque flagrant d'impartialité? Et si Alain Gravel lit les commentaires qui lui sont envoyés, qu'en pense-t-il?

De recevoir des messages du genre alors qu'on est convaincu qu'on a fait notre job comme du monde, c'est clair que ça a de quoi ébranler notre perception du travail bien fait.

MAJ : La journaliste scientifique Valérie Borde, qui tient un blogue sur le site Internet du magazine L'actualité, répond aux commentaires de ses lecteurs, dont le mien.