3/31/2008

Sonorité

En anglais, des choux de Bruxelles, c'est Brussel sprouts.

Des choux, ça fait péter.

Sprout.

Non mais tsé, sérieusement là, sans farce, on ne niaise pas, mais, bon sens, c'est vraiment drôle, quand même, comme coïncidence, ça...

3/30/2008

Quelques larmes

D'emblée, je l'affirme à l'instant : je suis une personne sensible. Quand quelque chose me touche et me rejoint, ça m'émeut et je pleure. Il n'y a rien de plus normal, même pour un gars. Ça n'arrive pas nécessairement très souvent, mais des fois, j'implose et, tranquillement, mes dessous de yeux se mouillent. Des fois un peu, des fois plus, des fois beaucoup.

Qu'elles consistent en des sons, des images, des mots, des paroles, il y a de ces révélations qui me font sentir plus vulnérable que jamais, tout petit, tout faible. Sans force, sans munitions pour affronter ce moment présent qui m'afflige avec une telle vigueur et une profondeur sans bornes.

Bien souvent, ça se produit pendant les films. Montrez-moi les dernières minutes du film Édouard aux mains d'argent ou un film de la série Retour au bercail (avec un chien qui revient péniblement vers la maison en boitant), c'est sûr que je pète en larmes. C'est indescriptible et tout à fait surprenant. Ça me passe à travers la peau, rejoint le plus profond de moi-même et vient l'extirper malgré toutes les forces que j'y mets pour le retenir.

C'est arrivé hier, alors que sur l'écran géant jouait le film Tout est parfait. La blonde de mon frère avait dit avant le film qu'on allait pleurer pendant le film. Je n'étais pas si sûr. J'étais confiant que ça allait me toucher un peu : le film traite après tout le sujet délicat du suicide chez les jeunes. Si le film ne m'avait pas attiré dès les premières minutes, peut-être aurais-je évité d'utiliser un papier mouchoir pour m'essayer yeux et joues.

Sauf que j'ai accroché, et ça m'a rentré directement dedans. Toujours bizarre de pleurer en regardant un film, surtout en pleine salle de cinéma. L'ambiance était propice aux sanglots. Des nez qui reniflent, ça ne ment pas. Alors quand me sont apparu ces images poignantes, je n'ai pu résister et j'ai craqué. Le seul des quatre, je pense, à pleurnicher comme un enfant qui vient de se cogner l'orteil sur un cadre de porte.

Dans les faits, c'est tout le contraire d'un signe de faiblesse. Ça montre que j'ai un coeur, que je suis un être humain, que j'existe bel et bien.

Rien de comparable à ces sanglots impossibles quand j'ai vu Un dimanche à Kigali. Là, au son, ça donnait l'impression que je ne pouvais plus me contenir. Ça n'arrêtait plus. Des halètements, de fortes respirations, des épaules qui sautillent. C'était laid et je me sentais mal. Je voulais juste m'en aller. Je n'en pouvais plus de voir ces images cruelles et sordides. Cette perversion de la vie. Une rare fois où une scène de film m'a enragé tout en me rendant triste.

Cela dit, Tout est parfait, un très beau film, assez lent, bien puissant, qui a visé en plein dans le mille dans mon cas.

3/28/2008

Projet au poil

Ce n'est un secret pour personne : les hommes n'aiment pas vraiment se raser. Sauf que des fois, par expérience, une coupure du poil autour de la bouche s'imposait, tout simplement parce que ça n'avait aucun bon sens de rester dans un tel état. Un singe, qui voudrait bien ressembler à ça?

C'est ce que je pensais jusqu'à ce que je me la laisse pousser un peu. Et puis ma copine qui me dit que je devrais peut-être essayer ce genre d'aventure. C'est une première pour moi, mais sans tapis rouge? Je sais, ce n'est pas grand chose, mais reste que ça demeure un projet très personnel et qui nécessite tout de même une certaine implication.

Parce que présentement, ça pique un peu. Des fois, je songe à tout enlever et me retrouver ainsi imberbe, tout nu. Mais je résiste et j'examine les apparences à chaque soir.

Oui, ça fait maintenant plus d'une semaine que je n'ai pas touché à mon dessous de menton ainsi qu'à mes favoris. Je rase moustache et côtés de bouche, mais je garde le dessous et les côtés. C'est pas mal, à vrai dire. Un témoin m'a confié que ça me donnait des airs de bum anthropologue. En effet, j'ai comme l'air d'un savant qui se néglige légèrement mais doté tout de même d'un raffinement.

Les réactions sont mitigées ou, pour être honnête, absentes. En fait, je n'ai pas eu l'opinion réelle de quiconque sur les résultats, c'est-à-dire ce que ça donne jusqu'à maintenant. De mon côté, je n'haïs pas ça, mais qu'est-ce qui me dit que les autres aiment? Ou haïssent? Aucun ne s'est véritablement prononcé à propos de mes débuts d'anti-imberbe.

Alors c'est ça. On verra ce que ça donne.

3/19/2008

Mini défis

En attendant d'être productif, ou plutôt de produire quelque chose d'intelligent en matière de travail scolaire, je blogue.

Ah, les défis. J'aime ça, moi, m'en donner quelques-uns par semaine. Des fois, c'est un peu (souvent, tout le temps en fait) stupide, mais j'aime ça, ce genre de petites compétitions personnelles qui n'intéressent absolument personne d'autre que moi-même.

Martin Matte en parle dans son premier spectacle. Quand on va aux toilettes pisser, nous les hommes, on ne va pas juste uriner. Non. On a été envoyés, on a une mission : pousser la petite boule de Peppermint dans le coin ou détruire le mégôt de cigarette. Notre jet est une arme.

En ce qui me concerne, j'adore ceux des choses qui roulent par terre. Ils surviennent bien souvent lors de jeux de balles. Des explications s'imposent.

Quand je dois prendre quelque chose qui est en train de rouler, à cet occasion précis, je me fixe un mini défi. Il ne faut pas que l'affaire qui roule traverse une ligne par terre. Il faut absolument que je la rattrape avant qu'elle franchisse cette ligne que je me suis fixée. Et là, c'est le suspense, parce que je me démène à ramasser l'objet avant de perdre mon défi.

Il y a aussi celui qui consiste à entrer dans un bâtiment ou une pièce sans toucher à la porte que quelqu'un d'autre a préalablement ouverte. Au loin, tu vois une personne ouvrir la porte, mais elle ne la retient pas pour toi. Alors là, c'est le sprint. Vais-je réussir à ne pas me faire tuer par la porte qui se referme? Ouuuhhhh... à en donner des frissons, effectivement.

Je m'en était imaginé un autre l'an passé, quand ma blonde était partie trois mois en Équateur. Il ne fallait pas que je termine mon petit contenant de savon à vaisselle avant qu'elle revienne.

J'ai échoué.

Sauf que ce soir, c'est un nouveau défi. Un gros. A "big defi". Comme il m'arrive encore de morver et d'expulser mon jus nasal dans un tissu blanc, j'en suis rendu à une nouvelle boîte de mouchoirs. Voici mon défi. Je dois survivre et ne pas en ouvrir une autre avant la fin de ma présente session d'études. C'est faisable, oui. Sûrement. Surtout si j'arrive à me guérir complètement de mon problème de muqueuses.

S'il-vous-plait, qu'on ne me dise pas que je ne suis pas ambitieux... Et des encouragements seraient appréciés, si ça ne vous dérange pas trop.

3/12/2008

Deuil de bol

Vraiment désolé, mon petit chéri. Si tu savais à quel point je t'ai aimé, jamais tu ne m'en voudras de t'avoir si malencontreusement échappé sur un plancher de cuisine commune. Pas de classe, je sais. J'aurais pu faire plus attention, je le sais aussi. Mais bon, c'est que pendant ton essuyage, j'étais sur un élan d'enlèvement de gouttes sur ton postérieur.

J'ai fait un petit saut. J'ai eu un peu peur.

Quand t'es tombé, je n'ai pas bronché par contre. Calme, paisible, même pas sacré ou dis de gros mots. Sache que j'ai tout fait pour te procurer confort et quiétude jusqu'à tes derniers moments. Je vais te le dire : tu étais mon préféré. Tu étais tout jeune, certes. À peine deux ans et demi. Mais dans mon coeur, tu étais déjà grand. En espérant que ces coups de balai et ce voyage en porte-poussière t'auront procuré le plus grand et ultime des plaisirs. Car c'est fini, nous ne nous reverrons plus.

Tu vas me manquer, mon vieux. Repose en paix. Dans ton site d'enfouissement.


3/11/2008

Revirement

Hier, à la même heure, j'avais pas du tout le goût de rien foutre. Je voulais pas me laver. Je voulais pas me coucher. Je voulais pas brosser mes dents. Pas me raser non plus. J'ai accompli trois des quatre besognes, dans le désordre, de peine et de misère

Je me suis endormi pas loin de deux heures du matin. Fallait que je me lève tôt ce matin, chronique et cours du matin obligent. Les deux m'ont remonté, impossible de dire comment. Peut-être parce que le prof compte des jokes poches que j'apprécie énormément. Un pince sans rire, ce Gérard, pas possible. Juste après, animation d'une émission de radio bien préparée, et enregistrée en plus (j'ai le cd!), qui s'est plutôt bien déroulée.

Ensuite, à ne pas oublier, succulente sandwich à l'humus aux légumes de marque Fontaine Santé, accompagnée de laitue bien fraîche et de crudités. Puis, cet après-midi, un travail à finir, un oral à préparer. Réalisation impeccable, sans perte de temps.

Au retour du local d'étude, un brin de jasette avec Beauté, un appel pour fixer une visite de logement jeudi avant-midi. Je raccroche, je note l'heure. Finalisation de l'oral, petite bouffe saucisses couscous et en route pour le cours d'anglais.

La présentation se passe bien, je remets mon texte, le cours finit tôt. Dans ma chambre, il est neuf heures et demie. Encore quelques phrases avec Beauté : en tout, huit "lol" de sa part. C'est dire comment j'étais en forme.

Pis le Canadien qui gagne.

Ah ben tabouère!

Dans la douche, bonhomme! Après, c'est chapitre de livre et dodo. Demain, faut que ce soit la même affaire, dac?

3/09/2008

Maudits copieurs

Je viens de le remarquer. C'était là, sous mon nez, à chaque fois que je faisais la vaisselle. Et le tout n'aura pas changé demain, ni les autres jours d'après.

Cric, Crac et Croc, ces chers personnages de Kellog's, ont depuis la nuit des temps des compétiteurs. Vous vous dîtes peut-être "Hein?" ou "Non, c'est pas vrai!". Mais oui, oui! Même que, de sources sûres, je me permets d'affirmer que ce sont les représentants des Rice Krispies qui ont copié sur les bruiteuses de savon.

Oui, ce sont des filles. Et j'ai nommé : les bulles de savon. Les petits messieurs de Kellog's se pensent hot avec leur petit suit et leur chapeau, mais les bulles de savon n'ont eu aucune reconnaissance pour le son qu'elles produisent.

Suffit d'être à l'écoute de votre lavabo en pleine mousse, chers amis.

3/07/2008

Célébration d'aventure

Guy Mongrain n'a pas pu être là, malheureusement. C'est vrai que La Poule l'occupe beaucoup ces temps-ci. Et c'est tellement bon... (des cotes d'écoute aussi astronomiques pour ça, je ne comprends toujours pas, mais bon...) Non, Ti-Guy n'a pu être des nôtres, c'est bien triste, mais l'événement mérite d'être souligné anyways.

Ce soir-même, c'est ma centième! Oui, oui, c'est la centième fois que je m'amuse à vous concocter quelque chose de pas pire ici, au meilleur de mes compétences.

Cent. Cent. Cent. Heille, man! Cent!!! On dit : "Ça sent bon ici.". Euh... Bon, bon, l'expression est assez mal choisie, car on ne peut malheureusement pas établir de rapport entre ladite phrase et mon exploit...

Mais, mais, mais... Dans "Jamais dans cent ans!", oh que si! Ici, "cent" est utilisé pour exprimer une longue période de temps. Cent ans, c'est long en crimebine. Alors cent messages, dans mon cas, c'est beaucoup.

Je suis fier, sans farce. C'est peut-être pas l'endroit le plus excitant du Web, mais ça me plait bien. Je ne suis pas de ceux qui ont mille posts à leur actif, mais les miens, à mon avis, sont bien pertinents et très intéressants.

Cent messages. Je me compare des fois à d'autres et je me trouve assez ordinaire. Mais dans le fond, ce n'est pas le but.

J'avais commencé à bloguer bien avant mai de l'an passé, dans ce que j'aime appeler Mon ancienne cuisine. À l'époque, c'était une petite affaire de rien. Je le faisais pour le fun, ce qui n'a pas changé. Parce que je trouvais ça cool, ce qui n'a pas changé non plus. Je veux dire, écrire des affaires que tout le monde peut voir, il y a quelque chose d'intéressant là-dedans. C'est ça qui m'attirait.

Et puis parler pour parler. Ça n'avait rien d'ambitieux ni de très prometteur. Avec le temps, malgré un été moins productif et mes premières semaines d'études universitaires, ça s'est construit. Tout doucement, sans force, sans précipitation.

Et le train était sur une lancée, élan qui ne s'est jamais vraiment essoufflé depuis. Des embûches, oui. Quelques succès, beaucoup plus personnels que reconnus mondialement. Jamais je n'aurais cru que ça prendrait une telle ampleur et que j'apprécierais autant.

Au fait, mes véritables débuts remontent à juin 2005. Un message tout à fait banal, sans consistance :

Y fait chaud!

"Y fait chaud, aujourd'hui su'l'plateau

J'ai beau rien faire mais l'eau me pisse quand même dans le dos"

Voilà le début de "Y fait chaud", excellente chanson de Zébulon. Et, présentement, c'est approprié à fond. C'est lourd, pesant, oppressant. Ça fait trois jours que c'est de même. Ouf! J'espère juste que la semaine va être moins pire, parce que je vais au centre plein air L'Étincelle. Je suis animateur/moniteur pour les jeunes. J'aime cette job-là. Ça me fait prendre de l'air, ça me fait voir du monde, du bon monde. Sans blague, c'est vraiment cool!

Bon, je pense que j'ai dit tout ce que j'avais à dire pour aujourd'hui. Pas pire comme premier blogue...


C'est laid, ça. Et je me dis que c'est moi qui a écrit ça, en plus. J'ose même dire à la fin que je trouve le billet pas pire. Ouach : pathétique! Je me console en voyant que j'ai vieilli, que j'ai grandi intérieurement et que, en toute humilité, je suis bien meilleur blogueur aujourd'hui.

Ce n'est pas un gala, loin de là. Mais merci à tous les lecteurs, connus ou non. Je vous aime, je vous fais un beau câlin. Je ne saurais dire si vous m'avez permis de me développer, mais du moins, les tapes dans le dos font toujours plaisir. Alors ne me lâchez pas!

Et je me félicite, aussi. Que de chemins parcourus! Tout ça en restant assis devant un ordi, les deux pieds quasi immobiles.

Le quatrième volet de mon idole Indiana Jones sort prochainement. Comme ils écrivent trop souvent dans les bande-annonces de suites : "The adventure continues".

3/06/2008

Opération logement

Elle me l'a annoncé à distance, à quelques milliers de kilomètres l'un de l'autre, et par e-mail à part de ça.

"Veux-tu aller en appart avec moi?"

Euh, pardon? Est-ce que j'ai bien lu? Oui, oui, mon beau, t'as bien lu. Ataboy! Je n'avais pas besoin de quelque chose d'aussi frappant pour me réveiller. Heureusement que ma chaise a des appuie-coudes. Qui sait, sans eux, peut-être serais-je tombé en bas de mon appuie-fesses.

C'était frappant, je l'ai dit. Plus qu'une claque sur la gueule. Mais bon dieu, ça ne faisait aucunement mal. Et puis, tout a monté en moi. La surprise en premier. Après, une joie, une excitation, un bonheur, une réjouissance, un regain, un souffle, un espoir, une exaltation, un rêve. Appelez ça comme vous le voulez, ça m'est assez égal.

Et des larmes ont roulé sur mes joues. Je suis assez braillard, c'est vrai. Mais merde, c'est une des rares fois où si peu de mots ont suffi pour me procurer autant de ce je-ne-sais-quoi qui m'a envahi en cet instant précis. C'est assez rare que je réagis avec une telle spontanéité.

Je lui ai dit que j'allais y penser, que ça me faisait un peu peur, que je ne savais pas présentement quoi en penser exactement. Peu après, après réflexion, j'ai dit oui et j'étais content.

Voici l'essentiel du billet. C'est ce soir qu'ont débuté de façon plus officielle les recherches d'un logement de trois pièces et demie, assez près de l'Université Laval. J'ai fait quelques téléphones, pris en note des numéros sur les babillards du campus. Bien souvent, c'était déjà pris, l'annonce n'était donc plus valide depuis quelques semaines. J'ai aussi fait le tour des sites Internet. On m'a parlé des pac, de kijiji et d'appart-zone. Maman Beauté a suggéré les journaux locaux : ils sont sur le comptoir.

J'en visite un samedi après-midi. Tout seul : sans blonde, sans maman ni papa. C'est la première fois que je fais une visite de la sorte tout seul, sans parent. Je le sais, il y a des choses à vérifier, des petits trucs pour savoir si tout est en ordre. Alors je fais appel à vous, chers lecteurs, afin de me fournir quelques conseils lors d'une visite. On m'a dit de toucher les murs afin de vérifier s'ils sont froids. S'il en est ainsi, c'est que c'est plutôt mal isolé. De plus, jeter un oeil autour des fenêtres : s'il y a présence de noir, c'est que ça moisit.

Quoi d'autre?

3/05/2008

Petit morveux

Je n'ai pas vraiment l'habitude d'être malade. Je suis, je crois, assez résistant aux différents microbes et autres trucs qui flottent et qui, comme une taupe dans la mafia, peuvent s'infiltrer dans le système.

Pourtant, depuis deux jours, ça coule, ça tousse et ça pique dans la gorge. Je n'ai pas le nez congestionné, mais ça fait tout de même un peu chier. Comme tout le monde, je n'aime pas être malade. C'est juste platte. On a moins d'énergie, on dort moins bien, on mange avec moins d'appétit, on est moins enjoué. À l'inverse, il y a plus de mucus, plus de sécrétions, plus de mouchoirs dans la poubelle, plus de bruits de nez qui renifle, plus de poing devant la bouche.

Je fais ici une confidence. Un petit moment de réjouissance, quand on a le rhume, c'est quand on se lave. Oui, c'est peut-être un peu dégueulasse, mais c'est là que tu peux te donner à fond de la façon "habitante", c'est-à-dire un doigt sur une narine et on pousse. Je ne dois pas être le seul : que ceux qui le fassent se reconnaissent. Dégoûtant mais efficace comme méthode.

Sinon, lorsqu'on est absent de chez nous, on se rabat sur les petits sacs de mouchoirs, qui en contiennent dix ou quinze, deux ou trois épaisseurs. J'ai présentement dans mes poches des mouchoirs de marque Kleenex, qui appartient à Kimberly Clark, le plus important fabricant de papiers jetables au monde. Je n'en suis pas fier quand on sait tout ce que la multinationale inflige à nos forêts. Greenpeace en a fait un laid portrait.

On est en plein dedans. Sans exagérer, c'est une vraie épidémie présentement. Dans les salles de cours, sur les trottoirs, les gens toussent et mouchent. L'hiver est encore bien présent. Suffisait de regarder dehors une fraction de seconde aujourd'hui pour se le rappeler. Alors on s'habille, on se garde au chaud, quitte à rester en dedans pour éviter tout contact trop important avec l'extérieur.

Je ne sais qui me l'a refilé, et je ne veux pas vraiment le savoir. Je ne lui en veux pas de toute façon. Ce n'était pas de sa faute. Il ou elle ne pouvait rien y faire. Il ou elle était là, j'étais là, alors les circonstances étaient parfaites pour que ça arrive.

Sniff, sniff. Et non, je ne pleure pas. C'est que ma boîte de tissus est vide.

3/04/2008

Clown malgré moi

En m'en allant à mon cours d'anglais ce soir, j'ai fait rire bien du monde. Je ne peux pas dire exactement combien, mais mes yeux me disent qu'ils ont vu au moins une bonne vingtaine de gens exposer leurs dents, blanches ou non. Ça a duré trois ou quatre secondes, pas plus.

C'est que, voyez-vous, je me suis planté dans des escaliers qui mènent à l'entrée principale du pavillon De Koninck. Planté : le mot est peut-être un peu gros, mais quand même. J'aurais pu me péter le margoulette contre le béton si mes mains n'avaient pas été aussi alertes. Je ne voulais surtout pas me ramasser sur les genoux et ainsi rendre officielle la chute, les mains toutes crottées, à pleurer comme un enfant de deux ans. Alors j'ai tout fait pour ne pas que ça arrive.

Ne pouvant m'arrêter, j'ai poursuivi mon élan en piétinant, le dos courbé, les genoux tremblants, les mains percutant à l'occasion le sol, comme si j'imitais un chien qui court ou un tigre en pleine chasse...

Il n'y a rien de plus drôle qu'une affaire du genre. Tu te bèches, pis là, tu te questionnes sur la réaction à avoir. Et surtout, tu te demandes si beaucoup de personnes t'ont vu. Soit tu fais comme si de rien n'était et t'essaies de marcher normalement, soit tu décides de rire avec les autres qui, bien évidemment, sont pliés en deux. Si tu décides de camoufler, ça fonctionne assez rarement, surtout si la fouille est flagrante et impressionnante. Alors, bien souvent, tu regardes autour, un sourire en coin. C'est un peu plus réjouissant, même si c'est dur sur l'orgueil.

Ce soir, j'ai décidé d'y aller bien logiquement. Il était absolument impossible que personne ne m'ait vu. Des étudiants, leurs cours finis, sortaient du pavillon alors que d'autres s'apprêtaient à y entrer. De plus, je sais très bien que moi-même, si j'avais été témoin plutôt qu'acteur, j'aurais éclaté de rire. C'est ce que j'ai fait. Mais même là, les autres rient de toi. Pis toi, ben tu ris de toi aussi. Tu te trouves un peu niaiseux parce que tu viens de montrer à une presque foule que tu ne sais pas comment monter des marches...

Quelqu'un qui prend une débarque, s'enfarge, tombe, chute, déboule, culbute, glisse, c'est très marrant. En tout cas, moi, je ris à tout coup. Sauf, bien sûr, s'il y a blessure. Mais autrement, je ne peux m'empêcher de me bidonner et, des semaines plus tard, m'amuser à me rappeler l'incident. Il n'y a rien de méchant là-dedans. Ça m'est arrivé ce soir et je vais probablement me dilater la rate en racontant l'anecdote à quiconque veut l'entendre.