12/14/2009

Pas de place au Soleil

Finalement, c'est un collègue d'études qui a gagné le concours "Une place au Soleil", dont je vous ai parlé la semaine passée. On me l'a annoncé par téléphone ce matin et le gagnant en question l'a appris via un message sur Facebook, envoyé par moi-même cet avant-midi, mais lu en soirée seulement... Belle surprise de son côté!

Quant à moi...

Je mentirais si j'écrivais que je ne suis pas déçu, que ça ne me fait pas de quoi. Mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie et je sais que le gars qui a gagné le mérite. Alors il n'y a vraiment pas de quoi se sentir nul... Déjà, que je me sois rendu parmi les finalistes, je devrais voir ça comme un petit honneur. "C'est la preuve que t'es pas un trou-de-cul", m'a lancé le directeur de prod. du journal L'Exemplaire.

Il me restait donc à choisir entre Québec Hebdo, où je vais écrire beaucoup d'articles et me bâtir un portfolio intéressant, ou un poste de recherchiste à Radio-Canada Québec. Il y a quelques semaines, je crois que mon deuxième choix, après le concours, c'était Rad-Can. Finalement, j'ai pris l'hebdo. Je vais faire beaucoup de terrain, rencontrer des gens, ce qui va m'être très profitable, je crois. La production de textes sera donc plus importante qu'au Soleil.

Autre sujet : ce très cher Rico Martineau a remporté le (grand) concours du pire journaliste/chroniqueur organisé par La Clique. Denis Lévesque, poseur de questions à LCN, arrive deuxième, et Stéphane Laporte, livreur occasionnel d'insignifiances, écope de la troisième marche du podium.

Je ne commenterai pas le classement. Une chose est certaine, par contre, c'est que Richard ne laisse presque personne indifférent. J'avais d'ailleurs écrit au sujet de ce beau cas de "journaliste", ici. Je ne rajoute rien.

12/09/2009

À défaut d'être dans le journal (2)

J'ai couvert ce dimanche, pour L'Exemplaire de cette semaine, un lancement d'album électro-ambiant d'un étudiant de l'Université Laval, David Girard. Mais comme ce fut le cas pour mon texte sur les exoplanètes, on a décidé de le "mettre en brève". Le voici dans son intégralité :


Rencontre entre acoustique et électronique

Étienne Ferron-Forget
etienne.ferron-forget.1@ulaval.ca

Québec – David Girard mélange musiques électronique et acoustique dans son troisième opus, George dans le puits, dont le lancement a eu lieu au café Babylone dimanche dernier.

Ancien claviériste du groupe expérimental Inorchestral, David Girard intègre la guitare, la flûte et l’harmonica à la musique électronique de son disque, disponible sur Internet depuis septembre. «Quand j’ai fait cet album-là, c’était beaucoup de l’exploration», a expliqué David Girard. J’essaie des choses avec des sons et quand je trouve ça intéressant, j’enregistre.»

M. Girard estime par ailleurs que la musique acoustique enrichit le son. «J’aime beaucoup les sons électroniques, mais juste de l’électronique, parfois ça peut être un peu froid comme musique, ça manque un peu de chaleur. Avec l’acoustique, on dirait que c’est plus proche de nous, ça nous ramène des souvenirs», a observé l’homme de 30 ans, étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université Laval. «La guitare, le piano, ce sont des sons qui évoquent plus de choses», a-t-il poursuivi.

Le disque, dont le thème principal est la mort de l’enfance, s’inspire d’une anecdote toute simple. Plus jeune, le frère de Girard a jeté la peluche de sa sœur, un singe nommé George, dans le puits artésien familial. En 2000, sa mère a vu un toutou qui ressemblait étrangement au George de sa fille. De là est né George dans le puits.

«C’est un tout, c’est très introspectif», a affirmé Alain Jetté, colocataire et ami de Girard, au sujet de l’album. M. Jetté agit essentiellement à tire de promoteur pour l’artiste, avec des créations visuelles notamment. Il a comparé l’œuvre à ce que le groupe Radiohead a offert ces dernières années. «C’est graduel. Il y a beaucoup d’émotions qui passent, c’est un “build-up” au niveau de l’intensité», a-t-il ajouté. Impressionné par les créations de Girard, M. Jetté a dû insister pour que Girard sorte le disque, ce dernier trouvant le contenu de l’album peu commercialisable. «La vente et la promotion, ce n’est pas nécessairement évident», a reconnu M. Girard, qui ne se produit pas en spectacle, jugeant que le style musical «se prête mal à la scène».

Présent lors du lancement, Pierre-Luc Lévesque, un autre ami, a mentionné qu’il s’agissait de «l’album le plus intime» de Girard, «l’album sur lequel il se dévoile le plus». Une des pièces sur le disque est reliée au suicide du cousin du créateur, duquel il était très proche. M. Lévesque a admis que le disque s’avérait plus sombre que les œuvres précédentes de Girard. «Les autres albums sont un peu plus rythmiques, un peu plus légers», a-t-il confié. M. Lévesque a remarqué que la musique de Girard «prend sa place sans s’imposer». «On peut l’écouter seul dans une pièce, mais ça accompagne bien sans trop étouffer les gens qui l’écoutent.»

Fruit de neuf ans de travail, George dans le puits a finalement été produit en 100 exemplaires seulement plutôt que 300 tel que prévu initialement. «On s’est dit qu’on allait faire un peu comme un tirage d’auteur, avec des copies numérotées, a expliqué Alain Jetté. On veut rendre au cd son titre d’objet, que ce ne soit pas juste quelque chose de consommation qu’on achète.» Les deux hommes n’excluent toutefois pas l’idée de produire d’autres copies avec du contenu spécial. «On l’a fait avec nos tripes. Même si c’est à petite échelle, au moins on est impliqués et c’est personnel», a conclu M. Jetté.

12/08/2009

À moi le tour

J'ai l'impression d'être en retard, même si la vague a été lancée seulement hier...

L'idée a été reprise chez Dion, chez Gagnon, chez Lagacé, entre autres. Mais elle émane de l'humoriste Martin Petit. De nombreux autres effectuent l'exercice dans les commentaires de blogues. Plutôt intéressant, dans l'ensemble, je dois dire.

En pensant au petit mais brillant exercice de Petit, je me suis dit que j'étais trop jeune pour le faire. Et surtout que je n'avais rien de bon à dire. C'est peut-être encore vrai. Mais bon, puisqu'ils sont si nombreux à l'avoir fait et que Lagacé nous invite si gentiment à "jouer le jeu", la tentation est rendue trop forte.

Voici :

Polytechnique : J'ai 3 ans. Je n'ai aucune conscience qu'un drame vient de se produire dans notre petit Québec. Suce à la bouche, je n'y vois que du feu...

11 septembre 2001 : Je suis en classe, le cul sur une chaise de bois, en plein début d'un cours de français, secondaire 4. Notre prof nous annonce qu'elle a entendu à la radio que le World Trade Center s'écroule et qu'il a vraisemblablement été victime d'attentats terroristes. Je ne sais pas ce qu'est le WTC. Un ami plus érudit le sait. Il m'explique en deux mots mais je ne comprends pas trop.

On en parle quelques minutes dans le cours, le temps de se dire que le monde a un peu changé. Mon prof d'histoire nous assure que le 09/11 est une date dont on va se souvenir à jamais. De retour chez moi après les cours, j'allume la télé : des émissions spéciales sur toutes les chaînes. Je me dis que oui, il vient de se produire quelque chose de big, sans toutefois en comprendre complètement ni les raisons, ni les conséquences.

Aujourd'hui : En pleine forme, ou presque. La santé, c'est dans le top aussi. Dernière semaine de cours avant la fin des cours de la session à l'Université Laval. J'étudie en journalisme. J'ai hâte que la session finisse, je vois et sens la fin cependant. Ma blonde, rencontrée en 2007, revient très bientôt de France. J'ai vraiment hâte pour ça aussi. J'ai hâte de travailler, enfin.

J'en apprends un peu chaque jour. Sur la vie, sur ma vie, sur le monde. Je me dis que les événements vécus à travers le monde, même s'ils se produisent à des kilomètres, nous transforment, si peu soit-il. Le monde n'est pas si beau, mais les "choses", dans l'ensemble, s'améliorent, je crois. Je regarde le futur avec un oeil des plus optimistes, étonnamment.

J'aimerais bien vous lire là-dessus. Merci!

12/03/2009

Croisement de doigts pour Le Soleil

Je fais un stage dans une entreprise de presse la session prochaine, ça c'est sûr. Cependant, je ne sais pas encore où.

Je suis allé mener mon dossier aujourd'hui à la responsable des stages en journalisme de l'Université Laval. Je soumets ma candidature pour "une place au Soleil", comme le nom du concours l'indique si bien. 200 heures en tout. D'abord en tant qu'accompagnateur, pour ensuite faire des recherches et rédiger des reportages. La directrice de l'information du Soleil devra choisir une personne parmi les trois candidatures retenues par la responsable. Personnellement, je crois que mes chances sont relativement bonnes.

En plus du CV, de la lettre de présentation, du relevé de notes et de quelques textes publiés, on devait écrire un court billet sur ce qui nous motive à vouloir devenir journaliste. Bref, le journalisme, pourquoi donc?

Quand j'ai remis mon dossier à la responsable, elle a souri en lisant les premières lignes de ce petit texte plutôt libre. Elle a dit qu'elle aimait ma façon d'aborder le sujet ou quelque chose dans le genre.

Voici ce billet :


Le journalisme, pourquoi donc?

Madame,

Plus jeune, je voulais être pâtissier. Gourmand raffolant de desserts en tout genre, je m’imaginais propriétaire d’une petite boutique où on y confectionnerait des gâteries artisanales…

Aujourd’hui, on peut dire que c’est assez différent. Ce qui est resté, cependant, c’est ce désir de vouloir exercer une profession qui sert le public, un travail qui apporte quelque chose à la société. Cette chose, par contre, je ne voulais pas qu’elle soit superficielle, mais bien fondamentale. Le journaliste, en diffusant l’information, sert l’intérêt public. Voilà qui rejoint bien ma vision d’une profession idéale.

Auparavant étudiant en éducation, j’ai bifurqué vers les communications. Ainsi, cette volonté de transmettre l’information demeure. Simplement, plutôt que de m’attarder aux plus jeunes et leur faire apprendre des notions mathématiques, je souhaite m’adresser à un public plus large, et leur fournir une information de qualité sur une multitude de sujets.

J’accorde une grande importance à la rigueur et à l’honnêteté, des valeurs intrinsèques au métier de journaliste. Au fond, quand on y pense, le journaliste est un défenseur de la vérité, un témoin de la réalité. Cette sorte de combat contre les mensonges s’avère des plus intéressantes à mes yeux.

Je suis un grand curieux, j’adore apprendre et découvrir. Le journalisme amène à toucher à bien des domaines, de la politique à l’éducation, en passant par la culture ou la science. Le journalisme permet également de rencontrer des gens de tous les horizons qui viennent enrichir nos connaissances.

Le journalisme m’attire aussi parce qu’il y a un certain contact avec le public. De plus en plus, les citoyens contribuent au contenu médiatique. Il est intéressant de communiquer avec toutes sortes de personnes et ainsi, d’une certaine façon, discuter et susciter des débats.

Je vous remercie de votre attention, Madame, et vous prie de recevoir mes salutations distinguées.


Étienne Ferron-Forget

12/02/2009

Enfin dans L'Exemplaire

Ce n'est vraiment pas pour me plaindre. Reste que je suis content de voir enfin mon nom apparaître en entier dans le journal cette session...

Après un article de mon cru réduit en brève, il y a deux semaines, et un commentaire non publié il y a sept jours, voici mon éditorial, qui porte sur la présence canadienne lors de la conférence de Copenhague.

Il a été légèrement modifié, si on compare à l'original, et la fin est selon moi moins "punchée". J'ai aussi oublié de spécifier qui est Al Gore, même si on peut penser que la majorité le sait. Et question présentation, je n'ai jamais vraiment aimé l'exergue en plein milieu du texte dans le journal.

Mais bon, rien n'est parfait, hein?


Le défi vert de Harper

Le manque de conviction de Stephen Harper devant le Sommet sur les changements climatiques des Nations Unies, qui se tiendra dans moins d’une semaine à Copenhague, en dit long sur l’irresponsabilité du gouvernement canadien. Et dire que ce cher Stephen a hésité à assister à cette rencontre déterminante pour l’avenir de toutes et de tous…

Au fond, il faut se réjouir que le Premier ministre se rende dans la capitale danoise. Harper aurat-il l’occasion de constater à quel point les mesures prises par le Canada au chapitre de la réduction des gaz à effet de serre (GES) sont peu ambitieuses?

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, l’a lui-même affirmé la semaine dernière. Cette décision de la part de Harper va-t-elle amorcer un changement de mentalités plus que nécessaire, tant de la part du gouvernement en place que des électeurs canadiens? On en doute fort.

Il est pourtant grand temps d’agir devant cet alarmant et pernicieux bouleversement que constitue le réchauffement planétaire. La Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie (TRNEE), dont la mission consiste à conseiller le gouvernement canadien, notait, dans un rapport publié la semaine dernière, l’urgence de la situation.

«Étant donné les nombreux risques qu’un climat changeant représente pour notre économie et notre environnement, il n’y a pas de temps à perdre», pouvait-on y lire. D’ailleurs, dans ce même rapport de la TRNEE, il est écrit qu’«une action coordonnée et stratégique à l’appui de la préparation du Canada [aux changements climatiques] fait cruellement défaut».

Qu’on se le dise, cela n’a rien d’étonnant. Ces dernières années, au lieu d’agir, le gouvernement canadien, avec à sa tête Stephen Harper, a préféré fuir le problème.

Ils sont plusieurs à l’affirmer, en parlant du Sommet de Copenhague, et ils ont tout à fait raison : nous ne devons pas échouer. Mais de toute évidence, le Premier ministre canadien s’obstine à démontrer que le dossier le préoccupe. En fait, posons la question sérieusement : l’environnement est-il une priorité pour le gouvernement Harper?

Harper devra démontrer qu’il ne va pas à Copenhague simplement parce que la pression était trop forte. Tout un défi pour le Premier ministre. Il faut le dire, Harper est coincé dans une situation délicate. Il ne veut pas perdre ses liens étroits avec l’industrie pétrolière et les exploiteurs des sables bitumineux de l’Alberta.

Ce qui mène à une autre question : un Premier ministre est-il responsable s’il n’agit que pour ses intérêts personnels ? La réponse à cette question s’avère également évidente.

Ils sont de plus en plus nombreux à en avoir assez de cette indifférence manifeste. Même Al Gore a avoué dernièrement ne plus reconnaître le Canada. Alors que le Canada s’impliquait de belle façon dans des enjeux internationaux auparavant, rien de cela ne se voit aujourd’hui.

Par conséquent, affirmer que Harper est l’homme de la situation serait aberrant. Harper a peut-être «les deux mains sur le volant», pour reprendre l’expression d’un certain Jean Charest, mais il conduit le mauvais véhicule. Le développement durable est une voie à prendre qui vise à assurer la survie des générations futures. Dans cette perspective, il faut oublier les pratiques hautement nuisibles à l’environnement, dont les sables bitumineux, et s’intéresser aux solutions durables. La volonté politique manque à M. Harper. En fait, on ne pourrait imaginer une vision plus bornée.

Reste alors l’espoir, plutôt mince avouons-le. Pour qu’enfin, le Canada soit débarrassé de ce lourd fardeau, qu’il puisse aller de l’avant et prendre cet urgent mais néanmoins primordial«virage vert».

Publié dans L'Exemplaire du 2 décembre.

11/26/2009

Bravo Pauline?

Pauline Marois était de passage, ce midi, au pavillon Casault de l'Université Laval. Elle présentait une sorte de conférence de presse au cours de laquelle elle a rappelé la position du Parti Québécois quant à la tenue d'une commission d'enquête dans le secteur de la construction. Pour elle, c'est clair, le gouvernement Charest n'a d'autre choix que de plier et de tenir une telle commission.

Elle a aussi profité de l'occasion pour donner des détails sur le projet de loi, déposé cette semaine par le PQ, visant à affirmer les valeurs fondamentales de la nation québécoise (égalité hommes-femmes, primauté du français et séparation État-religion). Le PQ demande au gouvernement de procéder à l'appel de ce projet de loi "dans les meilleurs délais".

Cela dit, on était un peu moins d'une centaine d'étudiants en journalisme à attendre Mme Marois. C'est qu'il faut réaliser des travaux là-dessus, alors on n'avait pas vraiment le choix d'y assister.

Juste avant qu'elle ne se présente à nous, j'ai posé la question à mon voisin : "Est-ce qu'on applaudit quand elle va arriver au micro?" J'ai dit ça un peu à la blague, me doutant bien qu'il allait me répondre "Ben non" ou quelque chose du genre, ce qu'il a fait d'ailleurs. C'est bien ce que je croyais aussi. Pourquoi donc on devrait applaudir la chef de l'opposition officielle alors qu'elle donne une conférence pour faire passer son message et véhiculer ses idées?

Mais quand elle est arrivée et que le prof l'a présentée de façon plutôt solennelle, plusieurs se sont mis à applaudir. Je ne comprenais pas trop, je l'avoue. Et je me demande encore pourquoi certains ont tapé des mains. C'était peut-être plus fort qu'eux.

Pourtant, c'était une conférence de presse, ou du moins ça ressemblait beaucoup à ça. On était là pour poser des questions, pas pour gober tout ce qu'elle nous disait, sans recul ni regard critique. Alors c'est loin d'être un show. Ça me surprendrait énormément que les journalistes professionnels applaudissent lors d'une conférence de presse. C'est juste pas le moment.

On a applaudi aussi à la fin. J'ai trouvé ça un peu bizarre. On avait l'air d'être vendus au PQ...

11/25/2009

Facebook au lieu de Copenhague

Dans L'Exemplaire, l'hebdomadaire des étudiants en journalisme de l'Université Laval, il y a une page Opinion. On y trouve un éditorial, un commentaire et la caricature du journal.

C'était à notre tour, un collègue et moi, d'écrire chacun un commentaire pour le journal de cette semaine, publié aujourd'hui. J'ai écrit le mien à propos de l'importante conférence de l'ONU sur les changements climatiques. Mon collègue a opté pour un sujet plus léger : Facebook. Dans son texte intitulé Le 7 jours du Web, l'auteur dénonce brillamment l'impertinence du contenu trouvé sur Facebook. En voici d'ailleurs un extrait (l'intégral se trouve à la page 6 ici) :

Plusieurs étudiants passent des heures sur ce site, lors d'un passage à vide existentiel, sans doute. Je me demande ce que nos ancêtres faisaient à l'époque. Comment ont-ils pu survivre à un cours universitaire ennuyant sans le cours réconfortant d'une petite visite sur les nouvelles photos de Sophie?

Le responsable de la page d'opinion a choisi le commentaire de mon collègue. Alors je me rabats sur ce blogue pour publier le mien.


Le temps des vrais changements

Le Sommet sur les changements climatiques des Nations Unies, qui se tiendra dans moins de deux semaines à Copenhague, est un moment crucial pour tous et toutes, peu importe nos convictions. Les dossiers qui seront discutés lors ce cette rencontre d’une dizaine de jours sont bien plus que de simples questions politiques. Il s’agit, comme le décrit l’ONU elle-même, d’«un appel à l'action pour que les dirigeants du monde signent un accord équitable et définitif sur les changements climatiques».

Il faut donc plus qu’un appel. Il faut des actions, et il est là tout le problème. Les États-Unis et les dirigeants des pays du Forum de coopération Asie-Pacifique ont jugé «irréaliste» la possibilité qu’on conclut un accord légalement contraignant sur le climat. Dommage.

Pourtant, l’équation est incroyablement simple : si aucune véritable mesure contraignante n’est adoptée par les nations, ce sera la catastrophe. «Il faut que les dirigeants prennent le taureau par les cornes, et s’attaquent enfin aux questions difficiles, plutôt que de les esquiver en permanence», affirmait la semaine dernière la porte-parole de l’Initiative mondiale pour le climat du World Wildlife Fund (WWF).

Sur le site Web français L’Ultimatum climatique, appuyé par Greenpeace et le WWF entre autres, on souhaite qu’un accueil fort et ambitieux soit signé à Copenhague. «Sinon, il deviendra quasiment impossible de maîtriser les impacts irréversibles d’un grave bouleversement du climat», peut-on y lire.

Cela dit, Copenhague ne doit pas être la suite du protocole de Kyoto. Kyoto, il faut le reconnaître, s’est avéré un échec lamentable. Pourtant, les objectifs de ce protocole, qui arrivera à échéance à la fin de 2012, sont tout à fait louables. Le problème, c’est que les nations ont bien mal perçu l’étendue et les implications de ces objectifs.

Au risque de répéter ce que dit tout bon environnementaliste engagé qui souhaite faire passer son message, il est grand temps d’agir. Sans vouloir être dramatique, force est d’admettre que les jours sont comptés.

Finis les beaux discours, l’heure est à l’action. D’abord politiquement, par des projets de loi qui réglementent davantage les pratiques hautement nuisibles à l’environnement de la part des entreprises. Mais aussi par le biais de pénalités aux simples citoyens qui font la sourde oreille devant ce tranquille crime envers la planète qu’est la pollution.

Quand on y pense sérieusement, il est déplorable de constater qu’encore aujourd’hui, plusieurs ne se soucient guère de leurs comportements.

11/11/2009

À défaut d'être dans le journal

Je me suis rendu à l'Université, vendredi dernier, à une conférence sur les planètes extrasolaires dans le but d'écrire un article pour le journal L'Exemplaire, l'hebdo des étudiants en journalisme de l'Université Laval.

La rédaction terminée, j'envoie fièrement mon article au pupitre. On me répond qu'il ne sera pas publié dans son intégralité, puisque l'équipe avait plutôt convenu de publier un texte sur l'alimentation méditerranéenne, ce sujet rejoignant davantage les lecteurs. Un peu déçu, j'ai fini par comprendre.

Alors je le mets ici :


À la conquête de nouveaux espaces

Étienne Ferron-Forget
etienne.ferron-forget.1@ulaval.ca

Québec – De nombreux travaux à travers le monde cherchent à découvrir des planètes extrasolaires, ces corps célestes en orbite autour d’une étoile autre que le Soleil. Ces recherches ont pour but, entre autres, de déterminer où il pourrait y avoir de la vie extraterrestre.

Il s’agit en effet d’un des objectifs des recherches de planètes extrasolaires, présentés par Hugo Martel, professeur au Département de physique, de génie physique et d’optique de l’Université Laval. La conférence avait lieu au Cercle du pavillon Desjardins vendredi dernier, dans le cadre des Journées du savoir, organisées dans 16 universités québécoises.

D’une durée d’un peu plus d’une heure, l’exposé de M. Martel consistait à présenter les différentes méthodes utilisées pour détecter les planètes extrasolaires. Une des techniques est d’examiner la trajectoire et les variations de luminosité des étoiles. «Si jamais on découvre qu’une étoile se promène, on peut supposer qu’il y a d’autres planètes autour», a décrit M. Martel.

Cela s’étudie particulièrement par des méthodes d’imagerie indirecte, c'est-à-dire sans qu’on ait vu la planète, des méthodes «prometteuses» selon M. Martel. «On peut déterminer la taille des planètes, leur taille minimale et leur composition chimique, tout ça sans les voir, ce qui est intéressant», a affirmé l’expert.

Rejoint par téléphone, René Doyon, professeur au Département de physique de l’Université de Montréal, a développé : «Lorsque la planète passe devant l’étoile, ça crée comme une ombre.»

La détection peut également se faire grâce à la méthode de la vitesse radiale. «Lorsqu’une source électromagnétique s’approche, sa longueur d’onde est plus courte. Quand elle s’éloigne, la longueur d’onde s’allonge. C’est ce qu’on appelle l’effet Doppler», a expliqué Hugo Martel, de l'UL. Il s’agit en fait du même principe utilisé par les policiers pour mesurer la vitesse des voitures. Plus de 200 planètes ont été découvertes grâce à cette technique.

Ainsi, en effectuant plusieurs observations grâce aux vitesses radiales des étoiles sur une longue période de temps, les scientifiques parviennent à déterminer des modèles théoriques. Ils peuvent ensuite émettre des hypothèses sur la présence de planètes à partir des graphiques construits grâce à ces informations.

Le professeur Martel a par la suite présenté les derniers résultats dans ce domaine précis de l’astronomie. L’an dernier, une équipe de chercheurs, dont M. Doyon, est arrivée pour la première fois à obtenir par imagerie directe l’image d’un nouveau système composé de trois planètes aux moyens de télescopes situés à Hawaï.

«On commence à peine à utiliser l’imagerie directe», a révélé M. Doyon. Le chercheur de l’Université de Montréal a précisé qu’à l’heure actuelle, les astronomes «n’ont pas réussi à accumuler assez de données» pour émettre des hypothèses quant à l’existence d’autres planètes. Cependant, d’autres techniques promettent des découvertes intéressantes au cours des prochaines années, prévoient les deux chercheurs.

11/06/2009

Enquête contestée

La dernière édition de l'émission Enquête, diffusée à Radio-Canada, portant sur les campagnes anti-vaccins, s'est value quelques critiques de la part des téléspectateurs. Par curiosité, je suis allé lire le carnet d'Alain Gravel, l'animateur, où il raconte un peu la démarche journalistique de l'émission et fait le point sur les reportages présentés.

Parmi les nombreux commentaires à la suite du billet de Gravel, plusieurs sont négatifs. On parle d' "enquête sans fondement", d'"émission biaisée", de "linchage médiatique"(sic) et de "vraiment n'importe quoi". Bref, pas de beaux mots pour un travail qui a probablement été validé par plusieurs personnes avant d'être mis en ondes.

Pour Radio-Canada, la chose a certainement de quoi surprendre. Pourtant, après avoir vu le reportage, personnellement, je n'avais que d'éloges à l'égard de leur travail. Enfin, on dénonce les propagandes mensongères, me suis-je dit. J'ai beaucoup d'admiration pour Alain Gravel et l'équipe de l'émission. Le travail qu'ils font est tout à fait pertinent, je crois.

Mais quand je lis des commentaires les accusant d'avoir fait un mauvais travail, je ne peux m'empêcher de me poser des questions. D'assister à de telles critiques m'amène évidemment à m'interroger sur certains aspects du reportage de Guy Gendron et Luc Tremblay.

D'abord, était-ce pertinent et justifié? Ensuite, était-ce si biaisé? Ou parle-t-on plutôt d'acharnement médiatique et d'un manque flagrant d'impartialité? Et si Alain Gravel lit les commentaires qui lui sont envoyés, qu'en pense-t-il?

De recevoir des messages du genre alors qu'on est convaincu qu'on a fait notre job comme du monde, c'est clair que ça a de quoi ébranler notre perception du travail bien fait.

MAJ : La journaliste scientifique Valérie Borde, qui tient un blogue sur le site Internet du magazine L'actualité, répond aux commentaires de ses lecteurs, dont le mien.

10/30/2009

Étienne l'auteur

Ma petite contribution pour le journal du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), a bel et bien été publiée. Elle apparaît en page 6 du journal, nommé La Tribune, qui est aussi l'imprimeur du journal du congrès.

J'avais oublié, mais le journal n'est pas remis lors du congrès de la FPJQ, mais un peu avant par la poste. Je crois en fait qu'il est envoyé à tous les membres de la FPJQ. Je ne sais pas trop combien de personnes le lisent. En page 4 de La Tribune, il est écrit que la Fédération compte 2000 membres (octobre 2009), dont 50 % sont des salariés et 16 % des pigistes. Donc on peut supposer qu'à peu près 2000 yeux, sinon plus, vont s'attarder à mon propos qui, soit dit en passant, n'a rien de très extraordinaire, je tiens à le dire. Sauf que c'est pas rien non plus... Et, sauf erreur, je suis le seul étudiant à avoir écrit dedans.

Alors la voici, cette contribution (perso, j'aimais mieux mon titre, L'espoir de nombreux changements, mais bon...) :


Garder l’espoir contre vents et marées

Lorsque des tantes, des cousins ou des amis me demandent comment je vois mon avenir comme journaliste, je dénote en fait un air un peu inquiet… Ils le voient bien, eux aussi : à l’heure actuelle, les médias traditionnels souffrent. Les ressources consacrées à l’information sont constamment réduites, la précarité menace et les journaux perdent de l’argent… Bref, mes proches constatent que le portrait n’est pas très reluisant et qu’il semble se ternir avec le temps.

Devant leurs têtes curieuses, mais légèrement embêtées, je réponds deux choses. D’abord, que personne ne se réjouit lorsque des gens perdent leur emploi, conséquence des difficultés d’entreprises autrefois lucratives. Je leur dis que, d’un autre côté, ces bouleversements mèneront ailleurs, un élément motivant, d’un certain point de vue, même excitant.

Depuis plusieurs années, je ne vous apprends rien, le monde des médias et du journalisme vit une profonde mutation, dont la fin ne se profile pas encore à l’horizon. Internet, par sa progression fulgurante, a changé la donne. Il appert du reste que ce que l’on nomme parfois «le réseau des réseaux» représente l’avenir. Et non seulement pour le journalisme. La publicité et les livres se transportent tranquillement vers l’immense toile eux aussi. La mort du quotidien papier, maintes fois annoncée, approche!

Toutefois, il y a le titre de cette chronique de Nicolas Langelier, publiée dans le Trente depuis juin dernier : «Le journalisme survivra». J’aime croire à la portée de ce titre. Dans une société démocratique, si mouvante soit-elle, il y aura toujours, à mon sens, de la place pour une information de qualité et des citoyens qui la recherchent.

Nombreux défis

Les défis pour le journalisme, plutôt que d’être technologiques, sont d’ordre économique et structurel. D’abord, comment peut-on garder nos emplois, en ces temps où l’information gratuite abonde? Personnellement, j’aime bien le modèle électronique du journal Le Devoir. J’ignore les chiffres, mais il reste qu’on peut se réjouir de voir des gens prêts à payer un abonnement en ligne pour obtenir une information de qualité. Et je me plais à croire (je peux me tromper) que cette formule peut s’appliquer ailleurs.

D’une part, je me dis, bien simplement et sans doute naïvement, qu’un jour, les pages web des journaux électroniques seront davantage visitées par les internautes, avec pour conséquence un prix rehaussé pour les publicités. La transition ne se fera pas sans heurts, mais elle aboutira à quelque chose de fort probablement viable.

D’autre part, ne l’oublions pas, bien souvent, sinon toujours, «crise» rime avec «reprise». Je vois donc l’après d’un bon œil. À la condition toutefois que les entreprises de presse, tout spécialement leurs dirigeants, considèrent davantage les conditions de travail de leurs employés que leur portefeuille.

J’aimerais ainsi assister à un changement de perception de l’information de manière à ce qu’on revienne aux fondements mêmes du métier : une information destinée à servir l’intérêt public plutôt qu’un produit ou une marchandise réduits à des impératifs de vente. Il va sans dire que pour cela, les organismes de défense des intérêts journalistiques (syndicats, FPJQ, AJIQ) devront rehausser à la fois leur ampleur et leur vigueur, car leurs multiples combats seront de la plus grande importance.

J’ignore évidemment comment tout cela s’opérera dans les prochaines années. J’ai toutefois cette confiance, voire cette conviction, que l’ensemble de la société se rendra compte que les journalistes sont essentiels à une meilleure vie démocratique. Et, du coup, que le métier de journaliste retrouvera sa vocation première.

L'auteur est étudiant en journalisme à l’Université Laval.

10/25/2009

De l'utilité de la chronique

Martin Petit répond à nouveau à Hugo Dumas du journal La Presse à la suite de sa dernière chronique. Et le débat autour de la présence des humoristes dans les émissions de télé refait légèrement surface, dans les commentaires du billet de Petit. La Clique du Plateau, toujours aussi pertinente et dans un style éclatant(!), en parle aussi...

Ce n'est pas la première fois que l'humoriste riposte au chroniqueur. Il l'avait fait entre autres après un gala des Olivier et après que Dumas se soit quelque peu moqué de Mike Ward dans un autre de ses papiers.

On peut comprendre d'une certaine façon que Petit défende ses pairs. L'humoriste voit mal après tout en quoi on peut généraliser que les comiques sont pourris à la télé qu'à partir de trois exemples.

Et il y a cet aspect largement subjectif qui réside dans la nature même de la chronique. On se demande bien souvent, en lisant Hugo Dumas ou anciennement Louise Cousineau à La Presse, ou même Richard Thérrien du Soleil ou tout autre chroniqueur, qui ils sont vraiment pour pouvoir critiquer, voire parfois rabaisser publiquement le travail des artistes.

Et personnellement, j'avoue m'être souvent demandé ce que ces chroniqueurs avaient fait pour avoir hérité du poste qu'ils occupent. Quand on y pense, ils peuvent à peu près écrire tout ce qu'ils pensent, ou presque. La chronique, par son caractère libre, permet à son auteur de s'attaquer plus facilement et en toute liberté à ce qu'il n'aime pas ou ce qui l'agace.

Martin Petit se questionne avant tout sur la pertinence d'un texte comme celui d'Hugo Dumas. Il a probablement raison de le faire. Si le jeu d'un acteur est mauvais, mais que l'ensemble fait l'affaire et qu'il réussit à attirer son lot de téléspectateurs, je ne vois pas vraiment où est le problème. De plus, le public est assez intelligent pour ne pas regarder un show qu'il juge pourri et il n'a pas nécessairement besoin qu'un texte dans le journal le lui rappelle.

Mais voilà, certains diront que Dumas a droit à son opinion et que c'est son rôle, en tant que chroniqueur, d'écrire ce genre de texte. Ils ont raison aussi.

Cependant, la question demeure : l'opinion d'un chroniqueur de journal comme Dumas vaut-elle celle de Monsieur et Madame Tout-le-monde? Et si oui, qu'est-ce qui justifie alors que Dumas et les autres puissent profiter de cette belle tribune qu'est un article de journal?

10/23/2009

Chapeau, superhéros!

La question méritait d'être posée, alors qu'on assistait à un de nos premiers cours en journalisme.

Jean-René Dufort, alias Infoman, est-il un journaliste?

La réponse, aux yeux de prof Picard, était bien claire : non. Même s'il avouait se bidonner chaque semaine devant les niaiseries télévisuelles de l'ex-biochimiste, il n'était pas question pour lui de considérer un bozo à la drôle de tête comme un journaliste.

J'avais vu, il y a quelques années, un débat à Il va y avoir du sport, l'ancienne émission hebdomadaire de Marie-France Bazzo. Je ne me souviens plus trop de la question, mais j'ai en tête cette image de Pierre Maisonneuve, animateur à la Première Chaîne de Radio-Canada, visiblement mécontent et dénonçant avec aplomb l'info-spectacle, ou ce que lui qualifiait de "confusion des genres". On y parlait entre autres d'Infoman.

Aujourd'hui, quand j'ai vu que l'homme à lunettes Dufort avait réussi à faire voter un mort pour Gilles Taillon, le nouveau chef de l'ADQ, je me suis quand même dit que le coup était beau. Un journaliste de La Presse ou du JdeMtl aurait très bien pu réaliser la chose en question. Mais c'est lui qui a eu le flash. Et tout un effet, ça a eu, quand même! En plus, le Téléjournal avait de quoi faire la promotion d'une autre émission de la SRC...

Cela dit, l'affaire était tout à fait pertinente. Et je me pose encore la question à savoir pourquoi l'ADQ n'a pas pensé un peu au risque de fraude ou de magouille lors de son congrès. En ces temps où ça pue partout, il pouvait bien y en avoir aussi en pleine course à la direction de l'ancien parti de Mario Dumont. Et d'autant plus que le même Infoman avait réussi à faire voter une plante verte et un enfant de 3 ans lors d'un événement du même genre chez le Parti Québécois il y a quelque temps...

Je veux dire, surtout ces dernières semaines, on a l'impression que presque plus personne peut affirmer haut et fort que tout s'est fait dans les règles, alors vaut mieux se méfier de tout. Même des personnes décédées qui votent...

Il y a de quoi avouer, aussi, qu'il y a quand même du bon boulot parmi tout ce que le clown de l'info peut livrer.

10/22/2009

Tout un "Norm"

L'idée ne m'était jamais venue de "googler" mon prof de journalisme, lui qui remplace Jean-Claude Picard pour une année. Mais hier, en écoutant une discussion qu'il avait avec une de mes collègues, j'ai pris conscience de qui il était.

Il s'appelle Norman Delisle. Il a travaillé à la Presse Canadienne plus de 30 ans, et avant au Journal de Québec. Quand Picard nous l'avait présenté la session dernière, personne, je crois bien, ne le connaissait, notamment parce qu'il avait été à la PC tant d'années et que, par conséquent, ses textes étaient très rarement signés.

Je m'étais bien dit qu'il devait être un homme d'expérience et doté d'un certain talent. Après tout, l'Université Laval l'avait engagé, et surtout, presque 40 ans de métier, ça ne ment pas . Picard avait aussi eu des bons mots pour lui, évidemment.

Mais quand j'ai su tantôt qu'on lui avait octroyé le titre de chevalier de l'ordre de la pléiade, j'ai été impressionné. Pierre Bruneau a été fait chevalier en 2004, Roch Voisine en 2008 (!!) et Lise Thibault a été fait Grand officier (...), le deuxième plus haut grade, en 2004, selon l'encyclopédie Wikipédia.

Cela dit, Norman, c'est pas n'importe qui, donc. Il a de belles convictions.

Sur Wikipédia toujours, (oui, il a une page à son nom... et ce n'est pas lui qui l'a écrite, j'ai démandé...), on rapporte que Rhéal Séguin, correspondant au journal The Globe and Mail a beaucoup d'estime pour lui. "Selon lui, Norman Delisle pratiquait un style journalistique en voie de disparition: celui du reporter entièrement dédié à la chose politique et soucieux de rapporter les faits avec objectivité."

C'est tout à son honneur, vraiment. Ils ne sont pas des tonnes de journalistes à avoir reçu le grade de chevalier. Et ce commentaire de Séguin représente bien, je pense, l'idéal de tout journaliste politique qui se respecte.

J'ai très rarement peu d'estime pour mes profs, même si, des fois, je me demande qui ils sont au juste pour nous dire comment réfléchir et comment écrire. Mais là, déjà que Delisle était assez haut dans mon estime, il vient de monter encore. Toutefois, ça ne m'empêche pas, des fois, de ne pas être d'accord avec lui et d'avoir des réserves par rapport à ce qu'il affirme.

En terminant, une petite pensée pour Daniel Leblanc et sa source anonyme Ma Chouette, pour qui la décision de la Cour suprême s'avérera déterminante pour le journalisme d'enquête.

10/10/2009

L'avenir du métier de journaliste

Je vous parlais il y a plusieurs semaines du fait qu'on m'avait approché pour rédiger un petit quelque chose pour le journal du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), congrès dont le thème cette année est "Sortie de crise".

On m'a donc demandé d'écrire un texte dans lequel j'exprimerais ma perception de l'avenir du métier de journaliste. On m'a donné le choix : un billet ou un article avec les propos de quelques étudiants.

Étant donné le court délai pour la remise de l'article, mais surtout parce que le sujet m'intéresse personnellement, j'ai opté pour le billet. Il est clair que j'ai ma façon de voir la chose, en tant que journaliste en devenir. Sauf que je ne voulais pas non plus exprimer des choses inexactes ou complètement déconnectées de la réalité du vrai métier qui, avouons-le, m'est en grande partie inconnue.

Je viens de terminer la rédaction du billet. Je suis satisfait. Sans trop m'avancer sur un terrain peu familier, j'ai réussi je crois à bien cerner mon point de vue.

Je me réserve évidemment de le publier ici à l'instant. D'abord parce qu'il pourrait changer après révision, mais aussi à cause qu'il sera publié officiellement dans le journal du congrès, à la mi-novembre.

Ça me rappelle que ce texte, d'un peu plus de 600 mots, sera fort probablement lu par au moins 500 personnes, sinon plus. Autant ça m'énerve que ça me ravit.

Quand même, aussi, je me dis que je bénéficie d'un beau privilège. C'est vraiment une belle tribune, avec une excellente visibilité. Alors un gros merci, Lise Millette, journaliste à la Presse Canadienne (au cas où Lise me lise...)!

10/06/2009

La Clique éphémère

Avec le temps, la Clique du Plateau, un blogue où on égratigne un peu le milieu du showbizz, les veudettes et plus généralement l'univers des médias, a su se faire connaître. Grâce à des attaques parfois basses à l'endroit de personnalités, la Clique est devenu un blogue assez populaire pour qu'on y voit des pubs.

Bien des gens se demandaient qui se cachait derrière ce masque de clown. Lagacé a récemment écrit une chronique sur son cas et il avait même été invité chez Christiane Charette, sans qu'on y dévoile son identité. Il y avait des rumeurs voulant qu'il s'agissait de quelqu'un du milieu des médias.

À présent, il n'est plus anonyme : Hugo Dumas a tout dévoilé, sans retenue. Son nom : Philippe Martin. Un gars bien ordinaire.

Bizarrement, juste à cause de cette nouvelle banale, j'ai cette impression que le blogue de la Clique va perdre de sa popularité. Je le lisais régulièrement, le trouvant drôle à l'occasion, surtout à cause du "commentaire inutile à m'envoyer". Je l'avais même inclus dans mes liens à droite un moment donné. Sauf qu'avec le recul, je me suis dit qu'il était bien assez populaire comme ça et que j'avais un peu de difficulté avec le fait que le bonhomme restait dans l'ombre. Et à la longue, je me suis tanné aussi. Le contenu tourne en rond et ne présente rien d'original au bout du compte.

Maintenant qu'on sait que c'est un nobody qui écrit la Clique, le site perd tout de son mystère. Avec le temps, je pense que les visites du site vont dégringoler assez vite. Comme quoi le Web peut être éphémère.

9/29/2009

La mission de Guy

Le président et fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, est parti pour l'espace.

Il s'en va là-bas pour réaliser ce qu'il a appelé une "mission sociale et poétique". Depuis l'annonce de son voyage, il y a quelques mois déjà, que le projet m'intrigue. Outre le fait que le gars a payé un magot de 35 millions de piastres pour voir la Terre de loin, c'est le côté missionnaire qui intrigue.

Laliberté est connu pour réaliser des événements d'envergure. Même le "petit" spectacle gratuit offert dans la ville de Québec depuis l'été dernier est magique. Et que dire de ses partys privés, où il y a tout plein de vedettes, et où l'argent semble couler autant que le vin et le champagne.

C'est pas rien. RDI a fait une émission spéciale, aux petites heures, pour diffuser en direct son départ. Mais à part lire un poème en apesanteur, je me demande encore ce que le richissime au crâne complètement dégarni va nous offrir d'extraordinaire.

Sa cause, l'eau potable, est tout à fait noble. Sans farce, l'homme est assez intelligent pour se préoccuper d'une ressource qui, dans les décennies à venir, sinon les années, s'avérera un enjeu fondamental de la population mondiale.

Par contre, on se demande un peu, encore, ce que fait sa fondation, One drop, de concret. J'ai failli acheter un chandail de One drop alors que j'assistais au plus récent spectacle du Cirque, à Montréal. Mais je me suis ravisé. Sais pas trop pour quelle raison. Je ne voulais pas, je pense, encourager à coup de grandes lettres sur un t-shirt, une chose qui reste, dans une certaine mesure évidemment, une campagne d'image.

C'est quand même 35 millions, son trip. De l'argent, je me dis, qui aurait peut-être pu aller ailleurs. Mais c'est vrai, aussi, que c'est son fric et qu'on n'a pas trop d'affaire à ne pas se mêler de nos oignons. À une plus petit échelle, est-ce qu'on se scandalise de voir quelqu'un rouler en Hummer? Un peu, oui, mais on accepte.

Alors, personnellement, j'ai vraiment hâte de voir ce qui va se passer. Je me pose des questions. Est-ce que tout ça va avoir de l'impact? Est-ce que ça va soulever des mouvements partout dans le monde? Est-ce que cette "mission sociale et poétique" va avoir valu le coup (et le coût...)?

9/25/2009

Noms troubles

Lu dans le cahier du Clap, cinéma spécialisé dans les diffusions internationales à Québec, dans la chronique Livres :

LE CINÉMA À LA PAGE
HELL.COM, par Patrick Senécal, Alire
Eh bien, on peut dire que ce sera "l'automne Pierre Senécal" : un film tiré d'un de ses romans, 5150, rue des Ormes, sera sur nos écrans, et il vient de faire paraître un suspense d'horreur tout à fait réussi.

Trouvez l'erreur.

9/07/2009

J'aime mieux le plombier à salopette

C'était la première de Dumont 360, la nouvelle émission de Mario Dumont. Je l'ai écoutée, par curiosité, juste pour le fun, pour voir, tsé.

J'ai noté que l'ancien chef de l'ADQ semblait chercher du jus là où il n'y en avait pas vraiment... Il avait beau gratter, ça ne donnait presque rien au bout du compte.

Honnêtement, comme premier sujet, celui qui doit puncher et qui doit inciter les téléspectateurs à poursuivre l'écoute et à revenir à la même chaîne le lendemain, on a déjà vu mieux que le Stade Olympique.

Autre chose : Dumont m'a semblé assez loin de ses invités. La madame venue parler de l'abbé porté disparu avait l'air à des lieux de Mario quand elle répondait à ses questions. Une entrevue d'ailleurs qui s'est terminée abruptement avec un "c'est tout le temps qu'on avait" et sans conclusion acceptable.

Mais selon moi, Dumont a quand même un bon talent pour discuter et alimenter à peu prêt n'importe quel débat. Reste à trouver la bonne matière.

Et je lui souhaite malgré tout que ça se passe mieux pour les prochaines émissions. C'est ce qui risque fort bien d'arriver, d'ailleurs.

8/26/2009

V pour Vers le bas

Désolé de revenir sur l'homme, mais je le juge nécessaire.

Une pertinente chronique de Steve Proulx, à propos de l'ancien TQS, rebaptisé V. Lui-même qui avait qualifié, la semaine dernière, la station de canal Vidanges.

Les commentaires, à la suite de l'article, proposent également des réflexions intéressantes.

C'est à lire!

MAJ : V a retiré sa commandite pour le journal Voir à la suite de la chronique de Proulx. L'article de Richard Thérrien ici.

8/23/2009

Ailleurs

Une petite collaboration de ma part, sur le site de ProjetJ.ca, un portail Internet se voulant un observatoire du journalisme.

J'avais déjà parlé de ce site. Il se trouve dans ma liste d'attraits, à droite. Il représente selon moi un beau lieu d'échange sur tout ce qui peut toucher le journalisme. Cependant, pour un tas de raisons, le site demeure assez peu populaire, du moins si on se fie au nombre de commentaires laissés par les lecteurs.

Et bonne nouvelle! À la suite de ma contribution, envoyée à Lise Millette (elle commente mon billet, d'ailleurs), elle m'a demandé si j'étais intéressé à collaborer au journal du congrès de la FPJQ, pour de "petits portraits d'étudiants qui réfléchissent à l'avenir de la profession".

J'ai lui ai dit que oui, alors c'est à suivre.

8/16/2009

Duels de rêve

C'est finalement le Britannique Andy Murray qui a remporté la coupe Rogers, cet après-midi à Montréal. Après bien des prédictions au sujet du vainqueur (j'avais vu juste en passant...), Murray a eu le dessus sur l'Argentin Juan Martin Del Potro, âgé de 20 ans.

Il faut noter cependant que le géant de 6 pieds et 6 pouces était sans doute épuisé d'avoir joué autant de matchs en si peu de semaines. Il revenait à peine du tournoi de Washington, qu'il a remporté contre un certain Andy Roddick.

Mais c'est aussi sur le plan du mental que ça s'est joué. Après tout, Del Potro avait réussi à remporter le premier set au bris d'égalité. À la fin de la deuxième manche, Murray était plus fort, il s'est appliqué sur les points importants et a gagné la deuxième manche, à nouveau au bris d'égalité.

Le troisième set n'était qu'une formalité, Murray l'emportant facilement par la marque de 6 à 1. Les jambes ne suivaient plus pour Del Potro, alors que Murray semblait bénéficier d'un regain d'énergie. Cette victoire le porte au deuxième rang mondial, devant Rafael Nadal (un sosie de Mowgli dans Le livre de la jungle).

Ça, c'était pour aujourd'hui. Mais c'était comme ça toute la semaine.

Privilégié, j'y étais vendredi, dans la journée, pour voir Murray gagner contre Davydenko et Roger Federer se faire battre par Tsonga. Vraiment passionnant! C'était à en donner des frissons. Le match Federer-Tsonga s'est terminé au bris d'égalité, en troisième manche, malgré une avance de 5-1 de Federer. Tsonga a tout donné à la fin, tandis que Federer semblait avoir perdu tous ses moyens.

Du sport qui réussit à se hisser à un tel niveau de jeu, c'est du vrai bonbon, peu importe le spectateur, et ça vous tient sur le bout de votre siège, il n'y a pas de doute. Chapeau à l'organisation et aux bénévoles! Et bravo aux coureurs de balle qui, malgré la chaleur et le soleil de plomb, se sont démenés pour assurer un succès sur toute la ligne!

Vivement l'an prochain, avec les filles.

8/07/2009

Pub resto

Blogueurs plutôt que journalistes ont été invités, mercredi dernier, afin de goûter à la nouvelle bouffe du POP! Bar à vin.

Témoignages de Patrick Dion et Marie-Julie Gagnon, entre autres.

C'est que la place a changé de chef, et les responsables ont décidé d'inviter les blogueurs cette année, alors que les journalistes y sont passés l'an dernier. Dans le but, bien évidemment, d'attirer une nouvelle clientèle.

Je ne sais pas si ça a marché, mais bon, c'est clair qu'à lire ce qu'ils ont mangé, on ne peut refuser une pareille invitation. Et, bien sûr, ça fait un peu de pub au resto.

En fait, on comprendrait mal que les invités ne fassent pas un petit compte-rendu de leur soirée, tant bien nourrie que bien arrosée, sur leur blogue respectif. Parce qu'évidemment, ils n'ont pas eu à payer pour se gaver et se la couler douce.

On peut sans doute dire que le repas a valu les éloges qui ont suivis.

8/06/2009

Le blogue, nouveau genre littéraire

Pour ceux qui s'intéressent au phénomène Internet et particulièrement aux blogues, Éric Vignola, étudiant à la maîtrise en littérature de langue français à l'Université de Montréal, vient de terminer sa thèse : Du blogue au livre. Réflexions sur la nature générique du blogue.

Dans son document, Éric désire montrer que l'apparition du blogue a mené à un nouveau genre littéraire. Selon lui, le blogue se distingue assez du journal intime et de l'essai pour constituer un genre à part intière.

Pour réaliser sa thèse, Vignola a étudié pendant un peu moins de deux ans trois blogues qui ont mené à des publications papier : Lucie le chien, de Sophie Bienvenu, Un taxi la nuit, de Pierre-Léon Lalonde, et Les chroniques d'une mère indigne, de Caroline Allard. Les textes de Caroline Allard ont résulté en une série Web sur le site Internet de Radio-Canada.

Le document, qui fait 124 pages, est disponible sur le blogue d'Éric Vignola.

8/04/2009

La clim dans l'auto, c'est mieux à grande vistesse

En auto, si on roule vite sur une longue période, il vaut mieux s'abstenir d'ouvrir les fenêtres et utiliser l'air climatisé.

Pourtant, j'avais toujours eu cette impression que le fait d'utiliser l'air climatisé dans l'auto était plus néfaste pour l'environnement que d'ouvrir les fenêtres. Une amie m'avait parlé récemment d'une étude qui avait démontré qu'à partir d'environ 75 km/h, il était préférable d'utiliser l'air climatisé.

Afin d'en avoir le coeur un peu plus net, j'ai posé la question à Planetair, un fournisseur canadien de crédits compensatoire d'émissions de gaz à effet de serre (GES) reconnu mondialement.

Et oui, selon Julian Lee, de Planetair, à partir de 70-75 km/h, il est mieux d'utilliser l'air climatisé, "à cause de la traînée".

Sur son site Internet, Planetair indique d'ailleurs qu'il est préférable d'ouvrir les fenêtres pour la conduite urbaine, dans le trafic, car l'air climatisé "fait augmenter la consommation d'essence jusqu'à 20 %".

M. Lee conclut en disant qu'il donnera suite à mon questionnement sur le site de l'organisme.

Qui a dit qu'on ne pouvait pas améliorer l'info en posant des questions...

Merci à Valérie pour la source de l'interrogation.

7/21/2009

Bonnes questions

J'ai toujours aimé les talk-show et, dans l'ensemble, les émissions où on pose des questions aux veudettes. Même une émission aussi ordinaire et banale que Sucré Salé avec Guy Jodoin à TVA.

J'écoute avec attention les questions qui sont posées. Des fois, c'est bon. D'autres fois, c'est mauvais. Comme quand on a demandé, il y a quelques semaines, au chanteur français Cali, auteur de la chanson-thème de Star Ac 2009 : "C'est quoi la question qu'on t'as posée le plus souvent depuis que t'es de passage au Québec?"

Déjà qu'on veut des questions tout sauf ordinaires, c'est encore moins bon quand la question s'affiche elle-même comme un manque flagrant d'originalité. Cali fournit une réponse, dont je me fous pas mal, mais le gars qui fait l'entrevue poursuit : "Et c'est quoi la réponse à cette question-là?".

Incroyable, quand même. Le topo est déjà pas très long pour les reporters débutants qui s'intègrent à la programmation de l'émission de Guy Jodoin, il serait bon de poser des questions pertinentes.

Malheureusement, ce n'était pas mieux au cours de l'entrevue de Jodoin avec Denis Lévesque, aujourd'hui. Des questions, d'abord, plutôt insignifiantes, sur les filles de Lévesque et sur sa nouvelle flamme qui, semble-t-il, serait Pascale Wilhelmy. Guy Jodoin est aussi revenu sur le sketch impliquant cette fameuse imitation de Lévesque lors du dernier Bye-bye. Lévesque a dit que ça l'avait "fait chier" un peu d'avoir été pris pour un raciste.

On arrive à la fin de juillet. Le bye-bye, ça fait un petit bout quand même. On peut parler en masse d'autre chose de plus intéressant que ça, c'est clair.

Il y en a qui en ont marre des rumeurs concernant Michael Jackson et qui se plaignent qu'on glorifie un peu les Américains en raison des premiers pas humains sur la Lune.

De mon côté, je suis simplement tanné qu'on revienne sur des choses mortes et enterrées (Jackson inclus...).

7/12/2009

Dieu Bélanger

C'est le Festival d'été de Québec jusqu'au 19 juillet. Vraiment pas pire jusqu'à maintenant. Loreena McKennith vendredi (épatante, merci pour la recommandation, soeurette). Caracol et Daniel Bélanger hier.

On était situés à la deuxième rangée pour Daniel. Il a plu presque tout le long. On était allés en bicycle. Le cul mouillé, sous les imperméables, on a eu un peu froid mais ça a valu le coup.

Bélanger, précédé de Caracol, a su réchauffer le public au grand complet. En effet, c'était électrisant, sublime, délicieux. Monsieur a beaucoup de talent. Même s'il peut sembler parfois inconfortable en entrevue, sur scène, c'est vraiment pas pareil.

Et je crois que tout le monde a apprécié, autant le public que ses musiciens, et lui-même évidemment. Il y a quelque chose de vraiment cool à voir un gars s'amuser pleinement sur scène avec son band, et de constater que tous les gens qui les regardent trouvent ça bon et qu'ils en redemandent.

Il y en a qui sont plus fans que d'autres. Comme ce gars, juste à côté de moi, qui connaissait les paroles par coeur, et qui les chantait pas mal fort. Sans vouloir faire mon petit gars bougonneux, ça devient agaçant à la longue. Sauf quand Bélanger se trompe dans ses paroles, là, j'ai esquissé un sourire. Déstabilisé, le gars avait un peu l'air fou.

Ou cette autre dame, blonde à la voix rauque, qui nous a rejoint dans les derniers instants du spectacle. Elle ne croyait tout simplement pas qu'elle voyait Daniel de si près. "Mon Dieu, ça a pas de bon sens. Ça se peut pas", s'est-elle exclamée, appareil-photo à la main. Après avoir pris Daniel en photo, et alors que tous demandaient un deuxième rappel, la madame voulait entendre sa chanson préférée : le parapluie. "Le parapluie! Le parapluie! Le parapluie!", criait-elle. Chanson tout à fait de circonstance, même si la pluie avait cessé depuis peu.

Et Il est revenu. Il a chanté le parapluie. La blonde a crié comme une folle avant d'aller rejoindre sa gang, légèrement plus éloignée de la scène. Sa chanson, Il l'a chanté toute en beauté, seul avec sa guitare acoustique.

J'écris Il parce qu'il s'est remis à pleuvoir au moment où Il a commencé à chanter. Une pluie plus intense qu'avant, sorte de petit déluge. Puis, la chanson s'est terminée. Daniel a fait des bisous en l'air, un salut du haut du corps. "Merci. Merci beaucoup."

J'écris Il, surtout, parce qu'après la chanson, plus une seule goutte nous tombait dessus.

Ce gars-là, c'est pas juste un dieu de la musique. C'est Dieu tout court.

7/11/2009

Des tonnes de déchets, pis ça ça énerve

Plusieurs connaissent ma passion pour le recyclage. Hier, pour la job, on est allés visiter un site de compostage, situé à Deschambault.

Des beaux gros de tas de déchets, il en avait quelques-uns. Là-bas, sur le site, on ramasse des résidus verts, des morceaux de bois, des matières organiques. Tout ça mélangé, on s'en doute, ça fait une belle bouette qui pue un peu.

D'ailleurs, en arrivant, alors qu'on était à peine sortis du véhicule, c'est une des remarques qu'un des visiteurs a fait. "Il y a des odeurs", a-t-il dit. L'agronome, employée du site et qui nous a fait faire la visite, nous a mentionné que de son côté, contrairement à nous, elle ne percevait rien, probablement acclimatée depuis le temps qu'elle travaille là.

Bref, tout ça pour dire que c'était pas mal cool de voir ça. Entre autres, des plates-formes d'aération, sur lesquelles sont déposées les matières, permettent d'atteindre de bons taux d'humidité. Ce qui fait qu'au fil du temps, on peut avoir une sorte de terre, dont on se sert en agriculture notamment.

Et voir des tas de déchets comme ça, d'où émanaient à certains endroits des gaz en surface, ça démontre bien qu'on consomme terriblement énormément. Qu'on ne pense pas trop souvent à ce qu'on jette aussi.

J'ai d'ailleurs reçu un courriel, joint d'une présentation Power Point, de la part de ma marraine. Le fichier joint présente quelques images de mosaïques artistiques, oeuvres du photographe Chris Jordan. Sauf que les images sont prises à très grande distance, et ensuite on se rapproche pour s'apercevoir qu'il s'agit en fait de tonnes d'objets de consommation. Une avec des bouteilles de plastique, une autre avec des cellulaires. Des cannettes, des sacs de plastique, etc. C'est laid, et ça fait peur.

"Vous avez raison, nous devons réagir", écrit tante Johanne dans son message, qu'elle a envoyé aussi à ma cousine, écolo convaincue et qui a déjà travaillé pour Équiterre. Johanne, récemment grand-maman, ajoute que ce n'est pas ce qu'elle veut "laissé en héritage" à ses petits-enfants. Tout à fait.

Alors qu'est-ce qu'on fait?

On réduit (un : notre consommation, et deux : nos déchets), on réutilise, on recycle (comme il le faut, évidemment...). Et on valorise les déchets organiques, par le compost. Disons simplement qu'il appartient à nous d'agir si on ne veut pas se retrouver avec une planète inhabitable.

Alors go!

7/07/2009

Ça pue le sarcasme

Il y a quelques semaines, une personne du nom de Pascal-Pierre Fradette avait créé un léger bouleversement au sein de la blogosphère québécoise, entre autres parce qu'il avait admis avoir fait une erreur à propos d'un certain Jean-François Plante. Pour résumer l'affaire, l'auteur du blogue anciennement intitulé Pataklow avait avoué avoir confondu les noms identiques du cuisinier à TVA et un des candidats à la chefferie de l'ADQ.

Patrick Lagacé, du journal La Presse et dont le blogue est un des plus populaires, a parlé de l'affaire, affirmant, à la blague sans doute, qu'"un collègue qui blogue couvre de honte la profession" (Fradette mentionnait qu'il était journaliste indépendant sur son blogue).

Probablement, sûrement même, s'agissait-il d'une pub pour Fradette. Sans le prendre au sérieux, Lagacé a d'ailleurs écrit par la suite qu'il aimait bien le blogue de Fradette, le qualifiant de "bon deux minutes de lecture". Qu'importe. En a résulté une affluence telle sur Pataklow que le blogue s'est hissé très haut dans le palmares de Tout le monde en blogue, un site qui mesure la popularité des blogues francophones.

Et là, des gens ont commencé à l'insulter, notamment parce qu'il avait écrit un billet, dont l'histoire est fausse, mais dans lequel il insultait un jeune de 13 ans atteint du cancer. Des internautes ont sérieusement mis en doute sa crédibilité, son titre de journaliste, voire son existence.

Voilà que le site Pataklow a changé de nom pour Mauvais oeil. Le site, dont la page d'accueil affiche une fausse publicité, possède maintenant un nouveau look et des collaborateurs, dont Lucien Goupil. Goupil a d'ailleurs rédigé son premier texte aujourd'hui, intitulé Comment se débarrasser de son animal de compagnie.

Après lecture de l'article et en examinant même sans attention les photos des collaborateurs du site, si des gens croient encore que le Fradette en question est journaliste pour vrai, bien moi j'ai en ma possession le nez original de feu Michael Jackson.

Cela dit, certains billets du site valent un coup d'oeil. Parce qu'ils sont drôles, cinglants. Bien entendu, c'est de l'humour. Mais il est vrai aussi que le sarcasme est une notion parfois difficile à percevoir. On n'a qu'à penser au dernier Bye Bye...

6/29/2009

Bienvenue chez les pros

Dans ma boîte aux lettres, dimanche soir, mais je ne l'ai ramassé qu'aujourd'hui : un t-shirt.

Le t-shirt estival de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), avec une caricature de Garnotte dessus. Ce n'est pas l'affaire la plus formidable que je vais me mettre sur le dos dans ma vie, je le sais fort bien, mais reste que 15 $ pour du linge fait à 100 % de coton équitable et made in Quebec par Blank, on serait fou de ne pas le prendre, hein?

C'était d'ailleurs le repêchage dans le Ligue nationale de hockey en fin de semaine. C'est un peu comme ça que je me sens. Comme un jeune hockeyeur qui vient de revêtir le chandail de sa future équipe. C'est juste que moi, bien j'ai payé mon chandail. Et que personne ne m'a sélectionné pour que je l'obtienne, j'y suis allé moi-même. Et aussi que ce n'est pas parce que je suis un bon journaliste que je l'ai mais bien parce que ça me tentait de l'avoir.

La comparaison est un peu boîteuse, finalement...

6/16/2009

Télé ratée

Je n'ai jamais vraiment beaucoup aimé TQS. J'y ai souvent vu des images à sensation, sans véritable contenu. En infos, c'était potable, sans plus.

Cependant, ces derniers temps, TQS innove en matière de contenu médiocre et, surtout, douteux. Il est en effet bien difficile d'affirmer que le Monton Noir possède une grille-horaire attrayante. Encore moins depuis que l'émission Call-TV y est présentée.

Call-TV, c'est la nouvelle télé-loterie, vielle de deux semaines, tournée en Autriche et diffusée 6 jours par semaine à TQS en fin de soirée. Les téléspectateurs peuvent gagner de l'argent en trouvant la réponse à de petites énigmes banales. On appelle, on trouve la réponse et on gagne. Du moins, c'est comme ça que c'est présenté. En fait, on ne saurait trop dire s'il s'agit d'une arnaque ici, même si quelques éléments peuvent porter à en déduire ainsi.

On est tombés dessus, ma soeur et moi, il y a moins de deux semaines, juste avant d'aller se coucher. Il fallait trouver une ville en remettant les lettres affichées à l'écran dans l'ordre. La réponse était Vancouver. On a appelé, juste au cas. C'était occupé tout le temps. Un autre bozo a gagné, finalement. Mais sûrement qu'il n'a pas encore vu l'argent.

Dans un article de Hugo Dumas dans La Presse du 11 juin dernier, on apprenait qu'il allait y avoir une enquête sur l'émission par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR). En dehors de la légalité de la chose, le pire, c'est de penser que des gens ont jugé que ce serait une bonne idée d'amener ce genre d'émission en ondes.

Bref, présentement, cette télé est ratée.

Je veux bien croire que les frères Rémillard n'ont pas d'argent pour produire du bon contenu, mais il y a toujours bien des limites à nous offrir un produit aussi pourri.

6/12/2009

Entre publicité et réalité

Une vidéo montrant le comédien Rémi-Pierre Paquin, le Rémi de la série Les Invincibles, s'apprêtant à s'envoyer en l'air avec une inconnue, s'est propagée sur Internet cette semaine. Dominic Arpin en a d'abord parlé sur son blogue, se doutant qu'il s'agissait bien de l'annonce de quelque chose.

Au début, c'était sur Youtube, puis on l'a enlevée. Puis c'était sur Tagtélé, mais Rémi-Pierre Paquin a demandé à ce qu'on la retire.

Destinée vraisemblablement à créer un "buzz" en faisant peut-être croire qu'il s'agissait d'une vidéo amateur, la vidéo a été reprise par d'autres sites Internet. Des articles sur Cyberpresse ont également été publiés.

Méfiants, les internautes n'ont pas, pour la grande majorité, cru l'affaire, flairant le canular. L'extrait était même sur le profil Facebook de Paquin. En effet, le clip est en fait l'introduction du vidéoclip de la chanson Sans toi, du groupe Balboa, dont fait partie Paquin.

C'est fou les idées que les gens sont prêts à développer pour susciter l'intérêt des médias.

L'affaire n'est pas sans rappeler celle de Bixi, dans laquelle je jugeais qu'il y avait eu manipulation de la part de la firme en communication. On avait créé, sur Internet, de fausses personnes, qui avaient créé un faux blogue, afin de promouvoir le nouveau vélo communautaire de Montréal.

Sauf que dans ce cas-ci, on a pas trop laissé planer le doute, car doute il y avait. Aucune fausse information à proprement parler non plus, malgré une certaine mise en scène.

Et on peut dire que c'est réussi : la pub a assez bien fonctionné, étant donné qu'on a repris les infos dans les journaux et à beaucoup d'endroits sur Internet.

Missions accomplie, donc, sans qu'on ait berné les gens. De la vraie promo.

6/08/2009

La réponse de l'inspiration

Il y a des gens dans la vie qui, par leur travail et ce qu'ils accomplissent dans leur vie, professionnelle ou autre, nous inspirent. Une de ces personnes est Steve Proulx, journaliste indépendant. J'ai souvent fait référence à lui, ici ou ailleurs.

D'abord à TQS, Steve Proulx est devenu chroniqueur pour le journal Voir en 2001. De 2004 à janvier 2009, il a écrit la chronique Médias. Depuis janvier, son champ de couverture s'est agrandi : sa chronique, Angle mort, traite de société au sens large du terme. Son premier article pour L'Actualité, au sujet de la télé sur demande, a été publié récemment. Il a aussi écrit des livres sur la consommation responsable et Passe-Partout. L'an dernier, il a publié S'amuser au masculin, un recueil d'entretiens avec des personnalités masculines québécoises, à propos du plaisir sous toutes ses formes. Il est aujourd'hui rédacteur en chef pour le Trente, le magazine du journalisme québécois. Avant, il a dirigé le magazine montréalais Urbania. Voilà pour le portrait.

La semaine dernière, je lui ai envoyé un courriel pour lui dire, enfin, que j'aimais ce qu'il faisait, et que, d'une certaine façon, j'aimerais faire ça moi aussi, au fil du temps. Dans mon message, en plus de lui dire que j'appréciais ses écrits, je lui ai déclaré que l'automne dernier, j'avais regretté ne pas l'avoir choisi pour un travail à l'université sur un journaliste qui nous inspire par son audace, son style, sa démarche et tout.

Le cher m'a répondu, ce que je souhaitais, hier. Fort touché, il a avoué n'avoir jamais reçu un commentaire aussi élogieux. Il a toutefois tenu à préciser que j'en mettais pas mal. "Honnêtement, c'est trop. Je me débrouille en journalisme, oui, mais je ne ne suis pas (encore) un grand journaliste! Je suis un chroniqueur honnête qui sévit dans les pages de l'hebdomadaire culturel d'une ville plutôt ordinaire de l'Amérique du Nord... c'est tout!", m'a-t-il écrit.

Un chroniqueur honnête, c'est vrai, mais qui écrit bien. Il y a moins de deux semaines, Proulx a remporté un grand prix au gala de l'Association des journalistes indépendants du Québec, pour le meilleur texte d'opinion.

Il a aussi répondu à mes questions : ses débuts dans le métier, quelques conseils pour commencer, ses projets. Une belle générosité, le gars. Merci encore, mon cher. Comme tu me l'as écrit, "on se croisera sûrement!".

Son blogue est dans la colonne de droite.

5/23/2009

L'accouchement

Parce que, parfois, il arrive que de belles phrases soient écrites. Que, des fois, certains écrits sur papier peuvent être plutôt charmants. Et que dans les livres, ça peut être aussi drôle que sur scène. Voici, au sujet de l'accouchement, l'extrait d'un livre :

J'avais déjà filmé le premier accouchement de ma soeur, alors c'est dire si celui-là, je savais à quoi m'attendre. Je n'ai pas été déçu. Une symphonie de gémissements, de sueurs et de fluides visqueux qui dégoulinent en tons de rose et de rouge pour finir par voir l'expulsion d'une larve bleuâtre et gluante, au grand soulagement de la maman qui vient de passer des heures à forcer du bassin, à s'en exploser l'anus, confirmant ainsi sur ruban vidéo que la vie, c'est dégueulasse.

Ça ne donne pas trop envie d'assister à ce genre d'événement, mais c'est vachement marrant. Et c'est tiré de Presque 39 ans, bientôt 100, un récit de Fred Dompierre, publié l'an dernier chez Boréal.

5/15/2009

Raël à tout prix

L'observatoire du journalisme ProjetJ.ca rapportait hier que les Raéliens demandent qu'on retire le prix Judith-Jasmin remis à Brigitte McCann en 2003 pour son reportage qui faisait état des activités de la secte.

À l'époque, Madame McCann et sa collègue photographe Chantal Poirier, toutes deux employées du Journal de Montréal, avaient infiltré le mouvement afin de l'exposer plus en détails au grand public. Les manoeuvres des journalistes ont par contre été dénoncées par certains membres de la secte, puis condamnées tout récemment, à la suite d'un jugement de la Cour du Québec. Le juge Claude G. Grenier a en effet donné raison à deux Raëliens, condamnant Sun Media Corporation, la filiale de Quebecor qui publie des journaux, à verser 10 000 $ en dommages.

D'abord, il est un peu étonnant de voir la Cour du Québec condamner une pratique journalistique qui a été honoré. Il s'agit quand même du prix Judith-Jasmin, remis pour les meilleurs reportages dans la presse écrite et électronique.

En ce sens, on serait tenté de croire que les Raëliens ont raison de demander le retrait du prix à Madame McCann. Après tout, si la justice juge que les démarches entreprises étaient inadéquates, pourquoi alors récompenser un tel travail?

Selon le Guide de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), on peut utiliser des moyens clandestins uniquement "si l'information recherchée est d'un intérêt public certain, si l'information ne peut vraisemblablement pas être obtenue ou vérifiée par d'autres moyens et si les gains pour le public dépassent les inconvénients qui peuvent être causés à des individus".

Je ne connais pas le fin fond de l'histoire, mais une chose est sûre : dans le cas qui nous intéresse, les deux journalistes ont intégré le mouvement raëlien au moyen de fausses identités. On a également photographié et publié des photos des membres sans leur consentement. Et là, étant donné que l'activité est privée, il y a sans aucun doute eu faute.

Dans son livre qui a suivi son reportage, Brigitte McCann raconte que c'est le journal qui lui a suggéré l'histoire. Selon l'article de La Presse à ce sujet,
le juge Grenier a insisté sur le "manque de sérieux" du travail exigé et "se demande si Sun Media réalise la portée de ce qu'il demande à ses employés, et le fait que ça pourrait mal tourner pour eux, au point de vue de leur sécurité".

De plus, tel que le rapporte Lise Millette sur ProjetJ.ca
, le porte-parole du mouvement raëlien, Daniel Chabot, justifie la demande du retrait du prix journalistique. "Il est inacceptable que la Fédération professionnelle des journalistes du Québec laisse un prix de ce prestige à une journaliste qui utilise des moyens jugés par le tribunal du Québec comme abusifs et illégaux", a-t-il affirmé.

Peut-être cela aura-t-il des conséquences sur les manières de pratiquer le métier utilisées par les journalistes. Qui sait? En tout cas, malgré tout ce qu'on peut penser des Raëliens, il faut avouer que, parfois, ils sont capables de démontrer qu'ils ont une tête sur les épaules.

Des fois.

5/14/2009

Question-réponse

Une longue question, on ne peut plus tendancieuse, de Pierre Foglia, dans sa chronique de jeudi, qui porte, en partie, sur les stratégies marketing, et en rapport avec ce dont je parlais plus tôt cette semaine :

Vous n'êtes donc pas tannés de laisser le marketing vous manipuler, vous abuser, vous tromper avec une absence de retenue et de règles, avec un cynisme qui confine au viol - au viol oui, j'ose vous le demander, vous n'êtes pas tannés de vous faire enculer par le marketing? - vous n'êtes pas tannés de laisser ces spécialistes en «communications stratégiques», faire de notre vivre-ensemble un immense piège à cons?

Réponse : oui.

5/12/2009

Les marionnettes

J'ai été bien surpris en lisant la chronique de Patrick Lagacé de mardi matin. On y apprenait que le mouvement À vélo citoyens, visant à promouvoir l'utilisation du vélo en ville, était entièrement fabriqué par une agence de marketing, et non par des citoyens ordinaires, comme on avait bien voulu le faire croire.

Résumons : la firme monréalaise Morrow Communications a virtuellement inventé des humains et les a fait agir sur le Web grâce à un blogue appelé À vélo citoyens et à Facebook, entre autres. Des gens se sont attachés aux personnes fictives et ils ont fait de la pub pour la chose sans savoir qu'une agence était cachée derrière.

L'affaire soulève certes l'éthique de la campagne publicitaire. Dans sa chronique, Patrick Lagacé a révélé que bien des Québécois s'étaient fait avoir par une entreprise de marketing. Il me semble que lorsque des gens se font berner, il y a automatiquement là un mensonge. Côté efficacité, on a rarement vu mieux, c'est vrai. Toutefois, la crédibilité du mouvement vient d'en prendre tout un coup et, du même souffle, le pouvoir des citoyens internautes aussi.

Voici ce qu'en dit Michel Philibert, directeur, communications-marketing, chez Stationnement de Montréal, le client de Morrow Communications, tel qu'écrit par Lagacé dans sa chronique.

"Non, ce n'était pas de la manipulation. La manipulation, c'est mercantile. Stationnement de Montréal, c'est privé, mais Bixi est un service public. On veut que ça marche."

Euh, oui, c'était clairement de la manipulation. C'est sûr que vous voulez que ça marche, vous avez même engagé une firme de pub pour ça! Et on s'en fout que ce soit mercantile ou non. À mes yeux, la question est ailleurs. Des gens, comme Patrick Dion, y ont cru et se sont donnés pour la cause, sans croire une seconde qu'il faisait la promotion de Bixi. On leur a menti. Même si l'utilisation du vélo est noble, on ne peut se permettre d'utiliser la voix d'autrui sans son consentement. Il est là le problème.

D'un autre côté, il est certain que cette "citoyenneté simulée" aura des impacts sur la perception qu'ont les gens à propos de ce qui se trame sur le Web. Alors qu'auparavant, on pouvait croire à l'honnêteté des gens ordinaires, qui ont des causes à coeur et qui en parlent passionnément sur Internet, aujourd'hui, ce n'est plus possible. Il faut constamment être méfiant et ne pas croire ce que les gens encouragent, même s'ils ont l'air si simples et si sincères.

À mon humble avis, ici, la publicité a repoussé à nouveau les limites de l'acceptable et elle a joué carrément avec le public, tel des marionnettes. Même si l'idée est en soi géniale, les citoyens sont loin d'être des panneaux publicitaires dont on peut profiter allègrement.

5/08/2009

Pas fort

Cette nouvelle sur une fausse citation de Maurice Jarre, compositeur français mort en mars dernier, a de quoi affaiblir la crédibilité des journalistes.

En fait, on a utilisé le très populaire encyclopédie Wikipédia afin d'aller chercher quelques belles paroles de Jarre. "La musique était ma vie, la musique m'a donné la vie, et la musique est ce pourquoi je vais rester dans les mémoires longtemps après que je quitterai cette vie."

Le hic, c'est que Jarre n'a jamais prononcé une phrase semblable, le tout étant l'oeuvre de Shane Fitzgerald, un étudiant irlandais assez comique qui voulait "démontrer le mauvais usage du Web que peuvent faire les journalistes", tel que le rapporte le Figaro.

Le pire là-dedans, c'est que ce n'est pas juste un média qui s'est fait avoir, mais plusieurs. Ils ont probablement simplement pris l'information du premier journal qui a fait l'erreur et boum, l'effet boule de neige était lancé et l'info s'est rapidement répandue à travers le monde.

On nous dit tout le temps dans nos cours d'avoir de bonnes sources, vivantes si possible. Parfois, bien honnêtement, c'est exigeant et, à la limite, chiant. Mais là, quand je vois que des journalistes d'un journal comme The Guardian (le journal devrait se surveiller lui-même) se fait avoir, ça me dépasse.

Ce que dit Jarre, c'est beau, et, d'une certaine façon, prémonitoire. Les journalistes, flairant une belle opportunité d'en mettre plein la vue, ont sauté sur l'occasion en lisant ça sur Wikipédia.

Mais Wikipédia est une source de départ et on a la preuve, ici, qu'on ne peut pas seulement se fier sur cet encyclopédie, si utile soit-elle.

En réalité, les infos ont été envoyées sur Wikipédia à plusieurs reprises par l'étudiant irlandais, le site ayant d'abord refusé de les mettre en ligne, faute de source officielle. Cependant, tenace, Fitzgerald a essayé de nouveau. Finalement, ça a fonctionné. On connait la suite.

Pas fort.