10/24/2008

Quasimodo

Me suis fait scalper une fesse ce matin. Ouch!

L'an passé, je m'étais fait enlever un kyste dans le dos (pour ceux que ça intéressent, à ce sujet, voir mon aventure à une bosse et la charcuterie, le troisième point du billet)). Évidemment, ce n'est pas la plus agréable des choses qui m'arrivait. Mais ça se toughait pas mal. Et solide comme je suis, je suis passé au travers sans problème.

Outre ma bosse de dos, j'en avais une autre sur le côté de ma fesse gauche, un peu en dessous des hanches. J'en avais parlé à mon parrain/oncle/ex de tante/médecin/presque voisin de mes parents.

"Ça, on touche pas à ça, pour l'instant." Peut-être était-ce insuffisamment à la surface, plus profond dans le corps? Alors j'avais réussi à ne plus trop m'attarder à cela.

Cette semaine, par contre, la chose a pris de l'ampleur. Ça a grossi un peu, c'est devenu rouge. Hier, c'était rouge autour de ma bosse, mauve un peu plus près, et la bosse faisait un point blanc. C'était décidé depuis mercredi, j'allais me faire examiner ça vendredi matin.

Le docteur à la clinique médicale de l'Université Laval a regardé ça. Un abcès. C'était mieux de l'enlever. "Là, là. Maintenant?" Oui, qu'il a répondu. J'avais du temps et puis tant qu'à y être. Je lui avais bien montré mon cul, il pouvait à présent l'arranger.

Sauf qu'une piqûre de gelure dans une fesse, c'est un peu, pas mal, différent d'une piqûre dans le dos. Et ça a quand même fait mal. "Ayoye, ayoye, ayoye." Je ne criais pas... mais je parlais plus fort qu'à l'ordinaire. "Ça fait pas mal mal, ça, han?". C'était, je crois, la plus grande douleur au popotin que j'ai eu à endurer dans ma vie.

Avec ma fesse gelée, je n'ai rien senti quand doc m'a coupé le flanc. Je ne regardais pas ses manœuvres, de peur de voir des choses pas trop souhaitables. Alors je fixais le mur. Quelques secondes plus tard, j'ai perçu une petite excitation de la part de Docteur. Il semblait plus agité, moins confiant, un peu plus énervé.

"Woah! Y en avait du stock là-dedans!" Ouais, pas la phrase la plus rassurante.

Décidément, j'ignorais tout de la capacité du corps à produire ou plutôt sécréter telle chose. L'abcès était ouvert, le pue sortait. J'avais toujours les yeux au mur. Je ne me suis pas retourné.

Il a pansé le tout, m'a prescrit un truc. Je dois prendre des antibiotiques pour une semaine.

Quasimodo n'est plus. Du moins, pour l'instant.

10/21/2008

Face de bettes

Je pensais bien que c'en était à peu près fini de cette dépendance. Mais voilà qu'elle me revient en pleine face, au même moment où Beauté s'ajoute au réseau.

Pourtant, dans ma tête, il y a quelques semaines à peine, l'affaire était classée. Ce n'était qu'une question de temps avant que je délaisse, presque totalement, la chose. Ces derniers jours, toutefois, j'ai remarqué à nouveau à quel point ça pouvait être intéressant de se joindre au monstre qu'est devenu Facebook.

Depuis assez longtemps, le truc est devenu big. Un peu trop peut-être. Mais il a ses avantages.

"Quelle sorte de schtroumpf es-tu?" À quoi ça peut bien servir de savoir ça? À rien, tout à fait. Tout comme il est inutile de se lancer des balles de neige et s'échanger des cadeaux. Sauf que l'affaire permet bien des choses, fort intéressantes. En plus de peut-être reprendre contact avec d'anciens amis, il est possible d'explorer plus en détails les personnalités d'individus qu'on croyait pourtant bien connaître. On peut aussi partager photos et intérêts avec les autres membres.

De plus, pour les contacts, c'est assez merveilleux. On peut retracer à peu près n'importe qui par les amis des amis, et ainsi se créer un beau réseau.

Cependant, c'est lorsque ça devient une drogue qu'il y a un problème. Max une demi-heure par jour. C'est le temps maximal que je me suis fixé. Au-delà cette limite, je crois que la productivité de la journée s'en voit sérieusement altérée. De même que la santé mentale de l'utilisateur.

Car, il faut bien l'avouer, avec Facebook, la consultation de courriels et de blogues, la rédaction d'un blogue (désolé encore pour l'absentéisme prolongé), le temps manque. Tout ça sans travail et sans enfants.

Qu'est-ce que ça va être dans 10 ans?

10/15/2008

Crache le cash

C'est aujourd'hui que ça se passe, les amis. Ça étant le Blog Action Day. Les plus observateurs auront remarqué le petit logo à droite, sous mon identification. Le projet a commencé l'an passé, et ça portait sur l'environnement. J'avais d'ailleurs écrit quelque chose pour l'occasion.

Cette année, le thème, c'est la pauvreté. Très large comme sujet. Trop on dirait, pour pouvoir déterminer un angle particulier d'attaque.

Pourtant, le problème est planétaire et bien présent. Partout, il y en a. Parmi les attentats suicides, les guerres à n'en plus finir, ou pire, la réélection d'un gouvernement conservateur (blague de mauvais goût, j'en conviens). Parmi tous ces troubles planétaires des plus malheureux demeure la pauvreté, sujet trop souvent négligé.

À part peut-être pendant les fêtes. On se dit que là, là seulement, on donne la claque parce qu'on n'a pas donné de l'année et qu'ils font dont pitié, les gens sans argent. À Noël, c'est enweye les dons, en argent comme en denrées non périssables. Je suis, à chaque fois, impressionné de voir les montagnes de ce qui est ramassé lors de la Grande guignolée des médias par exemple. C'est à se demander s'il va y avoir assez de personnes pour tout ramasser ça.

Bien oui. Oh que oui. Même que ce n'est pas assez. C'est vraiment très plate à dire, mais il faudrait plus. Il faut toujours plus.

Je ne connais pas la pauvreté. Oh, de loin, si. Mais jamais de très près. Je n'ai vécu aucun moment où, faute d'argent, il m'a fallu renoncer à l'achat de quelque chose. Petit, à Noël, suffisait de demander pour avoir. Mon frère et moi, on a beau avoir donné notre Sega Genesis à deux petits gars qu'on connaissait, mais à part ça. C'est vrai. Ma soeur a déjà quelques difficultés, dont j'ignore exactement l'ampleur. Elle a remonté la pente, bravo!

Mais jamais moi, je n'ai manqué de quoi que ce soit. Pas que ça me désole tant que ça. Je suis bien conscient de la chance que j'ai. Mais bon, fallait que je le dise. La pauvreté personnelle, je ne connais pas. Je n'ai jamais travaillé pendant mes études. J'ai eu pas mal tout ce que je voulais, et présentement, tout ce dont j'ai besoin. Des collègues d'école se fendent le cul en quarante douze pour pouvoir arriver à payer leur loyer miteux. Pas moi.

Ce n'est pas que je ne suis pas sensible, loin de là. C'est juste que, eh bien, ce n'est pas tombé sur moi. Et j'ai bien de la difficulté à m'imaginer pris dans une situation où j'aurais besoin d'argent. De se sentir pris sans cash, ce doit être terrible.

Je suis allé voir le tennis, à Montréal, avec mon père, plus d'une fois. La première, je m'en souviens encore très bien, un jeune sans-abri, le moindrement brillant, avait eu l'idée de s'installer sur le bord d'un chemin asphalté, dans le parc Jarry. Papa et moi sommes passés à côté. Je l'ai regardé du coin de l'oeil, sans m'arrêter.

J'y ai pensé une seconde, puis quelques autres, le temps de réfléchir à ce que je venais de voir. Sérieusement, je voulais lui donner quelque chose, mais je n'avais aucune pièce sur moi. Une dizaine de mètres plus loin, mon père a freiné, a fouillé dans ses poches. Il m'a remis un billet. Sais pu trop quel montant, aucune importance de toute façon. Il m'a remis le papier et m'a demandé d'aller le donner au bonhomme. J'étais fier. Je devrais le faire plus souvent.

Aujourd'hui encore, quand je vois des gens quêter dans les rues, ça me désole. Si c'était moi, hein? Fuck, man, si j'étais à sa place et que c'était moi qui tendais la main... Non, non. Juste d'y penser...

Je suis là, à me gaver de croustade aux pommes et de crème glacée, des écouteurs d'ordinateur dans les oreilles. Je suis en santé, mes pieds bien au chaud dans des pantoufles. J'ai tout ce dont j'ai besoin, vraiment... Alors que d'autres, sans qu'ils soient en Afrique, ont le ventre vide...

S'tie que ça fait chier. Et qu'on se sent loser. Ou plutôt impuissants.

10/09/2008

L'arc-en-ciel du vote

Dans cinq dodos, ce sera le temps. Le temps pour nous de prendre un petit crayon et de cocher une (ou des) case(s). Des, parce que certains annulent, pour diverses raisons. Une seule case parce que les autres y croient un peu plus, à ce beau monde qu'est celui de la politique.

Gilles Duceppe est venu faire son tour cette semaine à l'Université Laval. Mardi midi. Je n'y suis pas allé, trop occupé à appliquer des autocollants sur des îlots de récupération (voir le dernier post en cas d'incompréhension).

Pas plus tard que cet après-midi, il y avait Monsieur Chose, candidat du Bloc dans Louis-Hébert, à la sortie de l'épicerie. Il ne m'a pas parlé. Je me suis faufilé entre deux de ses rencontres d'électeurs. M'avait l'air bien sympathique, mais ne connais pas du tout l'homme.

Quand vient le temps de voter, chaque fois, c'est la confusion dans ma tête. Je ne sais pas. J'hésite, je change d'idée après chaque moitié de journée. Je demande à l'entourage. Je juge, je pèse et je raisonne un peu. Mais jamais de choix fixe, jusque dans l'isoloir.

Ma soeur espère que je vais aller voter. C'est vrai que c'est important. Si on veut que des choses changent, c'est le moment de le démontrer. Voter est un devoir, mais surtout un droit. Mais pour qui?

Certainement pas bleu. Les coupe de Harper, autant celles en culture que celle sur sa tête (sa coupe de cheveux m'énerve un peu), sont loin de me réjouir.

Dion, malgré des idées peut-être intéressantes (j'insiste sur le peut-être), manque de conviction et ne dégage pas assez, comme toujours. Je l'imagine très mal s'enflammer passionnément, peu importe les circonstances. Les yeux bleus de

Gilles à tête blanche ne m'ont jamais vraiment charmé, mais le gars a quand même une belle présence, on peut le dire. Volubile, incisif, il ne s'en laisse pas imposer et prend très bien sa place.

L'autre à moustache nous parle encore de son parti et de ses politiques comme s'il voulait nous vendre une voiture avec tout plein d'options. De belles idées, mais réalisables? Je ne sais pas.

Et puis la petite dernière, la verte. Beaux projets, aussi, mais qu'en est-il du reste, en dehors de la question environnementale?

Des questions, oui. Je m'en pose des tas. Justement comme qui sont les candidats par chez nous, dans Joliette? Que font-ils ou qu'ont-ils réalisé d'important pour le comté? De quoi ont-ils l'air? Et la plus cruciale : pour qui vais-je voter mardi prochain? Je vote stratégique, bon moyen d'empêcher une majorité conservatrice, ou avec mon coeur, selon mes convictions. D'un côté, j'aimerais bien que mon vote serve à quelque chose, qu'il ait un certain impact sur les résultats dans mon coin. De l'autre, j'ai de la difficulté à voter pour un candidat (et un parti) qui m'inspire plus ou moins.

D'ici mardi, j'espère que parmi les deux bleus, le rouge et le vert, un rayon de soleil jaillira, et tout redeviendra clair dans mon ciel politique.

10/03/2008

À vos verts

Je me sens un peu platte, des fois. Je me dis que je devrais me faire plus présent ici. Afin de partager, de parler dans le vide et écrire tout plein de choses.

Mais bon, ces temps-ci, j'ai moins le temps.

Nouveauté : je fais partie de l'Équipe verte, à l'Université. C'était Brigade Verte au départ, mais ils ont changé parce qu'ils trouvaient ça un peu trop coercitif.

Notre mission (sans l'auto-destruction du message, comme dans les films) : sensibiliser la communauté universitaire aux enjeux du développement durable et faire des interventions concrètes.

C'est mercredi matin que ça commence. Nous ferons des améliorations à la signalisation des îlots de récupération. J'ai hâte. On est supposé être payés. Mais même si c'est bénévole, je vais le faire quand même. On est moins d'une dizaine à faire partie de l'équipe, mais gageons qu'on va avoir de l'impact. Ce serait cool, avoir un costume. Genre casquette verte, lunettes fumées, badge en carton recyclé.

En passant, j'aime bien les pubs de l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec. Particulièrement celle où un monsieur s'adonnant à des mots croisés se fait déranger par un jeune qui tourne sa clé d'auto. Avec la petite tape sur l'épaule du monsieur.

"Oui, oui, t'es capable de le faire, mon gars."

Depuis, quand je passe à côté d'autos immobiles en marche, je fais un petit signe de poignet au conducteur, comme si j'éteignais un moteur de char. Ça marche pas pantoute, j'ai sûrement l'air fou. M'en fous. Avec l'Équipe Verte, peut-être vais-je un jour oser faire comme dans la pub?

Rien de plus simple, pourtant.